Pleurez dans les chaumières, notre bon Nicolas a souffert

Antoine Montpellier

Pleurez dans les chaumières, notre bon Nicolas a souffert l’indicible, nous dit-il, en prison…
Nicolas Sarkozy a été éprouvé par son séjour en prison (1). Il en fait tout un bouquin généreusement sponsorisé par son pote Bolloré, le pote de toutes les extrêmes droites du pays…
Seulement rasséréné, il a été, par l’appui que lui ont apporté, l’aumônier de la prison et, surtout, par du beau monde mobilisé en oecuménique solidarité (très droite) avec lui. A commencer par son alter ego en condamnation pour corruption, ayant constitué, comme lui, un recours en appel, Marine Le Pen et par Sébastien Chenu, vice-président RN à l’Assemblée Nationale ou encore Gérald Darmanin. Lequel s’est pris une interdiction, quelle injustice supplémentaire qui, elle, ne manque pas de sel puisqu’il a été visé, en tant que Garde des Sceaux, ministre de la…Justice, l’interdiction d’être à nouveau en contact avec le susdit. Cruels ses salauds de juges.
Le fait est que Nicolas Sarkozy a goûté à ce que, politiquement, il a défendu bec et ongles : un durcissement radical de la pénalisation des délits et des conditions d’incarcération. Il n’a pas voulu voir qu’il avait lancé un boomerang qui lui est revenu à la figure. Mais, n’en rajoutons pas, il l’a soumis à une torture de seulement vingt jours de perte de liberté. Vingt jours qui auront révélé que le matamore de la politique est foncièrement un être bien fragile !
Désolé, on n’est pas obligé de s’apitoyer devant l’indécence gémissante d’afficher de tels tourments qui sont sans commune mesure, la justice sachant être dure avec les blessés du commun de la vie qui endurent les conséquences directes des politiques de classe extrêmes qui ont toujours…classé le personnage et ses affidés et qui, sans surprise, les rapprochent, autour des questions de corruption, de l’extrême droite fasciste ! Ce qui est, au demeurant, par-delà l’opacité larmoyante déversée sur la réalité des choses par l’écriture du « prisonnier », une vraie leçon politique à avoir en mémoire, entre autres, le jour de certains votes.
Leçon politique, oui, que s’exhibe dans la droite radicale comme dans l’extrême droite, que l’on déteste d’avoir des comptes à rendre à la justice au nom du …droit d’échapper à ce qu’ils et elles réservent férocement au bas peuple, spécialement aux immigré.e.s pour les transformer en boucs émissaires de leurs politiques et ainsi faire diversion sur ce qui est le fondement de celles-ci : l’inégalitarisme intégriste, autant dire fasciste !
Les condamnations et la prison ce n’est pas, par principe, pour eux et elles. A l’occasion ils réformeront, vite fait, à la Trump, leur modèle, la justice et le régime des incarcérations pour que cesse le désordre actuel dans leur vie de confort. Et que continue le développement des mesures liberticides et antisociales qui sont leur fond de commerce de politiciens capitalistes, encore sous le coup, comme leurs protégé.e.s « de la haute », de la menace Zucman…qu’ils auront réussi, ouf, à bloquer !
(1) Morceaux choisis du livre tirés de l’article de Midi Libre de ce jour dont j’ai mis en illustration le titre :
« écriture quotidienne de son livre, rédigé « au bic sur une petite table en contreplaqué » »
« frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces »
« alimentation à la Santé, faite de « laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées ». » Précision, avait fuité sa méfiance vis-à-vis du régime alimentaire de la prison qui l’aurait amené à décider de ne manger que des yaourts !
« J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures »
« C’est venu comme une évidence, je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice »
« Il fallait que je réponde à cette simple question : ‘Mais comment en suis-je arrivé là ? ». Que je m’interroge sur cette vie si étrange que la mienne, qui m’a fait passer par tant de situations extrêmes »
Attention, moment de pure rhétorique (ah, ces autres, qui sont-ils ? Comme (sur) moi-même ?) : »La prison fut pour moi une épreuve que j’ai essayé de rendre la plus productive possible. On a coutume de dire que l’on apprend à tout âge. C’est vrai car j’ai beaucoup appris à la Santé, sur les autres comme sur moi-même »
Peut être une image de texte qui dit ’Enfermé 23 heures sur 24 entre quatre murs: Nicolas Sarkozy raconte ses 20 jours en prison entre prières et écriture Nicolas Sarkozy À l'approche de la sortie de son livre "Le journal d'un prisonnier", Nicolas Sarkozy, condamné dans l'affaire libyenne, révéle ce...’

« Je fus frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces. » A quelques jours de la parution, le 10 décembre, du livre de Nicolas Sarkozy, Le Journal d’un prisonnier (Fayard), revenant sur ses trois semaines de détention, Europe 1 et Le Figaro en publient samedi 6 décembre quelques extraits.

Au premier jour de son incarcération, selon les extraits dévoilés par Europe 1, l’ancien président s’agenouille pour prier. « C’est venu comme une évidence », assure-t-il. « Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice », poursuit-il, détaillant également ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.

Le 25 septembre, l’ancien chef de l’Etat, aujourd’hui âgé de 70 ans, a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour « association de malfaiteurs », et à une amende de 100 000 euros, dans le dossier libyen. Il a aussitôt fait appel et sera jugé à nouveau du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.

« Laitage, barre de céréales et quelques douceurs sucrées »

Au Figaro, Nicolas Sarkozy confie avoir « écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours ». « Je donnais les feuilles à mes avocats, qui les donnaient à ma secrétaire pour les mettre au propre. J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération, un lundi, j’ai terminé le livre dans les jours suivants », décrit-il.

« Il fallait que je réponde à cette simple question : “Mais comment en suis-je arrivé là ?” Que je m’interroge sur cette vie si étrange que la mienne, qui m’a fait passer par tant de situations extrêmes », explique-t-il.

Condamné définitivement dans deux autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion, il réserve aussi dans ce livre quelques piques au personnel politique, dont Ségolène Royal, son adversaire socialiste en 2007, ou encore Emmanuel Macron qui, selon Le Figaro, aurait « détourné le regard » de la condamnation et de l’emprisonnement de son prédécesseur.

Nicolas Sarkozy, numéro d’écrou 320 535 selon Le Figaro, décrit aussi sa détention et son alimentation à la prison parisienne de la Santé, faite de « laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées ».

Enfermé vingt-trois heures sur vingt-quatre

L’ancien président, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule vingt-trois heures sur vingt-quatre, sauf à l’occasion des visites. « J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures », assure-t-il.

« La prison fut pour moi une épreuve que j’ai essayé de rendre la plus productive possible. On a coutume de dire que l’on apprend à tout âge. C’est vrai, car j’ai beaucoup appris à la Santé, sur les autres comme sur moi-même », écrit Nicolas Sarkozy, définitivement condamné dans deux autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion.

L’ancien président n’en a pas terminé avec la justice. Outre son procès en appel sur le financement libyen au printemps prochain, Nicolas Sarkozy est visé par d’autres enquêtes, notamment sur ses lucratives activités de conseil en Russie, ou l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar.

Le Monde avec AFP
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