Les organisateurs font des barrages filtrants et des opérations escargots sur des routes à forte circulation de poids lourds étrangers, « qui ne contribuent pas au financement des infrastructures ».
C’est une mobilisation qui en rappelle d’autres. Des routiers membres de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) bloquaient samedi 7 décembre plusieurs grands axes à travers la France afin de protester contre la hausse de leurs taxes sur le gazole, prévue par le gouvernement.
Ces opérations, avec quinze points de blocage prévus principalement sur des routes à forte circulation de poids lourds étrangers, doivent prendre fin d’ici à la fin de l’après-midi, a déclaré Jean-Marc Rivera, délégué général de l’OTRE.
Des barrages filtrants et opérations escargots provoquaient plusieurs kilomètres de bouchons à plusieurs endroits dans l’Hexagone. Des camions ont notamment bloqué les trois voies de l’autoroute A8 en direction de Lyon au niveau d’Aix-en-Provence, où quatre entrées sur l’autoroute ont été interdites, selon le centre opérationnel de crise. Un barrage filtrant a aussi été installé sur l’A7 dans le sens Valence-Lyon, à la hauteur de Chasse-sur-Rhône.
Les barrages ayant commencé dès 7 heures du matin devraient être levés en milieu d’après-midi, les autres dureront jusqu’à la fin de journée et cesseront dès la nuit tombée « pour ne prendre aucun risque pour la sécurité », a déclaré le délégué général de l’OTRE.
La cible : les poids lourds étrangers
« La cible de ces actions sont les poids lourds étrangers qui, contrairement aux français, ne contribuent pas au financement des infrastructures et en plus exercent le plus souvent en France d’une manière illégale en ne respectant pas la réglementation européenne dite du cabotage », qui encadre l’exercice d’une activité de transport dans un pays tiers, a expliqué M. Rivera.
« Au lieu d’opérer durant sept jours, des entreprises ne respectent pas cette limite et exercent en continu notamment parce qu’elles paient leurs salariés moitié moins que les Français, donc si le projet de loi finances est adopté en l’état, ces sociétés auront en plus un avantage fiscal sur le carburant », a-t-il poursuivi.
Les routiers dénoncent une hausse de 2 centimes de leurs taxes sur le gazole dans le projet de loi de finances pour 2020. Cette mesure, qui doit rapporter 140 millions d’euros en année pleine, est destinée à financer les infrastructures de transports. Elle a été approuvée par l’Assemblée nationale le 17 octobre, puis supprimée par le Sénat en première lecture. Une commission mixte paritaire doit se réunir mercredi prochain pour tenter de trouver un accord.
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