Coronavirus dans le monde : rebond en Allemagne, lourd bilan en Italie, Espagne, aux USA…

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CARTE CORONAVIRUS. Plus de 3 millions de personnes ont été contaminées par le Covid-19 dans le monde. Les Etats-Unis s’approchent des 60 000 morts, la situation reste dramatique en Italie, Espagne, France, Royaume-Uni, tandis que l’Allemagne fait face à un rebond.

[Mis à jour le 29 avril 2020 à 18h19] L’épidémie du nouveau coronavirus continue d’endeuiller le monde depuis son apparition en Chine en décembre 2019. Au total, plus de 3,1 millions de personnes ont été diagnostiquées comme malades du Covid-19 et près de 219 000 sont décédées des suites de la maladie, malgré le confinement de plus de la moitié de la population de la planète. La pandémie continue de faire des ravages avec la barre du millionième cas confirmé franchie aux Etats-Unis, pays qui déplore près de 60 000 morts de la maladie. Après les USA, les pays les plus touchés sont l’Italie avec plus de 27 000 morts, l’Espagne et la France qui comptabilisent chacune plus de 23 000 victimes et le Royaume-Uni avec plus 21 000 décès, selon le bilan établi par l’AFP ce mercredi soir à partir de sources officielles.

Malgré ces chiffres dramatiques, la pandémie a toutefois ralenti et plusieurs pays européens et Etats américains commencent à annoncer les premières mesures de déconfinement afin de permettre une reprise de l’économie, sans sacrifier la santé de leur population. L’Espagne et la France ont annoncé mardi leurs feuilles de route pour la sortie du confinement. La France prévoit entre autre à partir du 11 mai des tests massifs, la réouverture progressive des écoles et des commerces, sauf les cafés et restaurants, le port du masque obligatoire dans les transports publics, des déplacements limités à 100km sans autorisation… En Espagne, un plan par « phases » jusqu’à « fin juin », dont le calendrier dépendra de l’évolution de la pandémie : pas de retour à l’école avant septembre, pas d’accès aux plages ou de visites dans les résidences pour personnes âgées avant le mois de juin et pas de déplacement entre les différentes provinces du royaume jusqu’à la fin de la période de déconfinement. En Allemagne, le port du masque devient obligatoire dans les commerces, comme dans les transports.

Si les bilans officiels font état de 218 649 morts dans le monde ce mercredi soir, le recueil des données en temps réel n’étant que parcellaire et les méthodes variables selon les pays, le comptage est difficile. L’Espagne, l’Allemagne, le Luxembourg et la Corée du Sud comptabilisent tous les décès de personnes testées positives au Covid-19, que ce soit à l’hôpital ou en dehors. En Belgique, les bilans incluent la mort des victimes du coronavirus non testées mais suspectées d’avoir été atteintes. Les chiffres français recensent également les morts survenues dans les maisons de retraite. Mais d’autres pays, comme l’Iran, la Chine et le Royaume-Uni, ne font état dans leurs bilans quotidiens que des décès à l’hôpital. En Italie, les morts dans les maisons de retraite ne sont pas toutes prises en compte. Si un gros foyer épidémique est découvert dans un établissement, des tests sont alors réalisés et les décès comptabilisés, mais si un établissement est moins touché, cela ne sera pas forcément le cas, explique la Protection civile. Aux Etats-Unis, la situation est aussi complexe, la méthode varie d’un Etat à l’autre : celui de New York comprend les maisons de retraite, la Californie non.

