Le colonialisme à l’ancienne.

La nouvelle stratégie de sécurité nationale de Trump est un document important. Il révèle surtout un impérialisme assumé, où les États-Unis annoncent comment ils veulent maintenir leur domination sur le monde.

Ce qui frappe d’abord, c’est que pour Trump, l’Amérique latine, c’est l’arrière-cour des États-Unis. Il veut y imposer sa loi et décider même avec qui ces pays peuvent faire du commerce. Son intérêt ? Contrôler le continent. Prendre les richesses naturelles. Et leur vendre des armes. C’est le colonialisme presque à l’ancienne.

Sur le Moyen-Orient et l’Afrique aussi, le texte est sans ambiguïtés. Ce qui intéresse les États-Unis ce sont les richesses naturelles. Trump ne s’intéresse uniquement à l’Afrique pour ses ressources abondantes. Le Moyen-Orient, qui intéressait les USA surtout pour le gaz et le pétrole, perd de son importance comme les États-Unis exportent maintenant leurs propres ressources énergétiques (mais les USA veulent quand même y garder leur domination.)

La Chine est au cœur de la stratégie. Les États-Unis ne veulent clairement pas de la montée économique de la Chine. Pour l’endiguer, ils veulent contrôler – même militairement – toutes les routes commerciales et les chaînes d’îles devant la côte chinoise. Ici aussi, l’accès aux ressources est clé. La menace américaine est claire.

L’Europe en revanche, se voit reléguée à un continent de pays vassalisés. Des pays à la remorque des États-Unis qui doivent sagement obéir : acheter des armes américaines, casser les règles qui protègent la vie privée des citoyens pour faciliter les BigTech américaines… et évidemment rester dépendants des États-Unis en matière énergétique, industrielle etc. Il prétend même décider avec qui les Européens commercent. Pour y arriver, Trump soutient ouvertement l’extrême droite en Europe, qui défendra son projet de destruction de règles, et de nos protections sociales et environnementales. Dans ce cadre, il instrumentalise le débat sur l’immigration pour diviser les gens et promouvoir l’extrême-droite.

Mais face à cela, les dirigeants de l’Union européenne ne réagissent quasi pas. Pas un mot de condamnation, pas un geste de réaction. Imaginez une seconde : si n’importe quel autre pays avait publié un plan pour dominer le monde et déstabiliser l’Europe, Ursula von der Leyen serait devant toutes les caméras. Mais quand ce sont les États-Unis, silence radio.

Nous avons besoin d’une Europe radicalement autre. Ni une Europe à la remorque des États-Unis. Ni une Europe qui copie le modèle américain. Nous devons dire non à la militarisation. Qu’elle soit à la sauce Trump, ou à la sauce Von der Leyen. Nous avons largement les moyens de nous défendre. Ce qu’il faut reconstruire, c’est notre diplomatie. La capacité de résoudre pacifiquement des conflits. Et si nous voulons éviter la dépendance que nous imposent les États-Unis, il faut que nous diversifiions nos relations internationales avec la Chine, l’Inde, et tous ces pays du Sud qui se lèvent
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