Le terrorisme: leurs guerres, nos morts

LR: Un vieux texte toujours d’actualité

Encore une fois des innocents sont victimes d’une tuerie imputable au « terrorisme » comme disent les médiacrates. Nous sommes bien entendus contre tous les meurtres et condamnons tous les meurtriers. Mais contrairement à tous ces gens de pouvoirs avec les gens d’armes à leurs services, notre émotion n’est pas feinte, elle n’est pas de circonstance, car eux veulent oublier que ce sont leurs guerres qui sont responsables de nos morts. Il faut dénier aux responsables de ces interventions militaires imbéciles et criminelles le droit de s’affliger hypocritement des leurs conséquences quand ils en connaissent parfaitement les causes, toujours les mêmes, années après années. Nous ne partageons pas l’avis idiot qui consiste à dire que tenter de comprendre, c’est déjà excuser pour interroger ces questions hautement politiques.

Prétendre que le tueur de Strasbourg ait été manipulé par l’Etat pour créer une diversion par rapport au mouvement des gilets jaunes est bien sûr une bêtise dans un énoncé à ce point raccourci.

Mais l’Etat et ses serviteurs, au service de la grande misère libérale, exploitent dans tous les sens du terme, ce que tous appellent sans discernement le « terrorisme » depuis des années.

L’Etat instrumentalise et manipule le « terrorisme »  pour maintenir son ordre injuste avec le recrutement et la mobilisation de forces de maintien de l’ordre considérables et pourtant inutiles.

La peur du « terrorisme » qu’il diffuse à grande échelle est effectivement une opération formidable de diversion par rapport aux problèmes sociaux et à ses politiques inégalitaires de plus en plus insupportables. Il fallait bien remplacer par autre chose les menaces de guerre aux frontières  du temps jadis.

Les services de l’Etat et/ou ses structures obscures n’ont pas eu besoin de commanditer directement le meurtrier même si face à l’histoire des provocations policières la naïveté n’est plus de mise. On peut accuser l’Etat de laisser perdurer cyniquement les conditions pour que de tels actes se reproduisent, ils n’ont du reste rien fait d’essentiels pour y mettre un terme. Les conditions d’apparition du terrorisme sont au cœur de la politique libérale, militaire et colonialiste tous enchevêtrés et sont bien spécifiques à la France. La France, à la différence de la Norvège et du Portugal est une cible privilégiée pour les terroristes.

Ceci est maintenant parfaitement documenté mais totalement et volontairement ignoré par le pouvoir et tous ses médias qui se bornent à débiter les poncifs sur les quartiers sensibles, la jeunesse issue de l’immigration, la délinquance, le retour du religieux.

Les interventions militaires de la France toutes désastreuses, tuent des milliers d’innocents et jettent des peuples dans la misère depuis des décennies, une immense sentiment d’injustice devant de telles menées criminelles révulsent des masses immenses qui nourrissent à l’égard de la France, depuis des années des sentiments de haine. Elles font de la France un terrain privilégié pour les appels à la vengeance.

Ces ressentiments sont transmis en France parmi tous ceux qui sont issus des immigrations en provenance d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Leurs situations sociales, le sentiment d’abandon et de relégation, l’absence de perspectives, le racisme structurel, l’islamophobie, les inégalités criantes, la paupérisation généralisée dans des quartiers entiers, la disparition des services publics, et bien d’autres choses sont générateurs d’immenses frustrations et de désespérance. Fatalement, comme partout dans le monde où pareils ingrédient sont réunis, une fraction de la population passe de la débrouillardise à la délinquance. Les politiques de discriminations violentes et inégalitaires fabriquent des délinquants, aussi sûrement que la prison fabriquent des terroristes.

Aucune considération ne peut excuser ou atténuer le choix de celui qui commet un meurtre, le meurtre est étranger aux traditions des organisations marxistes alors qu’il est pratiqué massivement par les services dits spéciaux des états avec leurs « éliminations extra-judiciaires » impunies et même commandité par de grands personnages, dans un silence médiatique complice.  Les explications fondées sur le déterminisme social ne peuvent effacer les notions d’une autonomie et de responsabilité individuelle.

Quand on mêle de la paille, de l’essence, des allumettes et que le vent souffle, le déclenchement de l’incendie ne peut surprendre personne, même les sociologues anti-déterministes. La perte totale de crédibilité des soi-disant « valeurs de la République » est un facteur de radicalisation qui est donc aussi un enjeu politique. Le système libéral est bien incapable de mener à bien la moindre politique sérieuse et efficace dans ce domaine, il n’en a du reste aucunement la volonté. Les représentants des capitalistes à tous les niveaux se contentent de jeter de la poudre aux yeux quand ils n’utilisent pas la misère pour faire encore des affaires. Ils enrôlent tout une palette d’acteurs sociaux-culturels dans des pratiques dépolitisées, inefficaces mais aussi inoffensives car elles ne touchent pas la racine des problèmes : Discriminations et relégations sous toutes ses formes. Il arrive encore à exclure du débat toute pensée analytique et encor moins critique.

Alain Bertho analyse par le menu ces situations dans son livre au titre très parlant, « les enfants du chaos.» Il décrit un monde clos qui enferme des jeunes, propice au besoin de croire à autre chose.

Durant trois ans, Tobie Nathan a suivi soixante jeunes en voie de radicalisation. Il utilise le terme-titre d’ « âmes errantes », « cet être bon à prendre, à soumettre – c’est une proie pour les chasseurs d’âmes. »  Il ajoute que « les jeunes radicalisés ne sont pas seulement des « âmes errantes » capturées par des gourous pervers, des politiques calculateurs ou des tyrans fous d’apocalypse. Ce sont aussi des curieux, avides de sens, en quête de réponse à des questions de philosophie fondamentale.»

Les médias ont mis en scène une narration spectaculaire d’un terrorisme international parfaitement financé, préparé et organisé dans sa guerre contre l’occident, son mode de vie et ses libertés est totalement démentie par les faits récents

 

 

 

 

 

 

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*