La carte du coronavirus dans le monde

Statistiques du coronavirus
Statistiques du coronavirus au 28/04/2020 au soir
Pays Nombre de cas Nouveaux cas Nombre de morts Nouveaux cas mortels
USA 1,024,375 +14,019 58,123 +1,326
Espagne 232,128 +2,706 23,822 +301
Italie 201,505 +2,091 27,359 +382
France 165,842 23,293 +427
Royaume-Uni 161,145 +3,996 21,678 +586
Allemagne 159,431 +673 6,215 +89
Turquie 114,653 +2,392 2,992 +92
Russie 93,558 +6,411 867 +73
Iran 92,584 +1,112 5,877 +71
Chine 82,836 +6 4,633
Brésil 68,289 +1,788 4,683 +140
Canada 49,815 +1,315 2,852 +145
Belgique 47,334 +647 7,331 +124
Pays-Bas 38,416 +171 4,566 +48
Inde 31,360 +1,909 1,008 +69
Suisse 29,264 +100 1,699 +34
Perou 28,699 782
Portugal 24,322 +295 948 +20
Equateur 24,258 +1,018 871 +208
Arabie Saoudite 20,077 +1,266 152 +8
Irlande 19,877 +229 1,159 +57
Suède 19,621 +695 2,355 +81
Israel 15,728 +173 210 +6
Mexique 15,529 +852 1,434 +83
Autriche 15,357 +83 569 +20
Singapour 14,951 +528 14
Pakistan 14,612 +697 312 +20
Chili 14,365 +552 207 +9
Japon 13,614 385
Pologne 12,218 +316 596 +34
Biélorussie 12,208 +919 79 +4
Qatar 11,921 +677 10
Roumanie 11,616 +277 663 +22
Emirats Arabes Unis 11,380 +541 89 +7
Corée du Sud 10,752 +14 244 +1

Dates de fin du confinement par pays

De nombreux pays ont adopté des mesures de confinement ces dernières semaines pour protéger leur population du Covid-19. Ces mesures touchent peu à peu à leur fin. Voici quelques dates de fin de confinement dans les pays concernés.

Pays Date annoncée de fin du confinement
Algérie 14 mai
Allemagne 4 mai
Belgique 3 mai
Espagne 9 mai
Etats-Unis pas de date nationale, déjà levé en Floride.
France 11 mai
Grèce 4 mai
Inde 3 mai
Italie 3 mai
Luxembourg pas de date mais réouverture progressive des écoles le 4 mai
Maroc 20 mai
Portugal 2 mai
Royaume-Uni 7 mai
Suisse 27 avril
Tunisie 3 mai

Coronavirus en Chine

L’épidémie de coronavirus en Chine, partie de Wuhan fin 2019, semble s’affaiblir durablement, même si de nouveaux cas sont encore détectés, essentiellement de personnes revenant de l’étranger. Depuis le début de la pandémie, le virus a contaminé dans le pays 84 347 personnes, dont 4 643 sont décédées des suites de la maladie. Avec cette stabilisation de la situation, les collégiens et les lycéens, après plusieurs mois confinés, ont pu reprendre le chemin de l’école ce lundi dans les mégalopoles de Pékin et Shanghai. Cette rentrée s’est faite de manière ultra-sécurisée, avec masques et prises de température. Toutes les écoles chinoises étaient fermées depuis la fin janvier en Chine. Reportée en pleine épidémie, la session annuelle du Parlement chinois se tiendra finalement fin mai pour célébrer le retour du pays à la normale. L’événement, qui réunit habituellement quelque 3.000 députés dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, s’ouvrira le 22 mai, a annoncé mercredi l’agence Chine nouvelle. « C’est une démonstration de force », assure à l’AFP le politologue Willy Lam, spécialiste de la Chine à l’Université chinoise de Hong Kong.

A Wuhan, les barrières ont également été levées le 8 avril, et la vie reprend son cours. La population confinée pendant 76 jours remet le nez dehors peu à peu. Sur certaines artères, les bouchons sont même de retour. Mais Wuhan ne baisse pas totalement la garde. Si aucun nouveaux cas de contamination n’a été déclaré dans la ville depuis plusieurs semaines, la population s’inquiète des personnes asymptomatiques et revenant de l’étranger. Des mesures sont donc encore en place pour essayer de limiter les risques d’une deuxième vague. Les usagers du métro sont incités à scanner un code QR à l’aide de leur téléphone portable pour être localisés en cas de contact avec un malade. Des barrières en plastique sont encore installées pour bloquer l’accès à certaines rues. Les résidences continuent également à examiner les entrées et les sorties.

Toute la Chine redoute aujourd’hui une seconde vague de contamination dans le pays, dans le Nord-Est, proche de la frontière avec la Russie. La ville de Harbin, de 11 millions d’habitants, compte de nouveaux cas de coronavirus, beaucoup importés de Russie. La ville se confine et se barricade, des quartiers résidentiels sont placés en quarantaine, un laisser-passer est obligatoire pour circuler, et des contrôle renforcés ont été mis en place à la frontière avec la Russie. Seuls les résidents de Harbin peuvent rentrer dans la ville. Il ne s’agit pas la seule ville de la région à s’être confinée, c’est également le cas de Suifenhe, ville proche de Vladivostok. Pour endiguer les cas venant de l’extérieur du pays, toute personne arrivant de l’étranger en Chine doit obligatoirement être placée en quarantaine.

