LIVE – Rassemblements contre les violences policières : au moins 15 000 manifestants à Paris

Alors qu’une manifestation a débuté à Marseille, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées à Lyon et environ 500 à Bordeaux.

Le Monde le 23/06/2020 à 21h49
C’est la fin de cette journée de manifestation, y compris à Marseille, où les manifestants commencent à se disperser. Nous allons fermer ce live.
Rendez-vous demain soir pour suivre en direct l’intervention du chef de l’Etat sur la troisième étape du déconfinement, l’après-Covid et aussi sans doute, la mobilisation contre le racisme.

Le Monde aujourd’hui à 21h18
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès suit le rassemblement à Marseille, à l’heure où les manifestations se sont dispersées dans la plupart des  grandes villes
A Marseille, neuf heures passées et le cortège est bloqué par les forces de l’ordre devant la préfecture et le tribunal. La tête de la manifestation appelle à la dispersion « en restant groupé, dans les grandes rues ». Des pierres et  des feux d’artifice sont jetés sur les policiers, qui ne bougent pas, pour l’instant. Le défilé dévie lentement.
Le Monde aujourd’hui à 21h05
SUR LE TERRAIN
Instantané de la manifestation à Marseille

Les manifestants ont observé une minute de silence, genou à terre, pour Zineb Redouane, la vieille dame de 80 ans tuée par un tir de grenade de la police, en décembre 2018.

Une manifestante dans le rassemblement à Marseille, le 13 juin. FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 20h38
VOS QUESTIONS

Du coup, avec l’autorisation de manifester du Conseil d’État, c’est la fin de la limite des rassemblements de 10 personnes ou c’est juste pour les manifestations ?

-Maitre Kelsen

Bonsoir,

Le Conseil d’Etat n’a suspendu l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes que pour les manifestations sur la voie publique. Pour les autres motifs de rassemblement, l’interdiction s’applique toujours, même si plusieurs exceptions existent déjà, mentionnées dans le texte du décret (motif professionnel et cérémonies funéraires, notamment).

Le Monde aujourd’hui à 20h27
TÉMOIGNAGES
Talel, 18 ans, participe au défilé à Marseille :
« Les flics, dès qu’ils voient nos têtes, ils nous interpellent. Pour moi, presque tous les jours. On sort du stade, on est contrôlé. Pour moi, c’est pire à Marseille qu’ailleurs. Chez les policiers, y a des bons et des mauvais. M’enfin, y a plus de mauvais. »
Le Monde aujourd’hui à 20h13
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès suit le rassemblement à Marseille :  
Le Monde aujourd’hui à 20h07
TÉMOIGNAGES
Paul a 60 ans. Il participe ce samedi à la manifestation organisée à Marseille :
“C’est la troisième manifestation depuis les événements, la première était la plus nombreuse, beaucoup de jeunes, peu politisés. C’est un mouvement qui vient de loin, contre les dérives policières, qui se multiplient depuis une quinzaine d’année. Les gens sont dans la rue pour remédier à ça. Soit on y arrive, soit ça continuera. En fait, ça continuera. »
Le Monde aujourd’hui à 20h07
Christophe Castaner salue « le professionnalisme » des forces de l’ordre
Le Monde aujourd’hui à 20h05
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès suit le rassemblement à Marseille : 

A travers le monde, les récentes manifestations contre le racisme se sont parfois accompagnées de la destruction de statues de personnages liés à l’histoire de l’esclavage, comme ce fut le cas à Bristol, en Angleterre, le 8 juin. La mobilisation a relancé le débat sur les traces de l’histoire coloniale dans les pays qui ont participé à la traite négrière : des rues, des établissements, des lieux portent aujourd’hui le nom de personnalités qui ont permis l’esclavage. Parmi elles, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances sous Louis XIV et auteur du Code noir, un ensemble de textes juridiques qui régissait l’esclavage dans les colonies françaises.

Le Monde aujourd’hui à 20h00
VOS QUESTIONS

Pouvez-vous préciser qui a scandé « sales juifs » ?Les militants d’extrême droite raciste ? Pas les manifestants quand même ???? 🙁

-Charles VII

Bonjour Charles VII,
Nous ne disposons pas pour l’heure de plus d’informations sur cette affaire. On ignore l’identité des personnes qui ont proféré ces insultes, ainsi que leur nombre. Dans son Tweet, la préfecture de police mentionne « les » manifestants, ce qui est d’ores et déjà assurément exagéré. Nos journalistes présents au rassemblement ce jour n’ont pas fait état d’insultes antisémites. Ce n’est donc pas un comportement majoritaire du cortège.
Le Monde – Photos aujourd’hui à 19h56
SUR LE TERRAIN
Instantané du rassemblement marseillais :

FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 19h54
SUR LE TERRAIN
De nos journalistes présents place de la République à Paris, Pierre Bouvier et Yann Bouchez :

Le cortège contre le racisme et les violences policières a laissé sa place à un autre cortège, celui des équipes de nettoyage de la ville. Sur le monument à la République a été collé : « au pays des Lumières éteintes, le racisme brille. »

Le Monde aujourd’hui à 19h47
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès suit le cortège à Marseille : 
Le Monde aujourd’hui à 19h45
Retour au calme place de la République à Paris. Dans les rues adjacentes, les bars et restaurants réinstallent leurs terrasses. 

YANN BOUCHEZ/LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 19h41
SUR LE TERRAIN
A Marseille, des manifestants nombreux et le spectre de Zineb Redouane
“Nous n’avons aucune couleur politique, nous n’appartenons à aucun part, aucun syndicat. On nous dit que Zineb Redouane à été tuée Le 1er décembre par un  »tir propre’ de la police ! Un tir propre pour assassiner une vieille dame de 80 ans !” lance, en préambule de la manifestation, Fadila, l’une des organisatrices de la mobilisation du jour.

Zineb Redouane, Algérienne octogénaire, a été touchée au visage par un tir de grenade alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de son appartement à Marseille, le 1er décembre 2018, lors d’une manifestation de « gilets jaunes ». Le 20 mai, le rapport d’expertise balistique concernant sa mort, réalisé à Lyon du 4 décembre 2018 au 10 mai 2020, a été remis à l’ancienne juge de Marseille qui l’avait commandé lorsqu’elle instruisait l’enquête. Soixante-treize pages et une conclusion, redoutée par les avocats et la famille de la victime : « L’arme a été utilisée selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale. »

Le Monde aujourd’hui à 19h33
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès couvre la manifestation à Marseille :
Le Monde aujourd’hui à 19h28
VOS QUESTIONS

Le Conseil d’Etat n’a-t-il pas interdit les manifestations… puisque les mesures barrière (distance sociale) ne sont pas respectées ?

-Royaux

Bonjour Royaux,
L’interdiction des manifestations a été prise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire instauré pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Cependant, note le Conseil d’Etat, « le Haut Conseil de la santé publique ne préconise, dans ses recommandations du 24 avril 2020, aucune restriction à la circulation dans l’espace public tant que les mesures barrières sont respectées (distanciation d’un mètre ou port du masque notamment), et qu’une reprise de l’épidémie n’est pas constatée ». Selon l’institution, « l’interdiction des manifestations sur la voie publique n’est justifiée par les risques sanitaires que lorsque les mesures barrières ne peuvent être respectées ou que l’événement risque de réunir plus de 5 000 personnes ».
Le Monde aujourd’hui à 19h24
SUR LE TERRAIN
Dans le cortège marseillais, un homme arbore « I can’t breathe » sur son t-shirt. Une référence aux derniers mots de George Floyd, Afro-Américain de 46 ans asphyxié lors de son interpellation à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai, et dont la mort est à l’origine de la vaste mobilisation mondiale en cours contre le racisme et les violences policières.

FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 19h19
Alors que le rassemblement parisien finit de se disperser, la Préfecture de police de Paris fait état, à 19 heures, de 26 interpellations, dont celles de militants du groupe d’extrême droite Génération identitaire.
Le Monde aujourd’hui à 19h15
URGENT
Le Conseil d’Etat rétablit la liberté de manifester. Le juge des référés estime que l’interdiction de manifester n’est pas justifiée par la situation sanitaire actuelle lorsque les « mesures barrières » peuvent être respectées. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire instauré pour faire face à l’épidémie de Covid-19, l’article 3 du décret du 31 mai 2020 interdisait les rassemblements, réunions ou activités réunissant plus de dix personnes dans l’espace public.
Le Monde aujourd’hui à 19h13
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès suit le rassemblement organisé à Marseille :
Le Monde aujourd’hui à 19h10
Fin de manifestation tendue à Lyon
Environ 2 000 personnes se sont rassemblées samedi à Lyon pour réclamer « vérité et justice » au sujet des violences policières avant que les choses se tendent en fin d’après-midi, conduisant à cinq interpellations. Beaucoup de jeunes, des « gilets jaunes », quelques personnes âgées, de rares enfants étaient réunis dans le calme devant le palais de justice historique aux 24 colonnes en bord de Saône, et sous un soleil accablant.

Sur les pancartes, les manifestants demandaient « vérité et justice » pour des jeunes morts dans la région, sous le regard ému de leurs familles. Car ici, ce n’est pas Adama Traoré qui focalisait l’attention mais Mehdi, mort en 2016, en scooter, à Vénissieux, en banlieue de Lyon, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de police. Ou Wissam, décédé en 2012 à Clermont-Ferrand après son interpellation dans des conditions controversées.

En milieu d’après-midi, une partie des manifestants s’est déplacée vers la place Bellecour, en centre-ville, dans le périmètre d’interdiction dressé par la préfecture. Là, la tension est montée d’un cran entre la police et quelques dizaines de manifestants restants, avec usage du véhicule lanceur d’eau et des gaz lacrymogène. « Le préfet a fait preuve d’une grande mansuétude en laissant faire ce rassemblement alors qu’il est interdit de se rassembler à plus de dix personnes. Mais à la fin, il a fallu intervenir face à la volonté de dégrader de certains qui caillassaient également les forces de l’ordre », a rapporté à l’Agence France-Presse un porte-parole de la préfecture, qui fait état de cinq interpellations.

