EFFONDREMENT DU TRUMPISME : LES RATS QUITTENT LE NAVIRE
Il se passe tellement de choses ces derniers jours aux USA traduisant l’effondrement du trumpisme qu’il est difficile de tout suivre.
Essayons de donner quelques éléments.
– La panique provoquée chez les élus républicains par leur effondrement électoral du 4 novembre s’est encore aggravée avec le résultat stupéfiant de l’élection partielle du 2 décembre 2025 dans une circonscription ultra conservatrice du Tennessee, où le candidat républicain n’a gagné qu’avec 52% des voix alors que Trump y faisait auparavant 22% de plus que Kamala Harris et que les républicains y gagnaient souvent avec plus de 20% que les démocrates. En même temps en Géorgie, une démocrate, Mary Robicheaux, est devenue maire de la ville de Roswell, après New York, Seattle, Ithaca, battant de 6 points le républicain, dans un district pourtant très très maga. Avec de tels résultat sur l’ensemble du pays, cela voudrait dire de 40 à 100 députés républicains en moins et ça pourrait encore s’aggraver, tant que Trump, qui perd de plus en plus les pédales et a de la peine à tenir debout et de ne pas s’endormir y compris dans les réunions du gouvernement (les vidéos et caricatures de lui dans cette situation ont envahi la toile) – il a tweeté 150 posts insultants ou mensongers sur son réseau social en une seule nuit- est toujours aux commandes et que ses partisans sur les réseaux sociaux l’abandonnent ouvertement par milliers, expliquant qu’ils n’ont pas voté pour ça.
Cela voudrait dire une quasi disparition du parti Républicain. Et bien sûr, les tensions, les divisons et les crises en sont multipliées au sein du parti, d’autant plus que la publication des dossiers Epstein devrait être effective d’ici peu, éclaboussant Trump mais aussi semble-t-il, d’autres membres de son gouvernement comme le ministre de la santé, même si la procureure générale Pam Bondi, fidèle trumpiste, va tout faire pour en repousser la publication. Mais le peu qui fuite déjà aujourd’hui annonce du lourd.
La révolte des élus républicains s’est d’abord fait entendre après les élections du 4 novembre par la voix de la députée MT. Greene, pourtant fidèle parmi les fidèles, qui a démissionné, dénonçant ouvertement les méthodes de mafieux de Trump, et appelant au soutien des autres républicains parce qu’elle soupçonne Trump de vouloir la faire assassiner, puis elle s’est amplifiée avec la rébellion du congrès contre Trump dans l’affaire Epstein, et elle prend aujourd’hui un nouveau tour toujours plus important après les résultats électoraux du 2 décembre. La mutinerie des républicains qui avait commencé en forçant Trump -avec les Démocrates – à publier les dossiers Epstein, se généralise et se durcit maintenant, en commençant par les femmes du parti républicain, qui dénoncent Trump et tout spécialement aussi le chef républicain du parlement, Mike Johnson, qu’elles accusent en public de misogynie pour avoir déclaré que les femmes ont un cerveau inférieur et de mentir en permanence. Ainsi, une autre élue républicaine Nancy Mace, vient d’annoncer qu’elle allait faire comme MT. Green et démissionner aussi.
En même temps les élus républicains ont lancé – avec les démocrates – une commission d’enquête contre Hegseth, le ministre de la défense, soupçonné d’avoir fait assassiner de sang froid deux pécheurs vénézuéliens pour qu’ils ne puissent pas témoigner sur le fait que Hegseth et Trump font couler des bateaux de pécheurs mais qu’ils présentent ça comme des faits de guerre contre les narcotrafiquants, et qu’ils essaient de faire taire ceux qui veulent en savoir de plus en les menaçant de mort. Mais malgré ces menaces, la commission d’enquête démocrates/républicains sur les crimes de guerre de Hegseth devient plus générale et s’étend de fait maintenant à la soit disant lutte contre les narcotrafiquants qui est au centre de la politique raciste de Trump contre les migrants, pour laquelle il envoie sa milice/police raciste ICE et la garde nationale dans les villes démocrates pour terroriser les migrants, tout cela alors que Trump vient de faite libérer l’ancien président du Honduras condamné pour avoir fait passer 500 tonnes de drogue aux USA.