Coronavirus aux USA

Les Etats-Unis, le pays le plus touché par l’épidémie de coronavirus a passé le cap du million de cas diagnostiqués de Covid-19, selon le comptage publié mardi par l’université Johns Hopkins, qui fait référence. Près de 60 000 personnes sont décédées des suites de la maladie, surnommée « l’ennemi invisible » par le président américain Donald Trump. Ce chiffre est dramatique, cela représente plus que les militaires américains morts lors du conflit du Vietnam entre 1955 et 1975. Tous les Etats américains ne sont pas touchés de la même manière, le pays connaît des disparités entre les régions. Les zones rurales sont moins impactées, alors que des Etats très denses, comme New York, épicentre de l’épidémie aux USA, souffrent énormément. La ville de New York déplore plus de 15 000 décès des suites de la maladie. Pour rendre hommage aux personnels soignants et urgentistes qui font face à cette crise sanitaire, un escadron de l’US Air Force et un autre de l’US Navy ont survolé mardi la ville de New York et ses environs.

Si certains Etats américains commencent à se déconfiner, l’Etat de New York, épicentre de la pandémie, résiste à la tentation du déconfinement et ne s’y engagera pas avant le 15 mai, une décision approuvée par une majorité de la population locale (87%). Ensuite, « il faudra être malin », a jugé le gouverneur Andrew Cuomo. D’autres Etats américains moins affectés, comme la Géorgie, ont déjà rouvert certains commerces, comme les coiffeurs, salons de beauté et de tatouages, mais aussi les bowlings. Le Texas doit faire de même vendredi et l’Alabama prévoit de rouvrir ses plages en fin de semaine, comme l’a déjà fait la Floride il y a quelques jours. Le président Donald Trump laisse les autorités locales, gouverneurs en première ligne, prendre la décision et les mesures nécessaires de redémarrage de l’économie dans leur Etat. « Nous voulons qu’ils le fassent le plus vite possible mais en toute sécurité », a déclaré le président américain lors d’un point-presse à la Maison Blanche.

Donald Trump, désireux de faire oublier ses propos maladroits sur des injections de « désinfectant » dans le corps des patients atteints de Covid-19, s’est fait discret ce week-end. Dès lundi, il a renoué avec son exercice quasi quotidien depuis le début de la crise. Il en a profité pour attaquer à nouveau la Chine, d’avoir mal géré les débuts de la crise sanitaire. Selon lui, la maladie « aurait pu être arrêtée à la source ». Il évoque une possible demande de réparation de plusieurs milliards de dollars, mais il n’a « pas encore déterminé le montant final », a-t-il ajouté sans plus de précisions. Après dix années de croissance ininterrompue, les Etats-Unis ont annoncé mercredi un recul de leur PIB de 4,8% en rythme annuel pour le premier trimestre de l’année, selon une estimation préliminaire du département du Commerce. Ceci alors que plus de 26 millions de personnes se sont inscrites au chômage ces cinq dernières semaines, du jamais vu. Il s’agit de la plus importante baisse du PIB depuis le dernier trimestre 2008 quand les Etats-Unis s’enfonçaient dans la crise financière.

Coronavirus en Espagne

L’Espagne est l’un des pays européens les plus fortement touchés par la crise de coronavirus. Depuis le début de l’épidémie, la maladie a coûté la vie à 23 822 personnes en Espagne, et plus de 230 000 cas de Covid-19 ont été détectés. Le dernier bilan communiqué ce mardi 28 avril par les autorités espagnoles fait état de 301 morts de plus, contre 331 lundi. Le cap des 100 000 personnes guéries avait été franchi ce week-end.

