Le moral des personnels hospitaliers en berne : 96 % d’entre eux estiment que l’hôpital va mal

L’Obs, 30 décembre 2019

54 % se disent en outre mécontents au travail, alors que pour l’ensemble des Français, ce taux tombe à 20 %.

Le plan d’urgence pour l’hôpital d’Agnès Buzyn n’y a rien fait. Selon un sondage Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliersFranceinfo et « le Figaro », dévoilé ce lundi 30 décembre, le moral des soignants est au plus mal.

Sur un millier de personnels hospitaliers interrogés, 54 % se disent mécontents à l’hôpital. Un mal-être qui se ressent particulièrement chez les infirmiers ou les aides-soignants, là où les cadres de santé sont plus épanouis. A titre de comparaison, 78 % des Français s’estiment au contraire satisfaits au travail.

Étude Odoxa
Étude Odoxa

Une majorité écrasante des Français (80 %) estime que l’hôpital va mal, un constat partagé quasi unanimement (96 %) par les personnels hospitaliers. La situation des urgences est également majoritairement jugée critique par les Français et les soignants. Pire, ces derniers se déclarant pessimistes sur l’année à venir : 9 soignants sur 10 pensent que la situation de l’hôpital et le fonctionnement de notre système de santé ne s’arrangeront pas en 2020.

Étude Odoxa

La réforme des retraites jugée pénalisante

Et la réforme des retraites ne risque pas d’améliorer ce moral déjà bien en berne, puisque les deux tiers des personnels hospitaliers estiment qu’ils seront désavantagés par le nouveau système. Chez les infirmiers et infirmières, cette proportion monte à 70 %. Les Français sont moins unanimes, puisque seuls 48 % d’entre eux jugent qu’ils seront pénalisés par la réforme.

En parallèle du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, les personnels soignants sont aussi en plein conflit social depuis plusieurs mois. Des annonces de la ministre de la Santé en juin et en septembre pour les urgences notamment, chiffrées à 750 millions d’euros sur trois ans, n’ont en effet pas suffi à mettre fin à une grève inédite démarrée en mars.

Le 14 novembre, plusieurs milliers d’hospitaliers avaient défilé partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer un « plan d’urgence ». Une semaine plus tard, le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn avaient fait une série d’annonces pour l’hôpital, qui n’ont visiblement pas suffi à rassurer les professionnels.

Par L’Obs

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