D’autres rassemblements ont eu lieu dans la région, comme à Saint-Etienne, où 200 personnes ont défilé, selon un correspondant de l’AFP.

Le Monde aujourd’hui à 19h06
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Franck Johannès est à Marseille pour suivre le rassemblement organisé contre le racisme et les violences policières : 
Le Monde aujourd’hui à 19h05
Le point sur la stratégie de la Préfecture de police de Paris relative au rassemblement de ce samedi :
Du côté de la Préfecture de police de Paris, on considère que le rassemblement n’a jamais été autorisé. Il était même de facto interdit, à cause des règles sanitaires liée à la crise du Covid-19, sans qu’un arrêté spécifique ne doive être pris. Aucune manifestation n’a donc été déclarée et aucun parcours n’avait été validé entre les organisateurs et la préfecture.

Le collectif à l’initiative de la mobilisation avait annoncé sur Facebook sont intention de défiler de la place de la République à l’Opéra. Si la préfecture a procédé préventivement à la mise à l’abri des commerces et du mobilier urbain sur ce parcours, les forces de l’ordre n’ont jamais eu l’intention de laisser les manifestants défiler. Seul un rassemblement statique avait été « toléré » par les autorités, à la demande du gouvernement (et au grand désarroi de la préfecture, qui se retrouve à gérer une manifestation sans cadre légal).

Les escadrons de gendarmes mobiles et les CRS se sont donc déployés autour de la place de la République, barrant le boulevard Saint-Martin et la rue du Temple, pour éviter le départ du cortège vers l’Opéra. Il était possible de sortir par les autres axes, mais seulement par petits groupes. Cette technique, baptisée « dispersion perlée », est destinée à éviter le départ en cortège sauvage. Pour de nombreux manifestants, elle est davantage ressentie comme une « nasse », qui empêcherait les personnes d’aller et venir.

(de notre journaliste Nicolas Chapuis)
Le Monde aujourd’hui à 19h01
SUR LE TERRAIN
Hawa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, est venue de Valence pour participer au rassemblement organisé à Marseille :
“Pour nous, c’est important de diffuser partout en France. Ça fait quatre ans qu’on demande la justice, on ne lâchera rien. Il n’y a pas qu’en région parisienne qu’il y a des violences. Adama n’est pas le dernier.”
Hawa Traoré, la sœur jumelle d’Adama Traoré, au début du rassemblement à Marseille, le 13 juin. FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 18h59
VOS QUESTIONS

Bonsoir, il y a déjà longtemps que des personnes qui sont plutôt à gauche de l’echiquier politique dénonce ce système qui s’appuie plutôt sur la valeur d’echange que sur la valeur d’usage des marchandises, y voyant là la source principale du dérèglement climatique ( dû en quelque sorte à la déréglementation libérale de la fin des années 70), bref, avec cette pandémie, ne voyez vous pas venir une grande manifestation de la jeunesse voulant prendre son destin à bras le corps ?

-ARS

Bonjour ARS,
C’est l’une des craintes du président de la République Emmanuel Macron, qui a déclaré jeudi qu’il « ne faut pas perdre la jeunesse ». Son allocution de dimanche sera d’autant plus scrutée, compte-tenu du contexte.
Le Monde aujourd’hui à 18h55
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Pierre Bouvier, présent au rassemblement parisien, place de la République :
Le Monde aujourd’hui à 18h53
URGENT
Selon les chiffres de la Préfecture de police 15 000 personnes se sont réunies, ce samedi, place de la République, à Paris, à l’appel du Comité Adama Traoré pour dénoncer les violences policières et le racisme. 
Le Monde aujourd’hui à 18h51
VOS QUESTIONS

Certains médias signalent des propos antisémites scandés par les manifestants. Qu’en est-il ?

-Cijer

Bonjour Cijer,

Dans un Tweet, la Préfecture de police de Paris a fait état de propos antisémites scandés par des manifestants, lors du déploiement d’une banderole de sympathisants du mouvement Génération identitaire. Sur les vidéos du rassemblement, on ne voit pas qui, ni combien de personnes profèrent ces insultes. Un signalement va être fait à la justice. Nous ne disposons pas de plus d’informations pour l’heure.

Le Monde – Photos aujourd’hui à 18h41
Instantané du rassemblement parisien, place de la République :

BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 18h40
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Stéphanie Binet a croisé lors du rassemblement parisien les membres du groupe de hip-hop et reggae français Nèg’ Marrons :

Le Monde aujourd’hui à 18h34
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Pierre Bouvier, présent au rassemblement parisien :
Le Monde aujourd’hui à 18h33
TÉMOIGNAGES
« Le problème des violences policières et racistes n’est pas un problème isolé, et donc on ne pourra pas le régler isolément. »

Corentin, étudiant en anglais à Paris venu avec une délégation de Lutte ouvrière, aura tenu toute la journée à bout de bras, avec deux camarades, une grosse pancarte sur laquelle ont été inscrits ces mots de la militante américaine Angela Davis : « Pour détruire les racines du racisme, il faut renverser le capitalisme »

« C’est important d’être là aujourd’hui, de faire entendre la colère contre toutes les violences policières et racistes impunies, qui reflètent une violence sociale plus générale, explique Corentin. Cette phrase d’Angela Davis résume assez bien le fait que le problème des violences policières et racistes n’est pas un problème isolé, et donc qu’on ne pourra pas le régler isolément. »
Au milieu des innombrables pancartes « Black Lives Matter » brandies dans le cortège, plusieurs appellent à ne pas dissocier la lutte raciale de la lutte sociale, comme celle de Corentin, qui explique :
« Maintenir l’ordre dans une société inégalitaire comme la nôtre, qui compte tant de milliardaires d’un côté et tant de très pauvres de l’autre, c’est nécessairement frapper les plus pauvres, et donc, aujourd’hui, dans ce pays, les gens qui sont déjà victimes de racisme. Il faut changer cette société de fond en comble pour mettre fin à tout ça. »

Le Monde aujourd’hui à 18h32
VOS QUESTIONS

Bonjour,Et à Londres ?!
-Mc-Vial

Bonjour Mc-Vial,

A Londres, une manifestation antiraciste était également prévue aujourd’hui. Bien que le mouvement Black Lives Matter l’ait annulée, plusieurs centaines de militants se sont rassemblés à Hyde Park avant de se diriger vers le centre-ville. La police britannique les a priés de se disperser à 16 heures (heure locale) pour éviter les risques d’affrontements avec des militants d’extrême droite.

En effet, des militants d’extrême droite ont défié les interdictions de rassemblement pour se retrouver près du Parlement, où une statue de l’ex-premier ministre Winston Churchill avait été dégradée en marge de manifestations contre le racisme, le week-end dernier. Des bouteilles d’eau et des cannettes ont été jetées contre les forces de l’ordre tandis que certains manifestants scandaient « Angleterre ». La ministre de l’intérieur, Priti Patel, a dénoncé une « violence tout à fait inacceptable » et les a appelés à rentrer chez eux pour arrêter la propagation du nouveau coronavirus.

« Il est clair que des groupes d’extrême droite causent de la violence et des débordements dans le centre de Londres », a tweeté le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, appelant à se « tenir à l’écart » des manifestations.

Le Monde aujourd’hui à 18h26
SUR LE TERRAIN
Assa Traoré encourage les manifestants à suivre son camion pour se protéger des charges de la police : « Ne répondez pas à leurs provocations. »
AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 18h23
VOS QUESTIONS

Est-ce que l’on a des infos sur les manifestations en province ?
-arnaud

Bonjour Arnaud,
D’autres défilés étaient organisés samedi, notamment à Marseille, au départ du Vieux-Port à partir de 19 heures, à Lyon, place Bellecour, à Montpellier, place de la Comédie, à Nantes, place du Bouffay, à Saint-Nazaire, à Bordeaux, place de la Bourse (avec des « gilets jaunes »), ou le seront dimanche, comme à Strasbourg.

A Bordeaux, quelque 500 personnes ont défilé dans une ambiance bon enfant. « On n’a pas besoin d’avoir été victimes pour être solidaires », affirmait dans le cortège Sarah, 15 ans, collégienne et membre de BlackLivesMatter-Bordeaux. A Lyon, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées pour réclamer « vérité et justice », égrainant les noms de Mehdi, Bilal ou Wissam, des jeunes morts dans la région à la suite d’interpellation.

Le Monde aujourd’hui à 18h21
VOS QUESTIONS

Une banderole déployée sur les toits a semé la colère des manifestants, des précisions ?

-Riton

Bonjour Riton,
Le rassemblement parisien de ce samedi a été perturbé par le déploiement d’une banderole appelant à la « justice pour les victimes du racisme antiblanc » par des militants se réclamant du mouvement Génération identitaire.
 

Le Monde aujourd’hui à 18h15
Tensions à Paris, en marge de la manifestation contre les violences policières
La police a tiré des gaz lacrymogènes après avoir reçu quelques projectiles lors du rassemblement contre le racisme et les violences policières à Paris, bloqué depuis trois heures à son point de départ. Les policiers qui bloquent la plupart des rues donnant sur la place, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, ont chargé et tiré des gaz lacrymogènes, faisant refluer une partie de la foule.

Sur Twitter, la préfecture de police a appelé « les manifestants à rester calmes » et leur demande de « se disperser en raison des troubles à l’ordre public causés par certaines personnes ».

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi sur la place de la République à l’appel du Comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne.

Le Monde aujourd’hui à 18h08
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Henri Seckel, présent place de la République :

Ce ne sont plus les slogans de la foule ni les discours du Comité Adama qui scandent le rassemblement, mais les déflagrations, les charges des forces de l’ordre et les mouvements de foule. Une bonne moitié des manifestants ont déjà quitté la place de la République, qui baigne de plus en plus souvent dans les vapeurs lacrymogènes.