Montrant que la fidélité à Trump s’étiole, un autre élu républicain de l’Indiana vient de dénoncer publiquement Trump aujourd’hui – ce qu’il n’aurait jamais osé faire il y a quelques semaines, -parce qu’il s’est moqué des handicapés (et qu’il est le père d’un d’entre eux), en même temps qu’il a dénoncé le trucage en cours des élections de mi-mandat par Trump et a refusé de participer à ce trucage. La crise actuelle, où les élus républicains voient maintenant Trump comme un boulet, fait que l’ensemble envisage de renverser leur dirigeant Mike Jonhson comme président de la Chambre des représentants, tandis que déjà 26 députés républicains (la presse dit qu’il y en aurait 40 sur le départ) ont annoncé qu’ils ne seraient plus candidats pour ne pas être éclaboussés quand tout sortira, parce que la presse américaine commence à se demander qui ira en prison avec Trump, la procureure générale (ministre de la justice) étant en premier sur la liste.
Le législatif, écarté brutalement pendant dix mois par l’exécutif de Trump, riposte et maintenant met la pression sur le Pentagone où Hegseth n’est pas en odeur de sainteté pour y avoir limogé 17 généraux en dix mois. Beaucoup pensent qu’il va tomber et servir de fusible pour protéger Trump, mais quoi qu’il en soit, une partie du vieil appareil républicain montre clairement qu’il essaie de se débarrasser de Trump pour sauver sa propre peau. Et le judiciaire qui ne s’est jamais couché – à part la Cour suprême- vient de récuser une procureure nommée par dessus toutes les règles par Trump, annonçant bien d’autres récusations, ce qui pourrait aussi se terminer par la prison pour les pseudo-procureurs trumpistes.
– De plus, cette ambiance se déplace dans le secteur économique, puisque par peur d’être accusé de corruption et de complicité de crimes, le PDG d’une des plus puissantes banques américaines, JP Morgan vient de déclarer qu’il ne financera plus la salle de bal que Trump voulait installer dans la Maison Blanche en en ayant démoli une aile.
– Par ailleurs, le géant de la distribution Costco, avec deux autres grandes entreprises a porté plainte contre Trump pour mise en difficulté de l’entreprise et lui demande le remboursement des droits de douane qui ont augmenté ses prix et qu’il a essayé de ne pas répercuter (dit-il) sur les consommateurs. Cela après la plainte de cent autres entreprises pour stopper les droits de douane (mais sans remboursement) sur laquelle la Cour suprême doit statuer ces jours-ci.
– De nombreuses écoles ont demandé aux élèves de ne plus s’appuyer sur les déclarations de la Maison Blanche comme source d’informations fiables tellement elles fourmillent de mensonges et de fake news.
– Trump a supprimé (suspendu) les statistiques sur l’emploi, l’inflation et le PIB du 3e trimestre, pour pouvoir dire que tout allait bien. Mais ça a l’effet inverse puisque constatant empiriquement l’inflation dans leurs achats et les licenciements autour d’eux, tout le monde se met à imaginer bien pire puisque comme pour l’affaire Epstein, Trump cache ces informations et personne ne croit plus aux indices bidons qui minimisent la situation et qui sortent ici ou là et on ne sait pas d’où.
Et pire du pire, et à la base de tout ce remue ménage, la mobilisation de la population contre Trump et sa police, continue, s’amplifie et s’organise mieux de jour en jour complétant le clair virage à gauche de l’opinion qu’on voit dans les votes pour des socialistes. La lutte de classe n’est plus seulement menée par les riches. Trump l’a réveillée chez les prolétaires.
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