21 nov. 2025 L’ÉDITO
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Les pauvres, les classes moyennes et les partis de gauche – ceux qui rêvent de justice et d’égalité- ont-ils une chance de gagner la bataille ? Combien de temps cela va-t-il tenir ? C’est la seule question qui vaille. Combien de temps vont-ils tenir ? Vous avez noté la variation. Je commence par mettre en cause un système de domination et d’oppression. Et j’en arrive aux bénéficiaires de ce système, aux dominants, aux oppresseurs. Combien de temps vont-ils réussir à maintenir leur joug ? Mais on pourrait s’adresser aussi aux opprimés, aux oppressés, aux exploités avec la même question. Combien de temps vont-ils tenir avant de laisser échapper leur colère et leur désarroi ? A partir de quel degré de violence et ou de perception de la réalité une situation devient insupportable ? Autrement dit. Combien de temps une population, un peuple, une classe d’êtres dominés peut-elle continuer à vivre, à travailler et à produire sous le fléau d’une oligarchie, de sa police et de ses chiens de garde. On devait se poser la même question avant la révolution de 1789, ou avant la Commune ou au moment du Front populaire ? On peut aussi exporter cette question à l’extérieur de nos frontières. Faut-il que la situation empire, s’envenime, que le climat devienne incandescent pour que la vie et l’équilibre d’un pays ou d’un continent vacille, s’effondre et change ? Faut-il que nous allions encore plus loin – maitres et esclaves- dans l’asservissement à des dogmes, à une police, à un encombrement médiatique ? Faut-il que la captation des biens communs soit encore augmentée, accélérée ? Une dernière question avant de lâcher encore plus les vannes : quelle dose de privation (privation d’argent, de nourriture, de liberté) et de frustration (frustration de vivre chichement sans horizon en abandonnant nos rêves) est-elle nécessaire ou suffisante pour renverser la table ? Un édito renversement de table cette semaine à table. 35 minutes de voyage en accélérationnisme avec en bout de piste un choix crucial: se soumettre ou s’insurger… Journaliste : Denis Robert
Montage : Camille Chalot
Son : Baptiste Veilhan, Théo Duchesne
Graphisme : Morgane Sabouret, Margaux Simon
Production : Hicham Tragha
Directeur du développement des collaborations extérieures : Mathias Enthoven
Co-directrice de la rédaction : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert
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