Des manifestants se baissent place de la République après des tirs de lacrymogènes. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 18h05
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Yann Bouchez :

Rue de Turbigo, à une centaine de mètres de l’une des entrées de la place de la République, 150 à 200 personnes se sont regroupées mais elles ne peuvent accéder à la place, bloquées par les CRS. Les gens crièrent régulièrement « Justice pour Adama » ou « Police partout, justice nulle part », mais c’est calme pour l’instant.

Le Monde aujourd’hui à 17h55
Instantané du rassemblement parisien, place de la République :

BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 17h54
VOS QUESTIONS

Bonjour, comment vous expliquez que les policiers défilent sur les champs pour manifester ? N’ont ils pas besoin d’autorisation du préfet ?

-Xander

Bonjour Xander,
Effectivement, vendredi matin, un défilé de représentants de syndicats de policiers est parti des Champs-Elysées pour aller place Beauvau, devant le ministère de l’intérieur. A plusieurs endroits, des policiers ont été filmés en train de jeter symboliquement au sol des paires de menottes après s’être sentis « lâchés » par le ministre. D’autres, enfin, se sont regroupés devant leur commissariat pour faire entendre leur colère. Normalement, une autorisation du préfet est nécessaire.
Le Monde aujourd’hui à 17h38
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Pierre Bouvier est en live sur Periscope :
Le Monde aujourd’hui à 17h36
TÉMOIGNAGES
« On n’est pas contre la police, on est contre les mauvais policiers »

Laetitia, 19 ans, est venue depuis Franconville (Val-d’Oise) et a rejoint ici deux amies, Alicia et Mimouna, 24 ans, venues des Hauts-de-Seine. Elle brandit une pancarte, rue de Turbigo, où il est écrit d’un côté « Buy black, invest in Africa » et de l’autre « Stop killing us », et s’explique : « On n’est pas contre la police, on est contre les mauvais policiers. On veut que la justice mette en place des dispositifs pour trier les mauvais policiers. C’est tout ce qu’on demande. »

Les trois amies étaient déjà au Palais de justice le 2 juin. Laetitia a l’impression que les « leaders » se répètent et aimerait qu’ils « parlent plus à leur communauté, aux Noirs ». Elles vont reprendre le métro, déçues que le cortège ait été bloqué. « Quand c’est les « gilets jaunes », ils peuvent avancer, quand c’est nous, on nous bloque », estiment-elles.

YANN BOUCHEZ / LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 17h33
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Pierre Bouvier, depuis le rassemblement parisien place de la République :

PIERRE BOUVIER / LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 17h31
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Louise Couvelaire, depuis le rassemblement parisien, place de la République :
Toujours bloquée place de la République, la foule scande “Justice pour Adama” et “Pas de justice, pas de paix”, les poings levés. Les manifestants brandissent de multiples pancartes : “Criminalisez les racistes, pas les jeunes”, “Justice pour Adama et les autres”, “We can change the world and make it a better place (N. Mandela)” (« on peut changer le monde et le rendre meilleur »), “Le racisme s’apprend, l’antiracisme aussi”“Je ne veux plus avoir peur”, “L’homme noir n’est pas un animal”“Stop au permis de tuer”… Ils applaudissent Assa Traoré, au micro, et commencent à se disperser.
Le Monde aujourd’hui à 17h27
TÉMOIGNAGES
« C’est tout le système qui est derrière qui fait qu’on perd confiance. »

Il est là, au milieu de la place de la République, parmi la foule. Pour Mathieu Kassovitz, une manif n’a d’impact « que s’il y a du monde ». Entouré de ses copains de La Haine, Karim Belkhadra, l’acteur qui jouait le policier de banlieue, et le directeur de casting du film, Jean-Claude Barny, il a voulu être présent car « c’est tout le processus qui est cause », dit-il. Dans l’affaire Adama Traoré, « pourquoi les gendarmes n’assument pas ? Pourquoi ils ont menti ? Pourquoi ils n’avouent pas ? C’est tout le système qui est derrière qui fait qu’on perd confiance. On peut comprendre qu’il y ait des erreurs, les voleurs en font, ils sont arrêtés, les policiers en font, ils devraient l’être aussi. Ce qui fait peur, c’est ce manque de justice. » A ses côtés, Karim Belkhadra enchaîne : « Je manifestais déjà il y a vingt-cinq ans, rien n’a bougé depuis. J’espère que je serai encore vivant pour voir un changement. Le combat des Traoré est magnifique, ils tiennent le coup.” « Et ils arrivent à fédérer”, conclut Jean-Claude Barny.

Karim Belkhadra, Jean-Claude Barny et Mathieu Kassovitz, place de la République. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 17h24
TÉMOIGNAGES
« Le racisme policier, c’est plutôt mes frères qui le subissent lors des contrôles »

Nana et M’baye sont présents ce samedi, place de la République à Paris. Cette juriste de 25 ans et ce lycéen de 16 ans viennent de Seine-et-Marne. « On est là pour montrer notre soutien contre les violences policières et le racisme dans la police. J’ai quatre frères et je n’ai pas envie d’avoir peur pour eux quand ils sortent dans la rue, explique-t-elle. Mon grand frère se faisait contrôler sur le marché de Noisiel. Les garçons sont plus confrontés que moi à ce genre de choses. »

Sandra, web-designeuse de 27 ans, vient des Yvelines : « On est là pour la justice, l’égalité. Nos parents se sont battus pour l’égalité et on est encore là à se battre pour ça. Le racisme au quotidien, c’est pour les demandes de logement ou pour les recherche d’emploi. Le racisme policier, c’est plutôt mes frères qui le subissent lors des contrôles. »

Le Monde aujourd’hui à 17h19
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Henri Seckel, présent sur la place de la République à Paris : 
Le Monde aujourd’hui à 17h15
VOS QUESTIONS

Bonjour, Y-a-t-il beaucoup de pays dans lesquels il y a de telles manifestations aujourd’hui ?

-Fred

Bonjour Fred,

Des milliers de manifestants ont défilé samedi contre le racisme dans plusieurs villes d’Australie. Plusieurs centaines de manifestants antiracistes se sont aussi rassemblés dans le centre de Londres, en Angleterre, tandis que des militants d’extrême droite se sont regroupés de leur côté près du Parlement autour de statues qu’ils entendent protéger, dans une ambiance tendue. Des rassemblements ont aussi eu lieu en Allemagne, en Suisse, ou encore en République tchèque.

Le Monde aujourd’hui à 17h08
2 000 manifestants à Lyon, 500 à Bordeaux
D’autres défilés contre le racisme et les violences policières ont eu lieu en France, comme à Bordeaux, où environ 500 personnes ont défilé dans une atmosphère bon enfant.
A Lyon, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées samedi après-midi pour réclamer « vérité et justice », égrénant les noms de Mehdi, Bilal ou Wissam, des jeunes morts dans la région à la suite d’interpellations, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse.
Manifestation à Lyon le 13 juin. PHILIPPE DESMAZES / AFP
Le Monde aujourd’hui à 17h05
Instantané du rassemblement parisien, place de la République :

Des manifestants bloqués place de la République, le 13 juin. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 17h01
VOS QUESTIONS

Ils ont des masques anti-covid..cela c’est bien! ….la manif a -t’elle été finalement autorisée ou est elle illégale?

-Bonjour Le Monde

Bonjour,
La manifestation de ce samedi n’avait pas été autorisée par la préfecture. Vendredi, le préfet de police avait rappelé dans un communiqué que les rassemblements de plus de dix personnes étaient interdits, mais il avait annoncé avoir demandé la fermeture des commerces sur le trajet de la manifestation.
Le Monde aujourd’hui à 16h56
La Préfecture de police de Paris vient de confirmer sur Twitter que la manifestation restera statique :
Le Monde aujourd’hui à 16h51
VOS QUESTIONS

D’après les retours sur twitter, toutes les issues de la place de la république sont bloquée par les CRS, contrairement au tweet de la préfecture de police qui indique qu’elles sont toutes ouvertes sauf le blvd St-Martin et la rue du Temple? Qui dit la vérité ? manifestants ou Préfecture ? Vos journalistes sur place constatent-ils que les autres sorties sont bouchées, ou non ?

-daqwpm

Bonjour daqwpm,
Selon nos journalistes sur place, les accès du boulevard Saint-Martin et de la rue du Temple sont bien fermés. Le boulevard Magenta est également bouclé. En revanche, il semblerait que le boulevard Voltaire, lui, soit encore accessible.
Le Monde aujourd’hui à 16h45
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Henri Seckel qui suit la manifestation parisienne, depuis la place de la République :
Le boulevard Saint-Martin est toujours bloqué. Le camion depuis lequel s’exprimait des membres du Comité Adama Traoré, au milieu de la place, est en train de la traverser tout doucement. Il va bientôt se retrouver nez à nez avec les fourgons de policiers qui bloquent le boulevard Saint-Martin.
Le Monde aujourd’hui à 16h37
SUR LE TERRAIN
De notre journaliste Henri Seckel qui suit la manifestation parisienne, depuis la place de la République :
A 16 h 30, la place de la République est toujours figée. Les deux issues qui pourraient permettre au cortège de rejoindre la place de l’Opéra restent bloquées par les forces de l’ordre. Contraints de rester sur place, les manifestants s’agenouillent en levant le poing, s’allongent face contre terre et mains dans le dos, scandent « police partout, justice nulle part », tambourinent sur les parois de fer et de plastique bloquant les issues, derrière lesquelles se trouvent les CRS. Les premiers nuages lacrymogènes ont provoqué quelques mouvements de foule. Après avoir débuté dans une ambiance paisible, le rassemblement se tend légèrement.

