Pas touche à la prime de Noël ! Éditorial du 12 novembre 2025.

Par aplutsoc le 12 novembre 2025

Oui, le pouvoir exécutif est très faible, il manœuvre en recul en disant suspendre la réforme des retraites, se retenir d’utiliser le 49-3, etc., mais les intentions meurtrières pour les droits sociaux, les services publics, sont là et bien là.

On l’a vu avec l’affaire dite des « primes de Noël » des personnes au RSA et chômeurs en fin de droit : « Noël c’est les enfants », a sermonné M. Lescure, ministre des Finances, voulant supprimer aux personnes n’ayant pas d’enfants, et M. Farandou, ministre du Travail, a précisé que cette mesure pourrait être « suspendue » – dont toujours maintenue, mais pour un peu plus tard !- si on lui trouve une « compensation ».

M. Farandou, qui décidément ne danse pas la farandole, a ajouté : « La générosité, c’est fini ! », visant toute la Sécurité sociale, tous les droits sociaux !

Il y a là un vocabulaire mensonger qu’il s’agit, presto, de remettre en place. La « prime de Noël » a été concédée après des manifestations de chômeurs, dans les années 1990. Il ne s’agit pas de « générosité » ni, en fait, du papa Noël, et ce n’est pas faire montre de « bon cœur » – bon cœur pour les « Français » – comme l’a dit M. Bardella, que de ne pas la supprimer. C’est une conquête sociale dans laquelle le père Noël, avec ou sans enfants, n’est strictement pour rien.

Et de même, le droit à la santé et la Sécurité sociale, comme l’école publique, sont des conquêtes sociales de portée révolutionnaire, arrachées à la classe capitaliste qui craignait de disparaître. Et M. Farandou, non seulement ne fait pas dans la farandole, mais en disant ne plus vouloir être « généreux », il exige de pouvoir exploiter un peu plus encore, c’est tout.

Voila des signes qui indiquent que le règlement des comptes est devant nous, et il ne portera pas sur la « générosité ». Et ce n’est pas non plus par manque de « générosité » mais, par soif de tout absorber pour les profits du capital, qu’ils veulent faire des découverts bancaires temporaires, que connaissent des millions de foyers, de soi-disant « prêts à la consommation » à partir de 200 euros de découvert : rendre la vie impossible aux gens pour que s’accumule le capital !

Les suppressions d’emplois pleuvent encore : comme les 190 emplois supprimés dans la très ancienne, patrimoniale et historique, forge de Commentry, chez Erasteel. Nous n’avons pas à implorer des faveurs, mais à exiger notre dû.

La crise politique, crise de régime, ne justifie pas une abstention syndicale, et devrait justifier la mobilisation centralisée dans l’unité, pour les faire plier, sans crainte de les renverser. Et la chute d’un gouvernement, voire celle d’un régime politique, par la mobilisation sociale, est aussi ce que craint le plus l’extrême droite.

La CGT, suivie de la FSU et de Solidaires, appellent à une journée d’action le 2 décembre en expliquant dans leur appel commun que « Rien n’est encore joué, car le débat budgétaire durera jusque mi-décembre. » Mais pourquoi avoir donné au gouvernement Lecornu, à la présidence Macron, et à la fausse majorité RN/LR/ex-macroniens à l’Assemblée nationale, ce bail de plus de deux mois allant de fin septembre au 2 décembre ?

Cette question du rythme est centrale, elle est politique. Elle se pose, de toute urgence, aux syndicats américains face à Trump : le mouvement No Kings, lui, après la défaite électorale de Trump du 4 novembre 2025, appelle à une marche sur Washington le 22 novembre. Et, les 24, 25 et 26 novembre, les syndicats belges dans l’unité sont conduits à appeler à des grèves de masse. Ce lundi 10 novembre, les enseignants sont massivement en grève en Belgique.

Le rythme est une question politique et la centralisation contre le pouvoir d’État est une nécessité incontournable, de même que dans une entreprise la centralisation contre le patron.

Cette question du rythme est liée à celle de la participation au « dialogue social » officiel : la conférence présidée par le même M. Farandou, qui a commencé ce 4 novembre, sans la CGT qui avait CCN mais qui semble vouloir y aller ensuite, bien que le MEDEF, pas confiant dans la situation, n’y aille pas, ne prévoit pas d’avoir forcément des résultats, figurez-vous, mais bien de durer jusqu’à … l’été 2026 !

En France, Aplutsoc soutient donc l’appel de Débloquons tout et de diverses structures syndicales à manifester à Paris le samedi 15 novembre : cet appel montre, pour l’ensemble des exploités et opprimés, la direction à suivre, celle de la victoire.

Le 12-11-2025.

Cet éditorial sera également celui du numéro 14 du bulletin Interventions Syndicales.

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