Sarkozy : la libération de la parole fasciste !

Antoine Montpellier

Sarkozy condamné et emprisonné dans l’attente d’un appel… ou la libération de la parole fasciste !
Ces lignes voudraient contribuer à l’installation d’un contre-feu à l’incendie médiatique-politique qui fait de l’emprisonnement de Sarkozy un bélier pour enfoncer les digues des droits démocratiques fondamentaux. Car, ne nous y trompons pas, grossier est le tour de passe qui inverse la charge de l’accusation sur la décision judiciaire qui nous occupe et préoccupe plus d’un.e.
Il y a, en effet, derrière le chorus fustigeant des juges qui porteraient atteinte à ces droits démocratiques, une stratégie de remise en cause de ces droits fondamentaux de tous et toutes afin d’exonérer un justiciable d’en être un, un du commun conformément au principe d’égalité de chacun et de tous et toutes devant la loi. Par où est ruiné ce principe et s’ouvre la porte à l’arbitraire et à l’impunité des hiérarques qu’ils aient nom Sarkozy, Bolloré, Arnault, Lagardère… et de leurs affidé.e.s. Par ce que montre le soutien à Sarkozy contre la justice qui le condamne dans le plein respect du droit tel que le législateur, et Sarkozy en était un, l’a façonné, se signifie un pas supplémentaire fait vers une fascisation institutionnelle de la France cherchant à se donner la base sociale élargie dont tout fascisme a besoin pour s’imposer émotionnellement, irrationnellement et ainsi boucler son imposition politique : c’est cela qui se trame des plus dangereusement à travers la transformation, pourtant tellement grotesque, de Sarkozy en martyr d’un arbitraire judiciaire, si on veut bien y réfléchir, introuvable.
Ceci encore en forme de mise en garde : la condamnation d’un puissant par la justice française, en le ramenant à être un justiciable comme les autres, ne peut pas faire oublier le nombre de condamnations de ces autres, très souvent les vrais infortunés, ceux et celles de la société de classe qui crée et défend les fortunés indécents du type de celui qui se retrouve à La Santé et de ses soutiens des premiers rangs de la vindicte qu’ils organisent.
De ce point de vue, il y a un extraordinaire paradoxe qu’une justice vouée par cette société de classe à l’être, elle aussi, je veux dire, de classe, ait fait ce pas de côté vis-à-vis de l’ancien président de la République pour faire valoir le principe d’égalité devant la loi si souvent maltraité.
Mais poussons plus loin : le tollé qui, ce faisant, en résulte doit nous inciter, pour autant que l’on assume d’être des démocrates radicalement opposés à toute géométrie judiciaire variable, à soutenir que la décision de justice, dénoncée par la meute fascisante, devienne pierre fondatrice d’une révision démocratique du fonctionnement de la justice, particulièrement de la justice pénale. Pour que, donc, l’instruction des délits et les jugements induits, rompant avec la logique punitiviste (pour les autres) de Sarkozy et de sa caste, cessent, par exemple, de faire de l’emprisonnement l’alpha et l’oméga de cette justice pénale.
Ceci étant posé, en esquissant, seulement esquissant, ce que devrait être une justice plus juste, juste, acceptons, autre paradoxe, que, pour que celle-ci advienne, il faille soutenir que l’emprisonnement de Sarkozy et sa condamnation sont justes, comme le démontre de façon convaincante Fabrice Arfi dans la vidéo jointe. Acceptons que c’est en revendiquant cette justesse que nous construisons une digue contre le fascisme qui démontre, dans cette affaire, qu’en sens contraire de ce que je viens de proposer, il veut faire retrouver à la justice son plein fonctionnement de classe, que dis-je, un fonctionnement de classe exponentiellement aggravé. Histoire de laver l’affront fait à toutes ces groupies sarkozystes qui, pullulant en essaim pour s’immuniser de toute menace de devoir rendre des comptes en justice, appellent une justice aux ordres !
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