PIERRE BOUVIER / LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 16h34
TÉMOIGNAGES
« C’est très important d’être là, aussi en tant que Blanches, de montrer qu’on est nombreux, qu’on est tous ensemble »
Elles sont deux copines, deux étudiantes originaires du sud de la France venues faire leurs études à Paris. Ambre Barre, 21 ans, étudie la bande dessinée, Lisa Rubio, 23 ans, la microbiologie. Jusqu’à présent, elles n’avaient manifesté qu’une seule fois, en 20015, pour Charlie Hebdo. Elles ont « raté » la manifestation pour le climat l’an dernier, elles voulaient être présentes aujourd’hui. Elles ne connaissent l’histoire d’Adama Traoré que de loin, mais elles savent ce qu’il représente pour elles : la lutte contre le racisme. « C’est très important d’être là, aussi en tant que Blanches, de montrer qu’on est nombreux, qu’on est tous ensemble », explique Lisa, évoquant l’influence des réseaux sociaux, principalement Instagram, sur lequel le « mouvement est phénoménal ». C’est pendant le confinement que la conscience d’Ambre s’est éveillée à cette cause. La jeune femme habite le quartier populaire de Barbès et de Château Rouge, à Paris. « Je n’ai jamais eu de contrôle de mon attestation. Mes voisins, noirs et arabes, eux, ont été contrôlés tous les jours ! Là, quand même, on se dit qu’il y a un gros problème. »

LOUISE COUVELAIRE / LE MONDE
Le Monde – Photos aujourd’hui à 16h33
SUR LE TERRAIN

Des manifestants tapent sur les barrières érigées par la police, qui bloquent la rue du Temple. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 16h26
SUR LE TERRAIN
Nos journalistes sur le terrain dans le cadre de la manifestation parisienne font état des premiers tirs de gaz lacrymogènes place de la République. Dans le même temps, les fourgons de CRS qui étaient postés à Opéra, où devait arriver la manifestation, viennent de quitter la place. 
Le Monde aujourd’hui à 16h24
VOS QUESTIONS

Bonjour, Y’a-t-il un article des Décodeurs sur les violences policières ? Pourquoi est-ce que les Gilets Jaunes qui – me semble-t-il – ont été victimes de violences policières ne prennent pas part au mouvement ? Merci

-decoding

Bonjour decoding,
Des « gilets jaunes » participent aux rassemblements de ce jour contre le racisme et les violences policières. Plusieurs des manifestants croisés dans le cortège parisien ont d’ailleurs rappelé les brutalités observées lors des rassemblements de ce mouvement. Pour ce qui est d’un format Décodeurs sur les violences policières, nous avions fait un premier bilan, dans le sillage de la mobilisation des « gilets jaunes » en 2019. Les réclamations contre les forces de l’ordre ont par ailleurs augmenté de 29 % en France en 2019 et le Défenseur des droits déplore qu’aucune des poursuites disciplinaires qu’il a demandées pour des manquements déontologiques n’ait été suivie d’effet.

La police des polices a été chargée en 2019 d’un nombre inédit d’enquêtes judiciaires

Plus de la moitié des 1 460 enquêtes qui ont été confiées par la justice à l’IGPN concernent des accusations de « violences » commises par les forces de l’ordre.

Le Monde aujourd’hui à 16h14
A Paris, la manifestation contre les violences policières bloquée à son point de départ

Les milliers de manifestants antiviolences policières réunis à Paris étaient bloqués samedi après-midi par les forces de l’ordre au point de départ, la place de la République, qu’ils prévoyaient de quitter à 14 h 30 pour défiler jusqu’à l’Opéra. « Les personnes qui le souhaitent peuvent quitter la place par tous les axes à l’exception du boulevard Saint-Martin et (de la) rue du Temple », a tweetté à 15 h 30 la Préfecture de police de Paris.

Vendredi, dans un communiqué, le préfet de police avait rappelé que les rassemblements de plus de dix personnes étaient interdits, mais il avait annoncé avoir demandé la fermeture des commerces sur le trajet de la manifestation. « Pour mémoire, la manif n’est pas déclarée et le décret du 31 mai interdit les rassemblements de plus de dix personnes », a déclaré une source policière à l’Agence France-Presse.

Estimant que c’était « odieux » comme façon de procéder, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a demandé, depuis la place de la République, à ce que l’on « laisse les gens se déplacer »« C’est une façon d’entretenir en France un climat très malsain où tout le monde se regarde en biais », a-t-il fait valoir.
Le Monde aujourd’hui à 16h07
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Stéphanie Binet suit le rassemblement parisien. Elle y a croisé le réalisateur du film Les Misérables, Ladj Ly :

Le Monde aujourd’hui à 16h00
TÉMOIGNAGES
« Aujourd’hui, on est là pour se tenir debout, pour être debout, pas pour prendre la parole, se taire est la moindre des choses »

Elles sont trois, elles sont en fin d’études, elles ont la vingtaine, elles sont blanches, et elles refusent de parler, catégoriquement. Et surtout pas de photos. « Ce n’est pas à nous de parler à la place des premiers concernés », tranche l’une d’elles, en tournant le dos. « Aujourd’hui, on est là pour se tenir debout, pour être debout, pas pour prendre la parole, se taire est la moindre des choses », lance la deuxième. Dans la mouvance de l’antiracisme politique, les trois jeunes femmes sont des « alliées », des personnes blanches qui estiment qu’elles doivent laisser la première place et la parole aux « racisés », minorités victimes de discriminations et du « racisme systémique ».

Le Monde aujourd’hui à 15h56
VOS QUESTIONS

Quel est précisément la “ technique “ de l’étranglement interdite par le ministre de l’Interieur ? Est elle contestée ? À t elle fait des victimes ?

-Gramsci

Bonjour Gramsci,
La technique dite de la « clé d’étranglement » permet, avec une prise au cou, d’interpeller un individu véhément ou particulièrement corpulent. Elle a notamment été utilisée sur Cédric Chouviat, le 3 janvier. L’autopsie avait montré par la suite qu’il avait souffert d’une fracture du larynx, qui serait liée à ses conditions d’interpellation.

Le Monde – Photos aujourd’hui à 15h55

SUR LE TERRAIN
Instantané du rassemblement parisien :

Place de la République, à Paris, le 13 juin. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 15h50
TÉMOIGNAGES
« C’est quand même dingue qu’il faille un événement raciste à l’étranger pour déclencher un mouvement »

On voit de nombreux « gilets jaunes » au milieu des t-shirts noirs du Comité Adama. Agnès, 59 ans, porte les deux. « Gilet jaune » de la première heure ou presque – « j’ai dû arriver au 2e ou au 3e samedi »  –, elle porte une tunique légèrement trouée : « Ce sont des brûlures de grenades lacrymo un jour où je me suis fait canarder à Concorde. »

Ancienne professeure de maths en Seine-Saint-Denis et à Paris, elle est venue aujourd’hui avec une cinquantaine de camarades CGT de Saint-Denis, où elle habite. Elle était déjà au rassemblement devant le tribunal de Paris, le 2 juin : « C’était génial. Il y avait tellement de jeunes qui manifestaient pour la première fois, ils ne savaient pas quoi mettre sur leurs pancartes alors ils reprenaient les slogans américains. C’est quand même dingue qu’il faille un événement raciste à l’étranger pour déclencher un mouvement, alors qu’on a la même chose en France. »
Agnès continuera à participer au mouvement porté par le Comité Adama. En revanche, elle ne s’est pas rendue au rassemblement organisé mardi à Paris à l’initiative de SOS-Racisme : « J’en ai marre de la récupération. Les politiques me dégoûtent. Les gens du Comité Adama sont comme les ‘gilets jaunes’ : ils sont authentiques. »

Agnès, 59 ans, place de la République, à Paris, le 13 juin. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 15h46
La Préfecture de police de Paris vient d’annoncer, sur Twitter, que les manifestants pouvaient, s’ils le souhaitaient, quitter la place de la République par tous les axes, « à l’exception du boulevard Saint-Martin et de la rue du Temple », soit les accès les plus immédiats pour rejoindre la place de l’Opéra. Nous tentons d’en savoir davantage. Notre journaliste présent place de l’Opéra, à Paris, fait pourtant état sur place de la présence d’une dizaine de camions de CRS.
Le Monde aujourd’hui à 15h43
TÉMOIGNAGES
« Ce qu’il se passe est hypersignificatif, on assiste à un vrai réveil sur les inégalités et les discriminations »

BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

Il n’était pas question, pour elles, de rater ce rassemblement. Prisca Salaï, Parisienne de 38 ans, programmatrice culturelle du comité d’entreprise d’une grande banque, et Wafa Ariova, 34 ans, chargée de projet dans un établissement bancaire, n’avaient pas pu répondre au premier appel d’Assa Traoré le 2 juin. « Ce qu’il se passe est hypersignificatif, on assiste à un vrai réveil sur les inégalités et les discriminations », veut croire Prisca, victime de « racisme ordinaire »« On a touché les cheveux sans me demander, on m’a pris pour la femme de ménage quand j’ai emménagé dans mon nouvel immeuble, on m’a dit que j’étais belle pour une noire », raconte-t-elle. Cette lutte n’est que le début d’une prise de conscience de l’existence du racisme systémique. Assa Traoré a lancé un appel à l’unité de tous dans ce combat, un combat qui soulève une problématique plus large : « Elle ne baisse pas les bras depuis quatre ans, et elle a raison. »

Wafa Ariova n’avait pas manifesté depuis 2002 ; c’était contre le Front national, et elle était lycéenne.

« Je ne suis pas là pour dire que la France est raciste, ni pour dire que la police est raciste, je suis là pour dire qu’il se passe des choses pas normales, que ce n’est pas normal que les frères, mes amis, mes ex se fassent contrôler sans cesse. Tout ce qu’on demande, c’est d’être traité comme des citoyens comme les autres, on veut juste être égaux. »
Le Monde aujourd’hui à 15h38
VOS QUESTIONS

Pourquoi ne mentionnez vous pas le fait que la manifestation est bloquée, les fdo bloquants toutes les issues de la place ?