Madrid a présenté mardi son plan de déconfinement par « phases » jusqu’à « fin juin », dont le calendrier dépendra de l’évolution de la pandémie. Ce plan est « graduel » car il se déroulera en quatre phases, espacées au minimum de quinze jours afin de mesurer les conséquences du relâchement du confinement sur l’évolution de l’épidémie et, éventuellement, de le freiner ou revenir en arrière. Voici ce que comprennent les mesures prévues par le gouvernement espagnol pour la transition vers une  » nouvelle normalité  » : pas de retour à l’école prévu avant septembre, pas d’accès aux plages ou de visites dans les résidences pour personnes âgées avant le mois de juin et pas de déplacement entre les différentes provinces du royaume jusqu’à la fin de la période de déconfinement, sans doute vers le début du mois de juillet.  » Nous avons un seul objectif : remettre le pays en marche en protégeant la vie des Espagnols et en maintenant notre système de santé « , a résumé le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, qui a défini son plan comme  » graduel, asymétrique et coordonné « .

Si le confinement général du pays a été prolongé jusqu’au 9 mai et en attendant les phases de déconfinement, un léger assouplissement de certaines mesures a déjà été fait ce dimanche avec l’autorisation pour les enfants de moins de 14 ans de se promener. Ils peuvent maintenant sortir une heure par jour, entre 9h et 21h, dans un rayon d’un kilomètre autour de leur domicile, accompagné d’un seul parent. Et chaque parent ne peut sortir qu’avec trois enfants maximum. Le second vice-président Pablo Iglesias recommande toutefois « d’éviter les heures de pointe » et précise qu' »ils ne pourront pas sortir s’ils ont des symptômes ». Dès samedi, il sera également possible de faire du sport seul dehors ou de se promener entre membres du même foyer.

L’Espagne commence à enquêter sur les drames à huis clos où des milliers de décès sont attribués au coronavirus. Le parquet a ouvert des enquêtes au pénal visant 86 maisons de retraite, dont 40 dans la région de Madrid, sur la base de plaintes déposées par des familles ou des salariés. « Nous avons tous commis des erreurs », a admis le responsable régional des Politiques sociales, Alberto Reyero, reconnaissant que les établissements n’étaient pas « suffisamment préparés ». L’élu a pointé la difficulté à isoler les résidents, le manque d’équipements de protection individuels pour les personnels, le retard dans l’obtention de tests de diagnostic…

Coronavirus en Italie

En Italie, le dernier bilan officiel transmis par les autorités fait état de 323 décès en 24 heures (contre 382 hier). Le bilan total de l’épidémie en Italie est désormais de 27 682 morts. Du 11 mars au 26 avril, 151 médecins italiens ont succombé au virus, a annoncé lundi l’ordre des chirurgiens. Au total, le nombre de personnes infectées en Italie dépasse les 200 000 cas.

Le gouvernement italien a annoncé la  » phase 2  » de la lutte contre l’épidémie ce dimanche, qui débutera après le 4 mai. Celle-ci sera très semblable à la première phase, il s’agira d’apprendre à  » vivre avec  » le nouveau coronavirus en attendant un vaccin efficace, tout en limitant sa contagion. Le président du conseil, Giuseppe Conte, prévoit une reprise progressive de l’économie. Les écoles ne rouvriront pas avant septembre, les rassemblements et les déplacements entre régions resteront interdits. Le port du masque sera obligatoire dans les transports. Milan, capitale de la Lombardie, région la plus touchée du pays, a commencé à préparer ses métros à la levée progressive du confinement pour tenter d’y faire respecter les distances de sécurité. L’Italie doit également mettre en place des programmes de tests sérologiques, avec une campagne sur 150 000 personnes.

Les entreprises et usines commencent à se préparer à leur réouverture sous haute sécurité. Le président du conseil italien, Giuseppe Conte, dans une interview au quotidien de gauche, La Repubblica, avait déjà annoncé la semaine dernière que le pays commencera à rouvrir ses usines le 4 mai dans le cadre de ses mesures de déconfinement, mais que ces dernières devront mettre en place « un respect rigoureux des protocoles de sécurité », comme la distanciation sociale ou le port du masque, avait-il expliqué. Lundi matin, une centaine d’ouvriers et de cadres de l’usine Fiat-Chrysler de Mirafiori, dans la banlieue de Turin, ont ainsi franchi le portail d’entrée. Ils ont passé un scanner thermique avant de recevoir les équipements de protection (masques, gants, lunettes).

