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Trump : le vent du boulet.

Par aplutsoc2 le 7 novembre 2025

De nombreux scrutins locaux ont eu lieu aux Etats-Unis mardi 4 novembre, le tout prenant un caractère national, et pas seulement en raison des municipales à New-York. Tous ces scrutins sans exceptions ont vu une dérouillée magistrale infligée au parti républicain. Dans le Mississipi profond, en Géorgie, en Virginie, au New Jersey, à Charlotte en Caroline du Nord, à Orlando en Floride, dans les commissions scolaires où les obscurantistes liés à la New Apostolic Reformation et aux Christians Nationalists se sont pris une raclée, partout, partout, une lame de fond à dégommé les trumpistes.

Trump a prétendu, avec sa bêtise ordinaire, que tout cela est sans signification puisque son nom à lui ne figurait pas sur les bulletins. Bien au contraire, c’est son nom que les électrices et les électeurs ont vu apparaître par transparence, et qu’ils ont récusé. Ce ne fut pas une « vague bleue » pour le parti démocrate, mais une vague anti-Trump utilisant le bulletin des « bleus » (les démocrates) comme arme anti-Trump, dans le prolongement direct des grandes vagues nationales de manifestations des 14 juin et 18 octobre pour crier « No King » et « No Kings ».

L’élection new-yorkaise a été la pointe avancée de ce mouvement général, avec cette dimension supplémentaire qu’ici, l’establishment démocrate, capitaliste, affairiste et patronal, a été directement battu lui aussi, où son représentant, le gouverneur de l’Etat Andrew Cuomo, soutenu par Trump pour faire barrage à Zohran Mamdani, a été battu par celui-ci !

Que ne lit-on pas comme bêtises à propos de Zohran Mamdani, à la hauteur de la crainte politique des possédants, des trumpistes et des capitalistes non trumpistes mais qui choisissent Trump quand il leur faut choisir !

Elles se regroupent sous deux rubriques, lesquelles se superposent largement. Dans l’une, Mamdani est un « antisioniste antisémite » « proche des Frères musulmans ». Dans l’autre, Mamdani est un « agent de Soros », thème antisémite classique des trumpistes notamment. Ainsi donc, un suppôt de Soros, du Hamas et des attentats du 11 septembre aurait gagné New York ! Au fait, 33% des juifs new-yorkais ont voté pour lui …

Le lieu commun selon lequel « New York n’est pas l’Amérique profonde » circule lui aussi. C’est justement le contraire : le même mouvement concerne le fin fond du Vieux Sud et New York, autrement dit la nation démocratique cherche à s’affirmer contre l’oligarchie. Et dans New York, le vote Mamdani s’est fait contre Wall Street et a été le vote des travailleurs exploités : « Les doigts meurtris à force de soulever des cartons dans les entrepôts, les paumes calleuses à force de tenir le guidon des vélos de livraison, les jointures marquées par les brûlures de cuisine : ce ne sont pas des mains qui ont été autorisées à détenir le pouvoir. Et pourtant, au cours des 12 derniers mois, vous avez osé viser plus haut. »

Ces mots sont ceux du discours de la victoire de Zohran Mamdani, un grand discours, qui commence par un hommage à Eugène Debs, le père du socialisme américain, se développe en un engagement à respecter son mandat par la mise en œuvre effectives des promesses faites : blocage des loyers, gratuité des transports collectifs, épiceries communales, recrutement de milliers d’enseignants, réforme de la police municipale, et culmine en s’adressant directement à Trump pour lui dire : « Nous sommes les migrants, Nous sommes l’Amérique, vous ne passerez pas ».

Le vote à New York a bien été un vote anti-Trump se renforçant en tant que vote de classe, ce que seuls d’incurables sectaires ne peuvent comprendre. Un autre parti que le parti démocrate officiel prend forme à New York avec les 90 000 militantes et militants pro-Mamdani, dont l’assise est plus large que les DSA (Democrat Socialists of America, le parti de Sanders auquel appartient Mamdani), dont la direction, campiste au plan international, reste rivée à l’intervention dans et vers les démocrates, alors que Mamdani a déclaré que Trump est lié à deux gangsters internationaux : Poutine et Netanyahou.

Cette situation va forcément susciter la contre-attaque trumpiste. Elle ébranle de plus en plus les appareils des syndicats américains, trumpistes compris car il y en a, comme la direction des Teamsters, et plus généralement inertes : la Chicago Union Teachers appelle l’AFL-CIO à prendre l’offensive pour la défense de la démocratie, et le mouvement No Kings prépare sa marche nationale à Washington le 22 novembre. Car, oui, les choses se jouent maintenant, sans attendre les élections mid-termes et encore moins les renouvellement de conventions collectives au 1° mai 2028. Telles sont les vraies leçons américaines pour la lutte des classes et la défense de la démocratie !

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