Christophe Castaner attaqué par son frère : « Con comme un âne »

Castaner, les secrets du «Kéké de la République»

« Très émotif », « très cash », obsédé par sa communication… Dans un livre, « Le Kéké de la République », les journalistes Pauline Théveniaud et Jérémy Marot retracent le parcours du ministre de l’Intérieur, fidèle d’Emmanuel Macron, Christophe Castaner.

 L’Elysée (Paris), le 26 février. Christophe Castaner à la sortie du conseil des ministres.
L’Elysée (Paris), le 26 février. Christophe Castaner à la sortie du conseil des ministres. LP/Arnaud Journois
leparisien.fr – Par Olivier Beaumont
Le 28 février 2020

« Moi ici je suis dans une prison totale. Vous ne pouvez plus sortir, plus aller boire un coup, ou alors il faut que la caravane du Tour vous accompagne », résume Christophe Castaner à propos des exigences qu’imposent ses fonctions de ministre de l’Intérieur. Une fois pourtant, en pleine crise des Gilets jaunes, le locataire de Beauvau s’est permis une sortie nocturne, rendue publique six jours plus tard par le magazine Closer : cette fameuse nuit du Noto où une vidéo le montre dans les bras d’une jeune femme blonde.

« Il y a des moments où vous n’êtes pas bien dans vos pompes […] C’était un moment où j’avais de vrais questionnements, où j’étais moins en forme et je me suis dit : Allez, je vais boire un coup. Et puis je fais une connerie », confesse-t-il dans « Le kéké de la République », le livre que lui consacrent Jérémy Marot, journaliste à l’AFP, et notre consœur du Parisien/Aujourd’hui en France Pauline Théveniaud. Une enquête riche et fouillée, dans laquelle les deux auteurs retracent le parcours iconoclaste de ce personnage haut en couleur de la macronie à l’ascension tardive, passé des tables de poker de Manosque – une « crise d’adolescence » – au statut de premier flic de France.

« Il pleure tout le temps »

C’est que les débuts ne furent pas simples. Dès sa plus tendre enfance, marquée par une éducation paternelle à la dure. « Si mon père avait été moins radin, on aurait eu une vie plus sympa, plus radieuse », confesse-t-il dans le livre, où derrière son accent chantant du sud et sa carrure de rugbyman, l’homme cache des fêlures plus secrètes. Au point d’être, aux dires de ses proches, un hypersensible. « Il pleure tout le temps. Il pleure, il pleure, il pleure. Il pleure beaucoup. Tellement… Il est très émotif, très dans l’affect », confie un intime. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir sa part d’ombre, marquée par une ambition dévorante et une soif de reconnaissance : « Quand il s’agit de sa carrière, il n’est pas sentimental », souffle un de ses compères d’En marche. « Il a un vrai souci relationnel. Il peut être très cash, très direct. La première semaine de campagne que j’ai passée avec lui, j’ai pleuré quasiment tous les soirs parce que je le trouvais odieux », complète un lieutenant qui mena la bataille des régionales en PACA avec lui.

« C’est un mec qui ne vit que de sa visibilité »

La chance de sa vie, c’est finalement sa rencontre avec Emmanuel Macron, qu’il rejoint avant l’élection présidentielle. Ce jeune ministre dont il est si différent, il en est un peu tombé amoureux. Pendant la campagne, Casta s’impose au nez et à la barbe des jeunes macronistes un peu technos et pince-sans-rire. Il impose progressivement son style, surtout dans les médias auprès de qui il cherche aussi reconnaissance. Au point d’en faire parfois trop. Ses impairs sont nombreux, à l’image de cette photo de lui maladroitement postée au milieu d’une église de Notre-Dame ravagée par les flammes. Mise en scène égotique maladroite : « C’est un mec qui ne vit que de sa visibilité, tranche un familier du ministère dans le livre. Il ne quitte jamais les médias. Son job, c’est 95 % de la communication ».

« Le kéké de la République », Jérémy Marot et Pauline Théveniaud, Plon (18€)


Dans le livre Le kéké de la République, en vente en libraire, le frère de Christophe Castaner revient sur l’épisode de la boite de nuit. Il n’a pas épargné l’actuel ministre de l’Intérieur.
Castaner dézingué par son frère : "con comme un âne"

AFP

Le livre Le kéké de la République est sorti  en librairie ce jeudi 27 février. Dans cet ouvrage, les journalistes Jeremy Marot et Pauline Théveniaud, retracent le parcours et s’intéressent au caractère de Christophe Castaner. Les deux auteurs ont même recueilli le témoignage de Serge Castaner,  le frère de l’homme politique. Ce dernier a donné son avis sur les différentes polémiques autour de son aîné,

Le livre raconte la jeunesse de Christophe Castaner, ses débuts au PS et s’attarde sur ses frasques de ministre. Le premier flic de France avait ainsi été aperçu et filmé au Noto, une boite de nuit parisienne, en 2019. Les vidéos montraient le politique accompagné d’une femme pendant une bonne partie de la soirée, ce qui avait porté un coup à la réputation de celui-ci.

 « Trop fatigué pour être lucide »

Serge Castaner ne s’est pas montré tendre envers son frère cadet, au moment de commenter ces événements. « S’il s’est fait piéger comme cela, c’est qu’il n’est plus capable de se défendre, trop fatigué pour être lucide » à d’abord réagi l’aîné du ministre. « Si tu n’es pas capable de te douter qu’il y avait 25 portables autour de toi, c’est que tu as dépassé les limites et que tu n’es plus capable de te protéger« , poursuit même ce dernier.

Serge Castaner s’est finalement fendu d’une déclaration fracassante : « Soit il faut être ivre mort, soit con comme un âne. Mon frère ne boit pas« . L’ancien membre du parti socialiste serait lui habitué à ce genre d’attaques indique Femme actuelle. Le magazine parle de plusieurs recadrages de la part d’Emmanuel Macron, concernant les sorties nocturnes de son fidèle.

Vidéo : Castaner : cette grosse bourde qu’il aurait préféré oublier

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