Coronavirus au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni compte parmi les pays les sévèrement touchés d’Europe avec 21 678 décès du Covid-19 dans les seuls hôpitaux, et plus de 150 000 cas de contamination détectés depuis le début de l’épidémie. En plus de ce bilan officiel des décès du Covid-19, près de 4 300 personnes sont mortes en deux semaines, entre le 10 et le 24 avril, dans les maisons de retraite dans le pays, selon le Bureau national des statistiques (ONS). L’un des responsables des services de santé britannique, Steven Powis, a quant à lui souligné une baisse du nombre des patients admis dans les hôpitaux, surtout à Londres, ainsi qu’une réduction du nombre de patients en soins intensifs. Il a toutefois souligné sa « crainte » que les chiffres ne repartent à la hausse, appelant les Britanniques à poursuivre leurs efforts. Dans le pays, les Britanniques, le Premier ministre Boris Johnson en tête, ont observé une minute de silence pour rendre hommage au personnel soignant décédé en combattant le nouveau coronavirus. « Ce sont les héros morts au combat de la nation », a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock.

Les Britanniques doivent donc continuer à respecter les mesures de confinement, instaurées le 23 mars dans le pays, au moins jusqu’au 7 mai. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé ses concitoyens à la patience. « Je sais que c’est difficile. Et je veux faire progresser l’économie aussi vite que possible, mais je refuse de gâcher les efforts et les sacrifices du peuple britannique et de risquer une deuxième épidémie majeure », a-t-il souligné après avoir jugé plus positivement : « Nous commençons maintenant à inverser la tendance ». « Si ce virus était un assaillant, un agresseur inattendu et invisible, et je peux vous dire de ma propre expérience que c’en est un, ce serait le moment où nous avons commencé à le maîtriser au sol. (…) Mais c’est aussi un moment de risque maximum », a-t-il expliqué.

Coronavirus en Inde

Le confinement de la population indienne est prévu jusqu’au 3 mai au moins afin d’endiguer la propagation du coronavirus, alors que le dernier bilan recense plus de 31 000 cas de Covid-19 et 1008 morts des suites de la maladie. Un bilan vraisemblablement sous-estimé en raison de la faiblesse du dépistage du virus. Un groupe de scientifique a publié ce lundi 27 avril des pronostics sur l’évolution possible de l’épidémie de coronavirus, et ces chiffres confirment les dires la plupart des experts concernant l’Inde, à savoir que le pays ne constitue pas une exception dans le monde face au coronavirus, en dépit de ce que s’efforce à faire croire le gouvernement Modi. Selon plusieurs experts, professeurs à Bangalore, dans le sud de l’Inde, la contagion risque de s’accentuer au cours des trois prochaines semaines, pour contaminer 244 400 individus aux environs du 24 mai.

Pour tenter de limiter la catastrophe économique dans le pays, le gouvernement vient d’autoriser la reprise partielle de certains secteurs en respectant des règles sanitaires strictes dès lundi. Cette reprise concerne les services commerciaux en ligne, les secteurs de l’énergie, de la pharmacie et de la construction, mais aussi l’agriculture, dont près des deux tiers de la population active indienne dépendent. Cette reprise partielle de l’activité se fait avec des consignes strictes : port d’un masque ou d’une protection sur le visage obligatoire et respect d’une distanciation minimale entre les travailleurs.

Coronavirus en Allemagne

L’Allemagne a passé ce mercredi 29 avril le cap des 6000 morts du Covid-19 depuis le début de l’épidémie. L’Institut Robert Koch, chargés du suivi de l’épidémie et de la communication des chiffres quotidiens, recense 157 641 personnes infectées, soit 1304 de plus en 24 heures pour 6115 décès (202 de plus en 24 heures). L’inquiétude monte dans le pays, une semaine après le début du déconfinement progressif amorcé le lundi 20 avril. Mardi 28 avril, l’Institut Robert Koch a signalé une reprise des contaminations, si bien que le pays a repassé la barre fatidique du taux d’infection : 1,0. Une personne infectée par le Covid-19 en contamine à nouveau une autre, alors que ce seuil était descendu à 0,7 ces dernières semaines.

