Le parti libertarien de Milei a eu un peu plus de 40% des voix aux législatives argentines, c’est évidemment pour lui une grande victoire d’autant que sa défaite était annoncée.
Cette annonce a en fait joué dans sa victoire, car des électeurs qui avaient dégommé ses candidats aux élections locales début septembre n’ont pas voulu reconstituer une majorité kirchnériste au parlement.
Le rejet du péronisme devenu kirchnérisme reste dominant dans l’électorat argentin.
Les commentaires vont bon train sur le peuple qui voterait désormais à droite toute, la gauche qui aurait perdu le lien avec le bon peuple bien lourd, etc., etc. Ils sont déplacés.
Ils sont déplacés, d’une part parce qu’en Argentine, le péronisme a liquidé toute gauche traditionnelle de masse depuis maintenant 80 ans.
D’autre part parce que le libertarianisme tendance Rotbart, agrémenté de mysticisme néojudaïque en mode opéra-rock, de Milei, n’est pas d’une extrême droite « traditionnelle », même si c’est totalement extrémiste, et même apocalyptique, en effet.
La seule équivalence d’une gauche « traditionnelle » en Argentine est la coalition électorale de 4 petits partis dits trotskystes, stable à un peu moins de 4% des voix. Ne captant pas la réalité mondiale contemporaine, il est clair qu’ils ne constituent plus en rien une alternative.
La défaite sociale de la présidence Milei a déjà eu lieu et c’est un électorat largement atomisé qui lui a procuré 40% des votants.
Mais une épée de Damoclès est constituée par les plus de 32% d’abstentions dans un pays où le vote est censé être obligatoire.
Ceci dit, une leçon générale est sans doute que l’annonce du retour aux politiques et aux hommes « d’avant » ne peut pas permettre de renverser les néo-fascistes 2.0., auxquels ils ont d’ailleurs frayé la voie et qu’ils préfèrent à toute transformation sociale réelle.
Ainsi, face à Trump, ce ne sont pas les Démocrates en tant que tels, mais c’est le mouvement No Kings, et Zohran Mamdani à New York, qui peuvent être le socle d’une alternative.
VP, 28/10/25.
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