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Zohran Mamdani, un député de l’Assemblée de l’État de New York de 34 ans, d’origine indienne, immigrant musulman et socialiste démocratique, a remporté l’élection municipale de New York le 4 novembre, battant l’ancien gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, âgé de 67 ans. Il a obtenu la moitié des 2 millions de voix exprimées. Il est le premier musulman et le premier socialiste à gouverner la ville. Mamdani a fait campagne sur un programme prônant le gel des loyers, la gratuité des transports en commun et la gratuité des services de garde d’enfants. Bien que ce ne fût pas un enjeu central de sa campagne, il a clairement affirmé son soutien à la Palestine et promis d’arrêter Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre s’il venait à New York. Ses adversaires l’ont qualifié d’antisémite et ont même insinué qu’il était lié au Hamas ; malgré cela, il a recueilli un tiers des voix de l’électorat juif. Il a également bénéficié d’un large soutien auprès des jeunes électeurs, des locataires, des syndicalistes et des électeurs noirs et hispaniques. La victoire de Mamdani a constitué un revers pour le président Donald Trump et son Parti républicain, d’autant plus qu’elle s’est déroulée au milieu de plusieurs autres victoires démocrates. Parallèlement, elle a représenté une victoire pour l’aile progressiste du Parti démocrate. Et une victoire pour les Socialistes démocratiques d’Amérique (DSA), la plus grande organisation socialiste du pays avec environ 80 000 membres. Lorsqu’il prendra ses fonctions de maire le 1er janvier 2026, il devra relever d’immenses défis. Trump a laissé entendre qu’il ferait payer à Mamdani et aux New-Yorkais l’élection d’un socialiste. Et il en a le pouvoir. Il peut couper les fonds [fédéraux] à la ville. Il peut déployer l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) et la Garde nationale. Et il peut soutenir les intérêts financiers et les promoteurs immobiliers qui s’opposent à Mamdani. Dans son discours de victoire, Mamdani a déclaré à ses partisans qu’en tant que maire, « nous mettrons fin à la culture de corruption qui a permis à des milliardaires comme Trump d’échapper à l’impôt et de profiter d’avantages fiscaux ». S’adressant directement au président, il a affirmé : « New York restera une ville d’immigrants : une ville bâtie par des immigrants, animée par des immigrants et, à compter de ce soir, dirigée par un immigrant. Alors, Monsieur le Président Trump, écoutez-moi bien : pour atteindre l’un d’entre nous, vous devrez nous affronter tous. » Partout aux États-Unis, les Républicains ont essuyé des défaites le 4 novembre. En Virginie, l’ancienne représentante démocrate Abigail Spanberger a battu la lieutenant-gouverneure républicaine Winsome Earle-Sears avec 51,2 % des voix contre 42,6 % pour devenir gouverneure. Dans le New Jersey, la représentante démocrate Mikie Sherrill a remporté le poste de gouverneur face au candidat de Donald Trump, Jack Ciattarelli, ancien législateur d’État. Ces élus démocrates sont connus comme des « démocrates de la sécurité nationale », c’est-à-dire non pas des « faucons », mais des partisans d’une armée forte et du recours au soft power, notamment par le biais de l’aide étrangère. Abigail Spanberger est une ancienne agente de la CIA et Mikie Sherrill une ancienne officière de la Marine. Tous deux pourraient être qualifiés de démocrates modérés, et certainement pas de progressistes. Néanmoins, en tant que démocrates, ils s’opposent fermement à Donald Trump et à son Parti républicain. En ce sens, leur élection constitue une victoire pour l’opposition. En Californie, le gouverneur Gavin Newsom et les démocrates ont réussi à faire adopter par référendum la Proposition 50, leur permettant de redessiner les circonscriptions électorales afin d’obtenir davantage de sièges au Congrès. Ils l’ont emporté avec 64 % des voix contre 36 %, une victoire éclatante pour les démocrates. La Proposition 50 était une réponse à une mesure adoptée au Texas visant à redécouper les circonscriptions au profit des républicains. L’extrême gauche, notamment ceux qui se définissent comme « socialistes révolutionnaires », tels que Solidarity et Tempest, a refusé de soutenir Mamdani en raison de son appartenance au Parti démocrate. Ils appellent plutôt à la construction de mouvements de masse pour contester Trump et les deux principaux partis. La plupart des progressistes américains misent sur une combinaison de manifestations, comme les journées « No Kings », et sur l’élection de démocrates pour contrer Trump. Dan La Botz, mardi 11 novembre 2025. Source : https:// |
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