Résultat, les prédictions d’Angela Merkel sont dans toutes les têtes. La chancelière avait expliqué ces derniers jours qu’un seuil de 1,1 serait synonyme d’asphyxie du système de santé à la rentrée. « Nus pourrions atteindre les limites de notre système de santé en terme de lits en réanimation d’ici octobre », a-t-elle mis en garde au moment du déconfinement avant de préciser qu’avec un « taux à 1,2, nous atteindrons les limites de notre système de santé en juillet. Avec un taux à 1,3 nous y arriverons déjà en juin ».

Le taux de létalité du Covid 19, c’est à dire le pourcentage de personnes infectées qui décèdent du coronavirus, grimpe aussi à 3,7%. La stratégie de déconfinement divise alors que le nombre de nouveaux cas a brusquement augmenté ces derniers jours. Dans une tribune publiée par le maire écologiste de Tübingen, Boris Palmer, dans le journal le Spiegel vendredi 24 avril, plusieurs personnalités appellent ainsi à la fin du confinement « conduisant à la ruine de notre vie sociale, culturelle et économique », relatait Le Monde lundi. Ce camp est aussi incarné par le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble qui s’est exprimé dans le Tagesspiegel dimanche.

A l’opposé, l’Institut Robert Koch alerte sur les risques d’un déconfinement général trop rapide, une position de prudence que semble suivre Angela Merkel qui s’expose désormais aux critiques. Autre problème pour la chancelière, les différences entre les régions, les Länder, particularité du fédéralisme allemand et qui engendre de grandes divergences sur les conditions du déconfinement. Ainsi, dans une région, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics, transports en commun et commerce mais pas dans la région voisine. A Berlin, il n’est ainsi pas requis pour faire ses courses. Idem sur le montant des amendes.

Pour rappel, le déconfinement a débuté le lundi 20 avril avec la réouverture des magasins de moins de 800m2, à condition de respecter les gestes barrières. Les écoles vont également commencer à rouvrir à partir du 4 mai en commençant par les niveaux préparant un diplôme. La politique de tests en masse devrait se poursuivre afin de contrôler quotidiennement l’évolution de l’épidémie et se préparer à des mesures de confinement en cas d’emballement. Avec le soutien des grandes firmes industrielles, le pays devrait passer d’ici la fin du mois d’avril à 200 000 tests quotidiens avec résultats fournis en quelques heures.

Coronavirus au Portugal

Décrété le 18 mars dernier pour la première fois depuis la chute de la dictature en 1974, l’état d’urgence sera levé le 3 mai prochain au Portugal. C’est l’annonce faite mardi 28 avril par le président Marcelo Rebelo de Sousa. Les commerces et services non-essentiels vont donc pouvoir rouvrir mais le chef de l’Etat a prévenu  d’une conférence de presse: « le redémarrage de l’économie sera un processus lent et progressif ». « Ce qui importe dans cette nouvelle phase, c’est que les Portugais sachent que l’endiguement de l’épidémie reste important et que nous devons prendre de petites mesures et évaluer en permanence la situation », a-t-il ajouté. Avec 24 505 cas pour 973 morts, le Portugal fait figure de pays épargné par l’épidémie, surtout en comparaison de la situation très difficile du voisin espagnol. La méthode ? Des tests, toujours des tests, encore des tests.Selon le journal Publico, le Portugal serait l’un des pays qui teste le plus rapporté à sa population (environ 11 millions d’habitants), une politique qui a un coût : 87,85 euros par test pour la Santé portugaise.

Avec ces chiffres, le Portugal envisage désormais le déconfinement mais, déjà, d’autres contraintes se dessinent dont le port du masque et la limitation de la fréquentation des plages cet été. « Ce virus n’hiberne pas en été », a expliqué le Premier ministre portugais fin avril. « Les rassemblements de masse ne peuvent pas avoir lieu. Les municipalités devront prendre les mesures nécessaires pour que nous puissions aller à la plage sans surpopulation ». Le tourisme est d’ailleurs un point essentiel pour la relance économique. Le ministère du Tourisme a annoncé le lancement d’un label « Clean and Safe » pour les complexes touristiques. Il vise à distinguer les acteurs du tourisme qui prennent des mesures contre le Covid-19, notamment d’hygiène et de respect des gestes barrières. Dans un pays relativement épargné par la crise sanitaire, surtout en comparaison du voisin espagnol, c’est l’impact économique qui inquiète le plus les habitants alors que le Portugal venait tout juste de se relever de la crise économique qui avait atteint son paroxysme en 2011. Le confinement partiel décrété dès la mi-mars va avoir de lourdes conséquences, même si certains secteurs comme la construction ont pu poursuivre leur activité. Un actif sur cinq (soit 900 000 personnes) est en chômage partiel et le tourisme, qui représente une manne conséquente et près de 15% de la population active, est à l’arrêt.

