Le mouvement écolo doit prendre part à la rébellion mondiale

[ad_1] 2019-11-25 10:40:31 Reporterre

Les inondations qui ont frappé le sud-est de la France viennent le rappeler : le changement climatique s’est installé dans notre quotidien et n’en sortira plus.

Pourtant, la schizophrénie politique semble plus aigüe que jamais : alors que les signes du changement climatique et les études sur ses conséquences probables se multiplient, les dirigeants économiques et politiques continuent à prôner la croissance et à promouvoir les fossiles comme si de rien n’était : les projets de production de fossiles se multiplient, rendant impossible le respect de l’accord de Paris s’ils se concrétisaient ; la frénésie publicitaire Black Friday est lancée, promettant une nouvelle débauche d’achats inutiles ; les entrepôts géants d’Amazon continuent à être autorisés ; et partout, les micro-projets destructeurs de l’environnement et créant de nouvelles sources de gaz à effet de serre se multiplient, comme à Jargeau, près d’Orléans. Officiellement, on lutte contre le changement climatique. En réalité, on laisse se déployer le système productiviste qui aggrave le problème.

Le mouvement Climat,lui semble s’interroger. Comme s’il était sonné par l’incapacité apparente des fortes mobilisations lancées depuis septembre 2018 à bousculer l’agenda des classes dominantes. Et comme s’il ne parvenait pas à trouver sa place dans les grands mouvements de révolte qui se multiplient dans le monde et dont les Gilets jaunes semblent avoir donné le départ : Hong Kong, Chili, Algérie, Liban, Colombie, Equateur, Iran, Irak…

En fait, le moment est celui d’une rébellion générale des peuples. Elle répond à la radicalisation de l’oligarchie qui s’enfonce dans son maintien obstiné de l’ordre social inégal, en ayant recours de plus en plus brutalement à la répression des protestations de toutes sortes.

Il reste au mouvement écologiste à produire une analyse montrant comment sa préoccupation principale – la crise historique et effrayante de la biosphère – s’articule avec les soucis plus immédiats de couches sociales en lutte pour leurs libertés et une vie digne. Cette analyse existe en théorie, mais peine encore à se décliner dans le déroulement événementiel quotidien.

Mais la question n’est pas intellectuelle. Concrètement, les terrains de contestation sont innombrables, où le désordre économique se conjugue avec la nuisance écologique. Reporterre va réactualiser cette semaine sa carte des luttes, qui recense maintenant plus de 200 lieux où l’on se bat contre des projets inutiles. Vendredi, la contestation du Black Friday dénoncera avec force la course à la consommation matérielle, et particulièrement l’entreprise Amazon, qui cumule la nuisance écologique, sociale et collective avec sa pratique massive d’optimisation fiscale. Et puis, sur l’agenda français, la journée du 5 décembre s’annonce un point de cristallisation de toutes les colères accumulées, même si la question des retraites – c’est-à-dire de la solidarité collective – en sera le point nodal. Les militants du climat, les écologistes, ont-ils leur partition à tenir dans ce concert ? C’est une tâche urgente : les manifestations isolées pour le climat ne suffisent plus, l’analyse écologiste doit s’emboîter nettement dans le mouvement social global qui intègre lui aussi, de plus en plus, la question écologique.

En tout cas, et parce que la dialectique climatique suit aussi un chemin propre, avec le rendez-vous annuel de la Conférence des Nations Unies sur le climat – qui aura lieu cette année en décembre à Madrid sous le nom de COP25 -, Reporterre racontera pendant trois semaines l’état des lieux du climat, avec une attention particulière sur les solutions et les alternatives. Et bien sûr, nous allons aussi suivre les combats écologiques des jours à venir.

 

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Source : Hervé Kempf pour Reporterre

Photo : À Valparaiso, en octobre 2019) (© Marion Esnault/Reporterre)

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