-Uberisant

Bonjour Uberisant,
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé sur BFM-TV que le cortège ne pourrait pas se mettre en mouvement. Les manifestants seraient ainsi bloqués place de la République. Nous sommes en train d’essayer de confirmer cette information.
Le Monde aujourd’hui à 15h33
SUR LE TERRAIN
Instantané du rassemblement parisien :
PIERRE BOUVIER / LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 15h31
RÉACTIONS
Pour Amnesty international, « une réforme est plus que jamais nécessaire » pour mettre fin aux violences policières en France

Amnesty International appelle à « une réforme systémique des pratiques policières » en France, au moment où des milliers de personnes se rassemblent pour dénoncer le racisme et les violences policières. « La gravité de la situation nécessite une réponse globale des autorités », écrit l’ONG, qui se félicite de « l’abandon de la technique [d’interpellation] de l’étranglement », annoncé par le ministre de l’intérieur.

Mais la situation ne saurait se régler, selon Amnesty International, avec « des mesures par à-coups, se focalisant sur certaines armes ou techniques et annoncées en fonction de l’actualité ». Outre la clé d’étranglement, Amnesty demande « la suspension de la technique dite du plaquage ventral, et des armes, comme le lanceur de balle de défense (LBD-40), trop souvent mal utilisées et pouvant provoquer de graves blessures, voire la mort ». Elle réclame aussi « l’interdiction des grenades de désencerclement, par nature des armes non discriminantes et constituant donc une réponse disproportionnée ».
Pour lutter contre les discriminations, l’ONG veut également que « la loi encadre de manière plus restrictive l’usage des contrôles d’identité » et interdise « toute possibilité d’avoir recours à la seule apparence physique des personnes ou à des critères discriminatoires ».
Enfin, l’ONG appelle à une réforme « en profondeur » du mécanisme d’enquête « en cas d’allégations de violations des droits par les forces de l’ordre », afin « de garantir une lutte efficace contre l’impunité ».
Le Monde aujourd’hui à 15h26
TÉMOIGNAGES
« On est une génération qui pourra faire changer les choses »

Orlane et Maureen, place de la République, à Paris. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »

Orlane, 22 ans, est venue de Drancy (Seine-Saint-Denis). Elle n’avait pas pu venir le 2 juin et c’est la première manifestation du Comité Adama à laquelle elle participe. C’est la première manifestation de sa vie tout court, d’ailleurs, hormis, il y a quelques années, le blocus de son lycée. A côté d’elle, Maureen, 22 ans aussi, venue de Chelles (Seine-et-Marne), qui manifeste également pour la première fois. Toutes deux sont étudiantes en licence de langues à Sorbonne-Nouvelle.

« Je suis noire, ma famille est noire, cette cause me tient à cœur, dit Orlane. Je n’ai jamais eu de problème avec la police, mais je suis inquiète de ce qui peut se passer. » Elle ne vit « pas très bien » la période actuelle, « mais il fallait que ça arrive. Si on en est là aujourd’hui, c’est que c’en est trop. On ne veut plus avoir peur pour nos proches. »
Orlane et Maureen disent par ailleurs leur ras-le-bol d’une forme de « racisme ordinaire », de ces gens qui « serrent leur sac contre eux quand ils nous voient monter dans le métro », de l’utilisation du mot « Black » pour dire « Noir » : « Ça a quelque chose de déshumanisant, dit Maureen. Je ne comprends pas. Est-ce qu’on dit ‘white’ ?« 
Le mouvement, qui a pris une ampleur nouvelle depuis le 2 juin, suscite l’espoir chez les deux jeunes femmes : « On est une génération qui pourra faire changer les choses, on va s’attacher à éduquer nos petits frères sur ce combat. Il faut que cette lutte dure, pas que ce soit juste une mode qui disparaisse au bout d’une semaine. »
Le Monde aujourd’hui à 15h21
RÉACTIONS
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors de son arrivée place de la République à Paris, a appelé la police à « changer son comportement ».
« Si on laisse s’instiller l’idée que à raison de leur couleur de peau ou de leur religion certains peuvent être traités de manière indigne, alors ce n’est plus la France. »
Le Monde aujourd’hui à 15h19
TÉMOIGNAGES
« On est dans une lutte collective pour que cessent les divisions liées aux classes, à la couleur de peau, aux religions… »

Jean-Louis Salfati, 60 ans, est de toutes les manifs « pour les ouvriers », « contre la répression policière ». Membre d’un petit groupe de militants français du parti américain Socialist Workers Party, il a installé une petite table place de la République pour vendre les livres édités par Path Finder. Biographie de Malcom X, livres de Thomas Sankara, ancien chef d’Etat révolutionnaire du Burkina Faso…  « On est dans une lutte collective pour que cessent les divisions liées aux classes, à la couleur de peau, aux religions… », dit-il. Manutentionnaire dans une entreprise de fret, pour lui, « Adama représente les violences policières », celles qu’il a lui aussi subies, l’an dernier, lors des manifestations des « gilets jaunes », et qui, « dans le cas d’Adama, se doublent de racisme ».

Jean-Louis Salfati, 60 ans, place de la République, à Paris, le 13 juin. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 15h15
SUR LE TERRAIN
« Quand le peuple français descend, le message est plus fort. Il faut que le rapport de force continue », lance Assa Traoré

Quelques minutes avant le départ de la manifestation parisienne vers l’Opéra, Assa Traoré a pris la parole sur la place de la République : « Ce rassemblement est dans la continuité de celui du 2 juin », a-t-elle dit.

« Pour dénoncer la violence policière, pour dénoncer la violence sociale, pour dénoncer la violence raciale. La mort de George Floyd fait écho à la mort de mon petit frère. Ce qui se passe aux Etats-Unis, il se passe exactement la même chose en France. »
« Quand quelqu’un se fait tuer par la police, ce sont majoritairement des personnes non-blanches (…). Ce combat, c’est celui du peuple français. Quand le peuple français descend, le message est plus fort. Il faut que le rapport de force continue. Si tu ne subis pas ces violences, tant mieux. Viens avec nous dans ce combat. »
Puis elle a salué une « victoire » obtenue à la suite de la première manifestation massive du 2 juin, devant le tribunal de Paris : « La France reconnaît qu’il y a du racisme dans la police. »

Dans un discours semblable à celui du 2 juin, elle est ensuite revenue sur la mort de son frère, le 16 juillet 2016 : « Ce jour-là, les gendarmes ont décidé qu’Adama Traoré allait mourir. Aujourd’hui, il sont en train de changer leur version, on en est à la troisième version. Maintenant, ils affirment qu’il n’y a pas eu de plaquage ventral. » Elle a alors demandé que les trois gendarmes qui ont procédé à l’interpellation au cours de laquelle Adama Traoré est mort « soient mis en examen et répondent à la justice lors d’un procès public ».

Enfin, elle a commenté la manifestation de policiers qui, vendredi, sur les Champs-Elysées, ont contesté la suppression de la technique dite « de l’étranglement » :
« Quand j’ai vu ces images, je n’ai même pas été en colère, j’ai eu honte. Honte que dans le monde entier, le seul pays où les policiers manifestent pour conserver le permis de tuer, c’est la France. La peine de mort a été abolie, battons-nous pour qu’elle ne soit pas rétablie. »

Assa Traoré, place de la République à Paris. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 15h08
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Stéphanie Binet suit le rassemblement parisien : 
Le Monde aujourd’hui à 15h06
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Pierre Bouvier suit le rassemblement parisien : 

 PIERRE BOUVIER/LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 14h59
TÉMOIGNAGES
« Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire »

BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

C’est la première fois qu’ils se sentent « représentés », la première fois, depuis les émeutes de 2005, qu’ils ont l’impression que quelqu’un se bat pour eux, pour les quartiers. Mamadou Marega, 29 ans, Job Doruilma, 27 ans, et Baba Dabo, 27 ans, ont, tous les trois, grandi à Clichy-sous-Bois (93). Pour eux, Assa Traoré, c’est “notre grande sœur, disent-ils en choeur. « Elle nous représente mieux qu’on ne se représente nous-mêmes », renchérit Baba Dabo, « Lanzy », de son nom de rappeur. « Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire », explique Mamadou Marega, éducateur. Alors qu’un groupe de personnes déroule une banderole sur le toit de l’immeuble d’en face, sur laquelle est inscrit « Justice pour les victimes du racisme anti-blanc », ils scandent, avec la foule, « Tout le monde déteste les fachos » avant de lever le poing en réclamant « Justice pour Adama ».

(de notre journaliste Louise Couvelaire)

Le Monde aujourd’hui à 14h56
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Henri Seckel suit le rassemblement parisien :  

Le Monde aujourd’hui à 14h53
VOS QUESTIONS

Bonjour, des nouvelles de Lille ? C’était un peu tendu les manifs de la semaine dernière

-Laure

Bonjour Laure,
Pour l’instant, nous n’avons pas plus d’information sur la manifestation à Lille, où le départ du cortège est prévu pour 15 heures.
Le Monde aujourd’hui à 14h41
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Pierre Bouvier suit le rassemblement parisien :  
Le Monde aujourd’hui à 14h40
VOS QUESTIONS

Bonjour,On sait que les Noirs américains et les populations autochtones aux USA ainsi que les BAME (Black, Asian & Minority Ethnic) au Royaume-Uni sont, de manière disproportionnée, affectés par le Covid-19, ce qui a jeté une lumière crue sur les inégalités mais aussi le racisme systémique dont ces populations sont victimes au quotidien. En France, les statistiques ethniques ne sont pas possibles mais l’impact de l’épidémie en Seine St Denis accrédite l’hypothèse qu’en France aussi, les populations non blanches ont été plus durement touchées par le Covid. Le gouvernement ne s’est pas exprimé à ce sujet. Est-il seulement conscient de la situation? Est-ce qu’une enquête est en cours? Est-ce que cela peut faire l’objet d’une commission d’enquête au Parlement?Merci de votre travail

-Sirin

Bonjour Sirin,
Effectivement, la France, à l’inverse des pays anglo-saxons, a interdit les politiques ciblées, les quotas ou les statistiques ethniques pour traiter tous les citoyens à égalité. Dans une tribune au Monde, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a plaidé pour rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».
« Le problème du racisme en France n’est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d’un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l’honneur de la France. »
Durant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était plutôt dit « favorable de manière pragmatique à multiplier le testing, la réponse pénale, et le name and shame [nommer et blâmer] » pour les entreprises pratiquant la discrimination à l’embauche.
Quant à la situation en Seine-Saint-Denis, des élus du département l’ont dénoncée dans une tribune au Monde et appelé le gouvernement a prendre les mesures qui s’imposent :

Aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes.