Coronavirus en Belgique

Le dernier bilan publié ce mercredi par le centre interfédéral de crise fait état de 170 nouveaux décès déplorés en Belgique (103 en Flandre, 55 en Wallonie et 12 à Bruxelles). 98 de ces décès ont eu lieu dans les maisons de repos. Le total depuis le début de l’épidémie est de 7501 décès en Belgique. 525 nouveaux cas ont été détectés dont 149 en maison de repos. La Flandre reste la région la plus touchée avec 263 nouveaux cas, contre 174 en Wallonie et 75 à Bruxelles. La Belgique compte 797 personnes en soins intensifs pour 4050 personnes hospitalisées en tout pour des symptômes de Covid-19.

Le déconfinement progressif se dessine même si aucun « événement de masse » n’aura lieu en Belgique jusqu’au 31 août. Des mesures d’assouplissement ont été prises pour les magasins ou les visites aux personnes âgées. « Pour que cette prolongation soit plus soutenable pour tous, nous avons décidé que les pépinières et les magasins de bricolage pourront rouvrir aux mêmes conditions que les magasins d’alimentation. La distances de sécurité devra donc être observée « , avait annoncé mi-avril la Première ministre Sophie Wilmès. Les visites aux personnes âgées dans les maisons de repos seront aussi autorisées : « Les maisons de repos et les centres dans lesquels se trouvent des personnes en situation d’handicap, pourront recevoir des visites. Une seule personne sera autorisée. Cette règle s’appliquera aussi aux personnes isolées qui ne sont pas en mesure de se déplacer. » La Première ministre a d’ores et déjà précisé que le port du masque sera recommandé et « important » lors du déconfinement. Celui-ci se passera en 4 phases, résumées par la presse belge ces derniers jours après l’annonce du plan lundi 27 avril.

  • A partir du 4 mai, réouverture des entreprises d’industrie et de services mais le télétravail reste la norme. Le sport pourra être pratiqué à deux (tennis, athlétisme, pêche, kayak, ou golf sont autorisés). Le port du masque sera obligatoire dans les transports publics pour toute personne âgée d’au moins 12 ans.
  • A partir du 11 mai, réouverture des commerces (sauf les bars, cafés et restaurants).
  • A partir du 18 mai, réouverture des écoles avec 10 élèves maximum par classe. Priorités aux dernières années d’enseignement primaire et secondaire, ainsi qu’à la première année de primaire. Ouverture des musées sous condition. Contacts sociaux autorisés (réunions privées, nombre de personnes autorisées plus importants aux mariages ou enterrements, possibilité de se rendre dans sa résidence secondaire).
  • A partir du 8 juin, réouverture des hôtels et restaurants. Pour les vacances, Sophie Wilmès a annoncé que des annonces seront faites fin mai.

Coronavirus en Algérie

Le confinement a été prolongé en Algérie. Tout d’abord prévu jusqu’au 29 avril, il sera en vigueur avec les mêmes règles jusqu’au 14 mai prochain, ont annoncé les autorités. Le bilan publié mardi 28 avril au soir faisait état de 3 649 personnes testées positives au Covid-19 et 437 décès depuis le début de l’épidémie. En 24 heures, 5 décès et 132 contaminations ont été constatées.47 des 48 wilayas (préfecture) du pays ont enregistré au moins un cas. C’est celle de Blida, épicentre de l’épidémie, qui concentre toujours le plus de cas avec 772 personnes contaminées, suivie d’Alger avec 494 contaminations et Oran (229 cas).

Avec le début du ramadan, les autorités algériennes avaient annoncé assouplir les modalités du couvre-feu mis en place dans le cadre des mesures de confinement. Le confinement total décidé pour la province de Blida a été remplacé par un couvre-feu de 14h à 7h du matin alors que le couvre-feu en vigueur de 15h à 07h dans neuf provinces dont Alger a été raccourci, passant de 17h à 07h. Or, les experts, qui avaient alerté sur une possible recrudescence de l’épidémie, constatent ces derniers jours une augmentation du nombre de cas.

