Le chef de l’État commence à approcher des scores qui étaient ceux de François Hollande au pire moment de son mandat.
• Emmanuel Macron atteint un nouveau record d’impopularité avec seulement 14 % d’opinions favorables.
• Le président continue ainsi de payer la crise politique actuelle, exacerbée par les débats sur le budget.
• Sébastien Lecornu, voit, lui, une légère amélioration avec 21 % d’opinions favorables.
POLITIQUE – Ce n’est pas encore la chute libre, mais ça commence dangereusement à y ressembler. Après une perte de deux points sur le mois dernier, Emmanuel Macron creuse encore dans la dernière livraison du baromètre réalisé par YouGov pour Le HuffPost. En ce début du mois novembre, le président de la République recueille seulement 14 % d’opinions favorables.
Soit « le score le plus faible que nous ayons enregistré depuis son arrivée à l’Élysée en 2017 », souligne notre partenaire, qui rappelle que l’intéressé se retrouve désormais qu’à trois petits points seulement du pire record d’impopularité mesuré sous François Hollande : 11 % en juin 2016. Dans le détail, il n’y a plus que les sondés qui se définissent proches du macronisme qui en ont une bonne image (73 %).
Chez les autres catégories de sondés, le chef de l’État atteint des niveaux abyssaux : 10 % chez les électeurs de gauche, 4 % chez ceux du RN et seulement 20 % chez Les Républicains. Ce qui n’est pas cher payé pour un chef de l’État qui n’a cessé d’ouvrir son exécutif à la droite, jusqu’à compter plusieurs ministres LR dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, lui-même issu de l’ex-UMP. Difficile à ce stade de voir comment il pourrait reprendre la main, dans un contexte politique qui lui est particulièrement hostile.
Pour rappel, la seule réforme d’ampleur à mettre son bilan, celle sur les retraites, a été sacrifiée sur l’autel de la non-censure pour acheter la mansuétude du PS (même s’il s’échine à affirmer le contraire). En parallèle, plusieurs de ses ex-Premiers ministres lui tournent le dos : d’Edouard Philippe qui réclame sa démission à Gabriel Attal qui dit « ne plus comprendre » ses décisions en passant par Élisabeth Borne qui a jeté la première pierre sur la réforme des retraites qu’elle avait pourtant portée. Soit quelques exemples des conséquences funestes de la crise politique provoquée par sa dissolution ratée du mois de juin 2024, et que le chef de l’État continue de payer aujourd’hui.
Lecornu reprend des couleurs, mais…
À l’inverse, Sébastien Lecornu remonte (un peu) la pente. Le Premier ministre engrange un gain de 4 points sur le mois, passant de 17 à 21 % d’opinions favorables, à l’heure où l’intéressé donne de sa personne à l’Assemblée nationale pour essayer de faire atterrir un compromis sur le budget, quitte à abandonner le recours au 49-3. « Mais cette progression doit être lue avec prudence », prévient YouGov, soulignant que « le repli des indécis, passés de 38 % à 20 %, révèle un report d’opinion peu favorable ».
À la différence du chef de l’État, Sébastien Lecornu est mieux perçu chez les sondés proches des Républicains : 42 % en ont une bonne image. Bien que basse, sa perception par les électeurs RN est meilleure que celle d’Emmanuel Macron, avec 13 % d’opinions favorables. « Malgré ce frémissement, le cap reste difficile à tenir : les opinions défavorables atteignent désormais 59 % », note notre partenaire. Soit une hausse de six points par rapport au mois précédent. Un rebond en trompe-l’œil que Sébastien Lecornu devra donc confirmer le mois prochain. Du moins s’il demeure toujours en poste et qu’un (possible) crash sur le budget n’ait, entre-temps, eu raison de son bail à Matignon.
L’enquête a été réalisée sur 1101 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 3 au 5 novembre 2025.

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