Le Monde – Photos aujourd’hui à 14h36

Le Comité Adama Traoré donne une conférence de presse au départ de la manifestation à Paris, place de la République, le 13 juin. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 14h29
VOS QUESTIONS

Bonjour, comment fonctionne le comité Adama? de qui est il constitué en plus d’Assa Traore? est ce une association? comment se finance t’il? merci!

-Nassim

Bonjour Nassim,
Le Comité Adama Traoré est en France le fer de lance de la mobilisation contre les violences policières, revenues au premier plan depuis la mort de George Floyd aux Etats-Unis.

Assa Traoré, soeur d’Adama mort après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) le 19 juillet 2016, est en première ligne depuis quatre ans pour réclamer « vérité et justice » dans ce dossier, qui est toujours en cours d’instruction. Dès le début, cette éducatrice spécialisée de 35 ans et sa famille ont pu compter sur un collectif efficace et soudé d’une « vingtaine » de personnes. Parmi eux, des proches de la famille, mais aussi des militants de longue date. C’est le cas de Youcef Brakni, 34 ans, qui vit en Seine-Saint-Denis. Arrivé dès le 20 juillet dans la petite cité de Beaumont, il fait ce qu’il a l’habitude de faire lorsqu’un jeune meurt lors d’une interpellation : « On prend contact avec la famille, les jeunes du quartier, on ne s’impose pas, on donne des conseils, comment éviter certains pièges. » Le comité s’appuie aussi sur l’expérience du Mouvement de l’immigration des banlieues (MIB), organisation née dans les années 1990, après la Marche pour l’égalité de 1984. Autre pilier du comité, Almamy Kanouté. Carrure imposante, le militant associatif de Fresnes (Val-de-Marne) a récemment joué dans le film Les Misérables de Ladj Ly, dont le sujet porte sur une bavure policière. Le réalisateur fait d’ailleurs partie des personnalités qui ont contribué à la médiatisation du comité, aux côtés de figures du rap français (Youssoupha, Fianso, Kery James…) ou de l’acteur Omar Sy.

La vente des tee-shirts « Justice pour Adama » et les dons sont leur principal moyen de financement.
Les membres du comité se sont efforcés d’occuper l’espace médiatique : ils ont défilé aux côtés des « gilets jaunes », pris la tête d’une manifestation de partis et d’organisations de gauche contre la politique de Macron en mai 2018, participé à l’occupation d’un centre commercial avec les militants écologistes radicaux de Extinction Rebellion… Le 2 juin, ils ont organisé une manifestation d’ampleur devant le Palais de justice de Paris, et ils sont de toutes les marches contre les violences policières. Ils tiennent en outre régulièrement des réunions dans les quartiers populaires.
Le comité est enfin très actif sur les réseaux sociaux, un moyen de faire « jeu égal » avec les médias, où il utilise désormais le hashtag #Generationadama.
Le Monde aujourd’hui à 14h10
VOS QUESTIONS

Bonjour ! Y-a-t-il un rassemblement prévu à Toulouse ?

-Seven

Bonjour Seven,

Au nom de l’état d’urgence, le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, a pris un arrêté interdisant toute manifestation ou tout rassemblement de plus de dix personnes, samedi 13 juin, à Toulouse. L’arrêté, signé le 10 juin, mentionne notamment des regroupements possibles de « gilets jaunes », sans allusion au mouvement contre le racisme et les violences policières en France.

Le Monde aujourd’hui à 14h06
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Henri Seckel est à Paris pour suivre le rassemblement :
Le Monde aujourd’hui à 14h05
A L’INTERNATIONAL
A Londres, mises en garde de la police avant des manifestations antiracistes

La police britannique a prié les manifestants antiracistes de suivre un itinéraire précis et de se disperser à 17 heures, heure locale, pour éviter les affrontements avec des militants d’extrême droite qui prévoient une contre-manifestation le même jour dans la capitale anglaise. Le commandant Bas Javid, de la police de Londres, a déclaré « comprendre » leur désir de manifester mais leur a demandé de ne pas se rendre dans la ville, soulignant le risque de violences mais aussi de transmission du coronavirus, qui a fait plus de 41 000 morts dans le pays. Bien que le mouvement Black Lives Matter ait annulé la manifestation prévue en début d’après-midi dans le centre de la capitale, la police s’attend à ce que des milliers de personnes y défilent.

Des policiers font face à des manifestants de la Democratic Football Lads Alliance, un mouvement de droite, contre le rassemblement antiraciste prévu le même jour, samedi 13 juin 2020, à Whitehall, près de Parliament Square, à Londres. La mort de George Floyd, aux Etats-Unis, a suscité outre-Manche des manifestations de groupes d’extrême droite ainsi que du mouvement Black Lives Matter, et, plus largement, un débat sur le passé colonial du Royaume-Uni. (JONATHAN BRADY/PA via AP)
Le Monde aujourd’hui à 13h52
SUR LEMONDE.FR
Jacques Toubon, dont le mandat de six années comme Défenseur des droits prendra fin en juillet, n’a cessé de répéter aux gouvernements successifs combien le respect de la déontologie par les forces de l’ordre est un élément central de la confiance des citoyens à l’égard des institutions. Or les tensions croissantes apparues lors des manifestations contre la loi travail, en 2016, puis lors du mouvement des « gilets jaunes », en 2018 et 2019, ont creusé un fossé… que les interventions du Défenseur des droits ne sont pas parvenues à combler.

Les réclamations contre les forces de l’ordre ont augmenté de 29 % en France en 2019

Le Monde.frLe Défenseur des droits déplore qu’aucune des poursuites disciplinaires qu’il a demandées pour des manquements déontologiques n’ait été suivie d’effet.

Le Monde aujourd’hui à 13h42
VOS QUESTIONS

Salut le live ! Vous revoilà !Une question importante puisque Henri Seckel ne couvrira pas roland garros, est ce qu’il aura le droit de liver le tour de France ?

-Fan de Seckel

Bonjour Fan de Seckel,

A priori, Henri ne sera pas chargé du suivi du Tour de France cette année… Mais il sera dans le cortège parisien cet après-midi pour vous faire suivre le rassemblement contre les violences policières depuis le terrain. C’est déjà ça !

Le Monde aujourd’hui à 13h39
SUR LEMONDE.FR
Depuis la mort de George Floyd, tué lors de son interpellation aux Etats-Unis, le 25 mai, le mouvement contre les violences policières s’est étendu dans le monde et notamment en France, où des milliers de manifestants se sont mobilisés ces derniers jours. Fabien Jobard, directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), au sein du centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), estime que « la mort de George Floyd a constitué l’élément déclencheur d’une colère qui s’accumule en différentes strates depuis des années ».

« L’institution policière est extrêmement perméable au racisme »

Le Monde.frSelon Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et coauteur de « Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes », il faut « poser clairement, sans détour, le problème de racisme policier ».

Le Monde aujourd’hui à 13h33
Pour rappel : Le parquet de Paris a annoncé, vendredi 5 juin, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injure publique à caractère raciste » et « provocation publique à la haine raciale », après la révélation de messages racistes publiés sur Facebook par un groupe réunissant des membres des forces de l’ordre. L’ouverture de cette enquête survient quelques heures après que le parquet a été saisi par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur ces échanges dévoilés, la veille, par le site d’informations StreetPress. L’association antiraciste La Maison des potes a, elle, annoncé une plainte contre X arguant que « le racisme est un mal qui ronge de plus en plus » les forces de l’ordre.

Dans un autre dossier, des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie WhatsApp, ont été renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire. Arte Radio et Mediapart ont diffusé une partie de leur contenu.

Le Monde aujourd’hui à 13h26
VOS QUESTIONS

Les révelations sur l’existence de groupes de discussion racistes au sein de la police découverts par plusieurs autres journaux peuvent-ils influencer les décisions politiques ? L’état est-il capable de se fâcher avec les syndicats de police ?

-zulianit

Bonjour Zulianit,
On ignore encore avec certitude si le président de la République abordera cette question dimanche soir lors de son allocution. Plusieurs dirigeants politiques s’en sont saisis et certains, à l’instar du chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ont mis en cause les syndicats de police. « Les syndicats de police se comportent d’une manière indigne », a ainsi déclaré le député des Bouches-du-Rhône lors d’une conférence de presse à Marseille. « On a besoin de policiers républicains, et en effet il y a des policiers républicains et heureusement pour nous tous. Il y en a plein à la police, mais ceux-là ils souffrent. »
Emmanuel Macron a, de son côté, fustigé mercredi en conseil des ministres, « le racisme et la discrimination, ce fléau qui est une trahison de l’universalisme républicain » et « une maladie qui touche toute la société », a rapporté la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Le chef de l’Etat « a appelé à être intraitable sur ce sujet » et à « renforcer les actions » contre le racisme.
Le Monde aujourd’hui à 13h18
SUR LEMONDE.FR
« Nous appelons toutes les villes de France à venir manifester avec nous pour exiger vérité et justice pour Adama et toutes les victimes de la police ou de la gendarmerie », harangue le Comité Adama Traoré.

