Trump essaie partout où il peut de déclencher des conflits pour détourner l’attention de l’affaire Epstein. Après le Vénézuela, les bombardements au Nigeria pour prétendument « sauver les chrétiens ».
Mais si le gouvernement Nigérian s’est montré complice, ce n’est pas le cas des dirigeants des Etats du nord du pays (et probablement de la population) concernés par le bombardement où sévissent les groupes islamistes, qui ont dénoncé les bombardements et la complicité du gouvernement.
Ci-dessous, voilà la déclaration en conférence de presse de la Coalition des Groupes du Nord (CNG) qui regroupe les dirigeants des Etats du nord du Nigéria. Le CNG qui avait été un des soutiens du régime nigérian s’est éloigné de lui depuis 2024
Le coordinateur du groupe, Jaliu Aliu Charanchi, a déclaré qu’aucune nation qui se respecte ne peut permettre aux puissances étrangères de voler et de larguer des bombes sur son sol.
« Il s’agit d’un assaut direct contre notre souveraineté, d’un dangereux précédent et d’un signal clair d’échec du leadership. Les terroristes doivent être écrasés, mais pas au détriment de la vie, de la dignité et du contrôle nigérians sur notre propre sécurité. »
« Les frappes aériennes étrangères risquent des victimes civiles (une école aurait été bombardée et des populations civiles fuient), aggravent le ressentiment en place et transforment notre pays en un terrain de jeu pour les intérêts extérieurs. Le Nigeria doit réparer son intelligence, reconstruire la confiance avec les communautés et équiper ses propres forces et ne pas remettre notre sécurité à des étrangers. »
« Ainsi, lorsque les puissances étrangères prétendent qu’elles sont ici pour « protéger les chrétiens », les Nigérians doivent être vigilants. Les mêmes dirigeants qui prêchent la morale à l’étranger, sont les mêmes qui président à une interminable effusion de sang chez nous. Ils ne peuvent pas soudainement devenir des sauveurs au Nigeria.
« Pire, ce récit risque de transformer notre crise en une guerre religieuse dangereuse. La réalité du Nigeria n’est pas l’islam contre le christianisme. C’est l’impunité contre la justice. C’est le privilège par rapport à la responsabilité. Et si nos dirigeants permettent que cette crise soit considérée comme une religieuse, le résultat sera catastrophique non pas dans les forêts comme aujourd’hui, mais demain partout dans les rues, les maisons, les marchés, les mosquées, les églises et les écoles. »
« Les soldats étrangers ne répareront pas ce que la lâcheté a créé. Regardez l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie – l’intervention étrangère détruit les nations puis s’en va ».
« Le peuple souffre et les Nigérians sont en proie à une faim aiguë ; la pauvreté et l’insécurité sont omniprésentes, et les enfants abandonnent l’école. Le nombre d’enfants non scolarisés augmente, le taux de chômage explose et les dirigeants restent passifs. Comment espérer mettre fin à l’insécurité quand le chômage, la pauvreté, le nombre d’enfants non scolarisés et la toxicomanie s’aggravent ? Comment espérer endiguer l’insécurité ? Le gouvernement est loin d’y parvenir car les trois piliers de l’insécurité n’ont pas été démantelés.
Pour éradiquer l’insécurité, nous l’avons déjà proposé au gouvernement mais il n’ a rien fait, il faut couper les sources d’approvisionnement. Il faut bloquer l’accès à la drogue, aux armes et aux munitions, ainsi qu’aux motos. Si l’on bloquait ces trois piliers, je vous assure que l’insécurité appartiendrait au passé au Nigeria.
Cependant, tant que l’on laissera le trafic de drogue, d’armes et de motos se poursuivre, l’insécurité s’installera durablement. »
Par ailleurs, d’autres voix au Nigéria se sont élevées contre la coopération entre le gouvernement nigérian et les USA de Trump, signalant que le fait d’avoir choisi de frapper l’Etat de Sokoto où le terrorisme islamiste est très faible plutôt que là où il existe réellement à Zomfara et Katsina, comme c’est demandé depuis longtemps par les locaux aux autorité nigérianes, montre à tous les nigérians que la volonté d’agir n’est pas réelle mais surtout symbolique, faire semblant, satisfaire les électeurs réactionnaires de Trump et au pire pour le Nigéria, essayer de dresser musulmans et chrétiens les unes contre les autres – ce qui n’est pas le cas actuellement- pour sauver le régime bousculé par de nombreuses révoltes sociales, auxquelles ils n’arrivent à mettre fin et notamment à un un nouvel appel à la grève générale par la coalition de gauche d’Abuja à partir du 1er janvier 2026.
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