Accord franco-algérien de 1968 : Benjamin Stora tord le cou aux mensonges du RN

« Nous sommes face à un argument idéologique brandi par une partie de la classe politique française »

Source : capture d’écran YouTubeL’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968 a été dénoncé jeudi 30 octobre par les députés de l’Assemblée nationale française. L’argument du Rassemblement national (RN), qui a introduit la proposition de résolution, et de tous ceux qui l’ont votée, est que cet accord est “avantageux” pour l’immigration algérienne.

Faux, répond l’historien Benjamin Stora, faits documentés à l’appui. Dans un entretien au média français La Voix du Nord, le grand spécialiste de l’histoire de l’Algérie explique que cet accord a été vidé de sa substance et n’est plus aussi avantageux pour les Algériens comme on le présente. 

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Déjà, rappelle-t-il, l’accord constituait un recul par rapport aux accords d’Evian qui avaient institué la libre circulation. “En 1968, le général de Gaulle a décidé de réguler les frontières. C’est devenu plus strict, y compris pour les Algériens, malgré quelques compensations.”

Accord de 1968 : “Un argument idéologique”, assure Benjamin Stora 

Le traité a commencé à être vidé de sa substance à partir de 1974, lorsque Valéry Giscard d’Estaing a fermé les frontières à l’immigration. En 1986, le gouvernement français a imposé le visa aux Algériens et aujourd’hui encore, “ils doivent faire la queue pendant des heures pour le demander”.

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Ce fut ensuite au tour des étudiants algériens de subir des restrictions en 1993. Stora ajoute que lors de la décennie de terrorisme des années 1990, la France n’avait pas ouvert ses frontières aux Algériens. 

“La France n’a jamais ouvert ses frontières, y compris durant la décennie sanglante. En Algérie, tout le monde connaît ces restrictions”, dit-il, ajoutant que “les accords de 1968 ont été vidés de leur substance il y a longtemps”. 

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C’est comme “une vexation supplémentaire” à leur égard que les Algériens ressentent le débat en cours sur cet accord, assure l’historien. “Nous sommes face à un argument idéologique brandi par une partie de la classe politique française pour, quelque part, entraver le travail mémoriel, comme si la guerre d’Algérie n’était pas terminée”, accuse-t-il. 

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