Après des années d’un militantisme souvent confiné à la banlieue, le comité Adama, qui a réussi à mobiliser 20 000 personnes le 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris, s’est imposé comme le fer de lance de la lutte contre les violences policières.

Son discours s’est politisé et élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d’un « racisme systémique », trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, qui a suscité une vague planétaire d’indignation.

Samedi, participeront notamment à la marche les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga, ainsi que le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au côté d’une génération les nerfs à vif, qui a multiplié les gestes symboliques, du poing levé au genou à terre.

« Ça nous dépasse et c’est ce qu’on veut » : comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières

Le Monde.frLe 2 juin, au moins 20 000 personnes manifestaient à Paris, à l’appel du comité La Vérité pour Adama Traoré, mort en 2016 après une interpellation par les gendarmes. Jeunes des quartiers, « gilets jaunes », lycéens : l’ampleur du rassemblement a pris tout le monde de court.

Le Monde aujourd’hui à 13h14
RÉACTIONS
Le ton est à l’apaisement du côté de l’exécutif, tensions entre les policiers et la Place Beauvau

« Il ne faut pas perdre la jeunesse », s’est inquiété jeudi le président de la République, Emmanuel Macron, dont l’allocution dimanche soir sera autant scrutée par les cortèges antiracistes que des policiers épuisés, écœurés d’être « jetés en pâture » par leur ministre, Christophe Castaner. Le racisme est « une maladie qui touche toute la société »a déclaré mercredi en conseil des ministres le chef de l’Etat, tout en défendant les forces de l’ordre, « dont l’écrasante majorité ne saurait être salie ».

Samedi, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a suggéré dans une tribune au Monde de rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et de « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».

Le ton est à l’apaisement après une semaine difficile pour l’exécutif. Pressé d’agir, le ministre de l’intérieur avait annoncé des sanctions de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, avant de reconnaître une erreur. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a en revanche confirmé la suppression de la technique d’interpellation dite d’« étranglement », qui ne sera plus enseignée.

Samedi matin sur France Inter, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, a pris acte du recul du ministre, mais déploré qu’il se soit aventuré sur un « terrain technique qui ne devrait pas être le sien ». Jean-Paul Mégret, le secrétaire général du Syndicat indépendant des commissaires de police, estime, lui, dans Le Parisien, que « le contact » avec Christophe Castaner « est largement rompu ».

Evoquant une lettre adressée par le ministre à l’ensemble des forces de l’ordre, Frédéric Lagache, du syndicat Alliance, affirme que cela ne suffira pas à apaiser la colère de policiers « blessés et touchés dans leur honneur » et qui attendent maintenant « d’être reçus » par M. Macron. « La balle est maintenant dans le camp du président », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP).
Le Monde aujourd’hui à 12h28
SUR LEMONDE.FR
Adama Traoré : les zones d’ombre d’une affaire devenue un symbole
Depuis 2016, les experts médicaux se contredisent sur les causes de la mort du jeune homme, dont le nom est aujourd’hui scandé dans les manifestations contre les violences policières et le racisme. Le Monde retrace cette affaire judiciaire hors norme et met au jour les incohérences d’un témoin-clé.
Le Monde aujourd’hui à 12h27
Bonjour à tous,
Nous allons suivre dans ce direct les manifestations contre le racisme et les violences policières qui ont lieu dans plusieurs villes de France ce samedi.
Le principal défilé se déroule à Paris, entre République et Opéra, à partir de 14h30. Plusieurs de nos journalistes sont sur place pour suivre ce rassemblement.
D’autres manifestations sont prévues notamment à Marseille, à Lyon, à Montpellier, à Nantes, à Saint-Nazaire, à Bordeaux ainsi qu’à Strasbourg dimanche.
Le Monde aujourd’hui à 15h06
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Pierre Bouvier suit le rassemblement parisien : 

 PIERRE BOUVIER/LE MONDE
Le Monde aujourd’hui à 14h59
TÉMOIGNAGES
« Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire »

BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

C’est la première fois qu’ils se sentent « représentés », la première fois, depuis les émeutes de 2005, qu’ils ont l’impression que quelqu’un se bat pour eux, pour les quartiers. Mamadou Marega, 29 ans, Job Doruilma, 27 ans, et Baba Dabo, 27 ans, ont, tous les trois, grandi à Clichy-sous-Bois (93). Pour eux, Assa Traoré, c’est “notre grande sœur, disent-ils en choeur. « Elle nous représente mieux qu’on ne se représente nous-mêmes », renchérit Baba Dabo, « Lanzy », de son nom de rappeur. « Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire », explique Mamadou Marega, éducateur. Alors qu’un groupe de personnes déroule une banderole sur le toit de l’immeuble d’en face, sur laquelle est inscrit « Justice pour les victimes du racisme anti-blanc », ils scandent, avec la foule, « Tout le monde déteste les fachos » avant de lever le poing en réclamant « Justice pour Adama ».

(de notre journaliste Louise Couvelaire)

Le Monde aujourd’hui à 14h56
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Henri Seckel suit le rassemblement parisien :  
Le Monde aujourd’hui à 14h53
VOS QUESTIONS

Bonjour, des nouvelles de Lille ? C’était un peu tendu les manifs de la semaine dernière

-Laure

Bonjour Laure,
Pour l’instant, nous n’avons pas plus d’information sur la manifestation à Lille, où le départ du cortège est prévu pour 15 heures.
Le Monde aujourd’hui à 14h41
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Pierre Bouvier suit le rassemblement parisien :  
Le Monde aujourd’hui à 14h40
VOS QUESTIONS

Bonjour,On sait que les Noirs américains et les populations autochtones aux USA ainsi que les BAME (Black, Asian & Minority Ethnic) au Royaume-Uni sont, de manière disproportionnée, affectés par le Covid-19, ce qui a jeté une lumière crue sur les inégalités mais aussi le racisme systémique dont ces populations sont victimes au quotidien. En France, les statistiques ethniques ne sont pas possibles mais l’impact de l’épidémie en Seine St Denis accrédite l’hypothèse qu’en France aussi, les populations non blanches ont été plus durement touchées par le Covid. Le gouvernement ne s’est pas exprimé à ce sujet. Est-il seulement conscient de la situation? Est-ce qu’une enquête est en cours? Est-ce que cela peut faire l’objet d’une commission d’enquête au Parlement?Merci de votre travail
-Sirin

Bonjour Sirin,
Effectivement, la France, à l’inverse des pays anglo-saxons, a interdit les politiques ciblées, les quotas ou les statistiques ethniques pour traiter tous les citoyens à égalité. Dans une tribune au Monde, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a plaidé pour rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».
« Le problème du racisme en France n’est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d’un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l’honneur de la France. »
Durant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était plutôt dit « favorable de manière pragmatique à multiplier le testing, la réponse pénale, et le name and shame [nommer et blâmer] » pour les entreprises pratiquant la discrimination à l’embauche.
Quant à la situation en Seine-Saint-Denis, des élus du département l’ont dénoncée dans une tribune au Monde et appelé le gouvernement a prendre les mesures qui s’imposent :

Aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes.

Le Monde – Photos aujourd’hui à 14h36

Le Comité Adama Traoré donne une conférence de presse au départ de la manifestation à Paris, place de la République, le 13 juin. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le Monde aujourd’hui à 14h29
VOS QUESTIONS

Bonjour, comment fonctionne le comité Adama? de qui est il constitué en plus d’Assa Traore? est ce une association? comment se finance t’il? merci!

-Nassim

Bonjour Nassim,
Le Comité Adama Traoré est en France le fer de lance de la mobilisation contre les violences policières, revenues au premier plan depuis la mort de George Floyd aux Etats-Unis.

Assa Traoré, soeur d’Adama mort après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) le 19 juillet 2016, est en première ligne depuis quatre ans pour réclamer « vérité et justice » dans ce dossier, qui est toujours en cours d’instruction. Dès le début, cette éducatrice spécialisée de 35 ans et sa famille ont pu compter sur un collectif efficace et soudé d’une « vingtaine » de personnes. Parmi eux, des proches de la famille, mais aussi des militants de longue date. C’est le cas de Youcef Brakni, 34 ans, qui vit en Seine-Saint-Denis. Arrivé dès le 20 juillet dans la petite cité de Beaumont, il fait ce qu’il a l’habitude de faire lorsqu’un jeune meurt lors d’une interpellation : « On prend contact avec la famille, les jeunes du quartier, on ne s’impose pas, on donne des conseils, comment éviter certains pièges. » Le comité s’appuie aussi sur l’expérience du Mouvement de l’immigration des banlieues (MIB), organisation née dans les années 1990, après la Marche pour l’égalité de 1984. Autre pilier du comité, Almamy Kanouté. Carrure imposante, le militant associatif de Fresnes (Val-de-Marne) a récemment joué dans le film Les Misérables de Ladj Ly, dont le sujet porte sur une bavure policière. Le réalisateur fait d’ailleurs partie des personnalités qui ont contribué à la médiatisation du comité, aux côtés de figures du rap français (Youssoupha, Fianso, Kery James…) ou de l’acteur Omar Sy.

La vente des tee-shirts « Justice pour Adama » et les dons sont leur principal moyen de financement.
Les membres du comité se sont efforcés d’occuper l’espace médiatique : ils ont défilé aux côtés des « gilets jaunes », pris la tête d’une manifestation de partis et d’organisations de gauche contre la politique de Macron en mai 2018, participé à l’occupation d’un centre commercial avec les militants écologistes radicaux de Extinction Rebellion… Le 2 juin, ils ont organisé une manifestation d’ampleur devant le Palais de justice de Paris, et ils sont de toutes les marches contre les violences policières. Ils tiennent en outre régulièrement des réunions dans les quartiers populaires.
Le comité est enfin très actif sur les réseaux sociaux, un moyen de faire « jeu égal » avec les médias, où il utilise désormais le hashtag #Generationadama.
Le Monde aujourd’hui à 14h10
VOS QUESTIONS

Bonjour ! Y-a-t-il un rassemblement prévu à Toulouse ?