Coronavirus au Maroc

Le Maroc est l’un des pays africains les plus touchés par le coronavirus. Le dernier bilan faisait état de 4289 cas de contamination officiellement recensés et 167 décès. Les autorités ont rapidement fermé les frontières mi-mars avant d’instaurer l’état d’urgence le 20 mars dernier, mesures entraînant un confinement général, récemment prolongé jusqu’au 20 mai prochain. Le royaume a également mis en place des mesures pour le personnel soignant, logé gratuitement et qui ne rentre plus à son domicile. Les mesures de confinement strict restent en vigueur mais sont toutefois difficilement suivies dans les zones de population dense où l’arrêt des activités économiques a de graves conséquences pour une population qui vit essentiellement de petits boulots et ne dispose pas de couverture sociale. Les règles ont d’ailleurs été durcies ces derniers jours avec le début du ramadan. Les sorties nocturnes, fréquentes durant cette période, sont interdites sur une large tranche horaire : de 19h à 5h sous peine de lourdes amendes.

Depuis, le 7 avril, le port du masque est obligatoire sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à trois mois de prison et l’équivalent de 116 euros d’amende, rappelle RFI. 3 413 personnes ont été interpellées en flagrant délit de violations des mesures d’urgence, selon le dernier rapport de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale). Pour fournir la population en masque, des entreprises ont été mises à contribution et le Maroc annonçait fin mars produire 3 millions de masques chirurgicaux chaque jour. Ce chiffre doit être doublé d’ici la fin du mois d’avril, a prévenu le gouvernement. Via un fonds de subvention étatique, le prix du masque est fixé à 70 centimes d’euros le paquet de dix masques. Le royaume est également devenu le premier Etat au monde à généraliser l’utilisation de la chloroquine pour tous les malades.

Coronavirus en Afrique

33 566 cas positifs et 1 469 décès, c’est le dernier bilan de l’épidémie de Covid-19 sur l’ensemble du continent africain selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’inquiétude est vive face à un virus qui pourrait faire des ravages face des systèmes de santé parfois déficients et des difficultés locales en terme de dépistage et diagnostics. L’Afrique du Sud est le pays le plus touché en nombre de cas mais l’Algérie, l’Egypte et le Maroc dénombrent davantage de morts.

Plusieurs pays ont prolongé les mesures de confinement. C’est le cas en Algérie ou au Botswana. L’obligation du port du masque a aussi été instaurée au Bénin dans plusieurs régions, à Ouagadougou comme à Cotonou ou au Nigéria pour la capitale, Lagos qui concentre le plus de cas recensés dans le pays. Au Gabon, l’état d’urgence sanitaire a été prolongé jusqu’au 10 mai prochain. Au Sénégal, où l’épidémie semble s’accélérer, une aide alimentaire a été mise en place pour aider les populations inscrites au RNU, le Registre national unique qui recense les ménages vulnérables, et celles « sans revenus fixes et réguliers », précise RFI. Le plan pourrait concerner 8 à 10 millions de personnes. 500 tests sérologiques sont effectués chaque jour par l’Institut Pasteur de Dakar qui teste également une nouvelle méthode moins onéreuse et plus rapide. Ces nouveaux tests pourraient être disponibles en juin. Le Sénégal compte 823 cas de Covid-19 et 9 décès.

« Je ne suis ni dans les catastrophistes, je ne veux pas être non plus dans les naïfs. Ce virus aujourd’hui, il touche tout le monde, a souligné Emmanuel Macron à RFI mardi 14 avril. Donc je ne pense pas qu’il faille collectivement dire qu’un miracle préserverait l’Afrique. En tout cas, si ça pouvait arriver, formidable, et je le souhaite profondément. Mais notre devoir est de tout faire pour aider l’Afrique dans ce contexte. L’Afrique aujourd’hui a une vulnérabilité sanitaire : il y a le VIH, la tuberculose, la malaria… C’est d’ailleurs pour ça qu’on s’est mobilisés à Paris, en octobre dernier, pour le Fonds mondial, pour aider aussi l’Afrique en particulier à se battre contre ces grandes pandémies. »

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