-Seven

Bonjour Seven,

Au nom de l’état d’urgence, le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, a pris un arrêté interdisant toute manifestation ou tout rassemblement de plus de dix personnes, samedi 13 juin, à Toulouse. L’arrêté, signé le 10 juin, mentionne notamment des regroupements possibles de « gilets jaunes », sans allusion au mouvement contre le racisme et les violences policières en France.

Le Monde aujourd’hui à 14h06
SUR LE TERRAIN
Notre journaliste Henri Seckel est à Paris pour suivre le rassemblement :
Le Monde aujourd’hui à 14h05
A L’INTERNATIONAL
A Londres, mises en garde de la police avant des manifestations antiracistes

La police britannique a prié les manifestants antiracistes de suivre un itinéraire précis et de se disperser à 17 heures, heure locale, pour éviter les affrontements avec des militants d’extrême droite qui prévoient une contre-manifestation le même jour dans la capitale anglaise. Le commandant Bas Javid, de la police de Londres, a déclaré « comprendre » leur désir de manifester mais leur a demandé de ne pas se rendre dans la ville, soulignant le risque de violences mais aussi de transmission du coronavirus, qui a fait plus de 41 000 morts dans le pays. Bien que le mouvement Black Lives Matter ait annulé la manifestation prévue en début d’après-midi dans le centre de la capitale, la police s’attend à ce que des milliers de personnes y défilent.

Des policiers font face à des manifestants de la Democratic Football Lads Alliance, un mouvement de droite, contre le rassemblement antiraciste prévu le même jour, samedi 13 juin 2020, à Whitehall, près de Parliament Square, à Londres. La mort de George Floyd, aux Etats-Unis, a suscité outre-Manche des manifestations de groupes d’extrême droite ainsi que du mouvement Black Lives Matter, et, plus largement, un débat sur le passé colonial du Royaume-Uni. (JONATHAN BRADY/PA via AP)
Le Monde aujourd’hui à 13h52
SUR LEMONDE.FR
Jacques Toubon, dont le mandat de six années comme Défenseur des droits prendra fin en juillet, n’a cessé de répéter aux gouvernements successifs combien le respect de la déontologie par les forces de l’ordre est un élément central de la confiance des citoyens à l’égard des institutions. Or les tensions croissantes apparues lors des manifestations contre la loi travail, en 2016, puis lors du mouvement des « gilets jaunes », en 2018 et 2019, ont creusé un fossé… que les interventions du Défenseur des droits ne sont pas parvenues à combler.

Les réclamations contre les forces de l’ordre ont augmenté de 29 % en France en 2019

Le Monde.frLe Défenseur des droits déplore qu’aucune des poursuites disciplinaires qu’il a demandées pour des manquements déontologiques n’ait été suivie d’effet.

Le Monde aujourd’hui à 13h42
VOS QUESTIONS

Salut le live ! Vous revoilà !Une question importante puisque Henri Seckel ne couvrira pas roland garros, est ce qu’il aura le droit de liver le tour de France ?

-Fan de Seckel

Bonjour Fan de Seckel,

A priori, Henri ne sera pas chargé du suivi du Tour de France cette année… Mais il sera dans le cortège parisien cet après-midi pour vous faire suivre le rassemblement contre les violences policières depuis le terrain. C’est déjà ça !

Le Monde aujourd’hui à 13h39
SUR LEMONDE.FR
Depuis la mort de George Floyd, tué lors de son interpellation aux Etats-Unis, le 25 mai, le mouvement contre les violences policières s’est étendu dans le monde et notamment en France, où des milliers de manifestants se sont mobilisés ces derniers jours. Fabien Jobard, directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), au sein du centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), estime que « la mort de George Floyd a constitué l’élément déclencheur d’une colère qui s’accumule en différentes strates depuis des années ».

« L’institution policière est extrêmement perméable au racisme »

Le Monde.frSelon Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et coauteur de « Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes », il faut « poser clairement, sans détour, le problème de racisme policier ».

Le Monde aujourd’hui à 13h33
Pour rappel : Le parquet de Paris a annoncé, vendredi 5 juin, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injure publique à caractère raciste » et « provocation publique à la haine raciale », après la révélation de messages racistes publiés sur Facebook par un groupe réunissant des membres des forces de l’ordre. L’ouverture de cette enquête survient quelques heures après que le parquet a été saisi par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur ces échanges dévoilés, la veille, par le site d’informations StreetPress. L’association antiraciste La Maison des potes a, elle, annoncé une plainte contre X arguant que « le racisme est un mal qui ronge de plus en plus » les forces de l’ordre.

Dans un autre dossier, des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie WhatsApp, ont été renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire. Arte Radio et Mediapart ont diffusé une partie de leur contenu.

Le Monde aujourd’hui à 13h26
VOS QUESTIONS

Les révelations sur l’existence de groupes de discussion racistes au sein de la police découverts par plusieurs autres journaux peuvent-ils influencer les décisions politiques ? L’état est-il capable de se fâcher avec les syndicats de police ?

-zulianit

Bonjour Zulianit,
On ignore encore avec certitude si le président de la République abordera cette question dimanche soir lors de son allocution. Plusieurs dirigeants politiques s’en sont saisis et certains, à l’instar du chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ont mis en cause les syndicats de police. « Les syndicats de police se comportent d’une manière indigne », a ainsi déclaré le député des Bouches-du-Rhône lors d’une conférence de presse à Marseille. « On a besoin de policiers républicains, et en effet il y a des policiers républicains et heureusement pour nous tous. Il y en a plein à la police, mais ceux-là ils souffrent. »
Emmanuel Macron a, de son côté, fustigé mercredi en conseil des ministres, « le racisme et la discrimination, ce fléau qui est une trahison de l’universalisme républicain » et « une maladie qui touche toute la société », a rapporté la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Le chef de l’Etat « a appelé à être intraitable sur ce sujet » et à « renforcer les actions » contre le racisme.
Le Monde aujourd’hui à 13h18
SUR LEMONDE.FR
« Nous appelons toutes les villes de France à venir manifester avec nous pour exiger vérité et justice pour Adama et toutes les victimes de la police ou de la gendarmerie », harangue le Comité Adama Traoré.

Après des années d’un militantisme souvent confiné à la banlieue, le comité Adama, qui a réussi à mobiliser 20 000 personnes le 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris, s’est imposé comme le fer de lance de la lutte contre les violences policières.

Son discours s’est politisé et élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d’un « racisme systémique », trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, qui a suscité une vague planétaire d’indignation.

Samedi, participeront notamment à la marche les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga, ainsi que le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au côté d’une génération les nerfs à vif, qui a multiplié les gestes symboliques, du poing levé au genou à terre.

Le 2 juin, au moins 20 000 personnes manifestaient à Paris, à l’appel du comité La Vérité pour Adama Traoré, mort en 2016 après une interpellation par les gendarmes. Jeunes des quartiers, « gilets jaunes », lycéens : l’ampleur du rassemblement a pris tout le monde de court.
Le Monde aujourd’hui à 13h14
RÉACTIONS
Le ton est à l’apaisement du côté de l’exécutif, tensions entre les policiers et la Place Beauvau

« Il ne faut pas perdre la jeunesse », s’est inquiété jeudi le président de la République, Emmanuel Macron, dont l’allocution dimanche soir sera autant scrutée par les cortèges antiracistes que des policiers épuisés, écœurés d’être « jetés en pâture » par leur ministre, Christophe Castaner. Le racisme est « une maladie qui touche toute la société »a déclaré mercredi en conseil des ministres le chef de l’Etat, tout en défendant les forces de l’ordre, « dont l’écrasante majorité ne saurait être salie ».

Samedi, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a suggéré dans une tribune au Monde de rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et de « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».

Le ton est à l’apaisement après une semaine difficile pour l’exécutif. Pressé d’agir, le ministre de l’intérieur avait annoncé des sanctions de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, avant de reconnaître une erreur. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a en revanche confirmé la suppression de la technique d’interpellation dite d’« étranglement », qui ne sera plus enseignée.

Samedi matin sur France Inter, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, a pris acte du recul du ministre, mais déploré qu’il se soit aventuré sur un « terrain technique qui ne devrait pas être le sien ». Jean-Paul Mégret, le secrétaire général du Syndicat indépendant des commissaires de police, estime, lui, dans Le Parisien, que « le contact » avec Christophe Castaner « est largement rompu ».

Evoquant une lettre adressée par le ministre à l’ensemble des forces de l’ordre, Frédéric Lagache, du syndicat Alliance, affirme que cela ne suffira pas à apaiser la colère de policiers « blessés et touchés dans leur honneur » et qui attendent maintenant « d’être reçus » par M. Macron. « La balle est maintenant dans le camp du président », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP).
Le Monde aujourd’hui à 12h28
SUR LEMONDE.FR
Adama Traoré : les zones d’ombre d’une affaire devenue un symbole
Depuis 2016, les experts médicaux se contredisent sur les causes de la mort du jeune homme, dont le nom est aujourd’hui scandé dans les manifestations contre les violences policières et le racisme. Le Monde retrace cette affaire judiciaire hors norme et met au jour les incohérences d’un témoin-clé.
Le Monde aujourd’hui à 12h27
Bonjour à tous,
Nous allons suivre dans ce direct les manifestations contre le racisme et les violences policières qui ont lieu dans plusieurs villes de France ce samedi.
Le principal défilé se déroule à Paris, entre République et Opéra, à partir de 14h30. Plusieurs de nos journalistes sont sur place pour suivre ce rassemblement.
D’autres manifestations sont prévues notamment à Marseille, à Lyon, à Montpellier, à Nantes, à Saint-Nazaire, à Bordeaux ainsi qu’à Strasbourg dimanche.

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