La deuxième grande trahison de Philippe Martinez

LR: Les bureaucrates qui dirigent la CGT commettent leurs petites trahisons coutumières, en particulier quand ils jouent leurs rôles dans la mise en scène de la fiction du « dialogue social » en bons « partenaires sociaux », et vont siéger dans les multiples structures de « concertation » mises en place par le pouvoir pour berner les travailleurs en accréditant l’idée qu’il existe ce « dialogue social qui n’est rien d’autre que l’autre nom de la « collaboration de classe. A quoi servent ces conciliabules mises à part  leurs petites mangeoires, sinon affaiblir le mouvement social, sans rien obtenir pour les travailleurs depuis des décennies.

Mais en matière de « grande trahison » Philippe Martinez s’était déjà illustré avec tout le bureau confédéral en manifestant son allégeance envers Macron à l’Elysée en pleine crise des gilets jaunes et en signant un communiqué intersyndical scélérat – sans la signature de SUD et dénoncé par l’UD CGT 04 – le 6 décembre 2018. Les syndicats ont porté un véritable coup de poignard dans le dos du mouvement social qui s’unifiait gilets jaunes et syndicalistes de base; un modèle à lire dans les écoles de formation comme l’expression assumée de la collaboration de classe:  « le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays. C’est pourquoi nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications ». Une manière pour le moins clair de condamner la colère exprimée par les gilets jaunes, sans dire un mot sur les terribles violences policières, les condamnations et l’acharnement judiciaires, ou encore les blessés et mutilés, les morts. » L’article complet sur ce triste épisode:

https://www.revolutionpermanente.fr/Martinez-a-l-Elysee-sur-le-dos-des-gilets-jaunes-et-de-la-base-de-la-CGT

 Aujourd’hui, les capitalistes et leurs représentants ont bien compris qu’ils entraient dans une nouvelle période qui à juste titre les inquiète fortement car ils craignent la « tempête », économique, sanitaire, sociale – comme dirait Edouard Philippe – avec l’éventualité d’un mouvement social de grande ampleur, à la manière de celui des gilets jaunes mais qui pourrait pour aller plus loin, bloquer le pays pour virer Macron et ses sbires incompétents. Ce qui a manqué au Gilets jaunes, c’est l’unité du mouvement social et les relais dans les entreprises, quand les directions de la CGT et pire encore pour les autres ont joué le pourrissement. C’est cette perspective de la construction d’un immense mouvement social uni qui fait trembler le pouvoir et laisse sans voix les dirigeants CGT. Ils ont compris que leur seule arme était la « DIVISION » et ils nous ressortent les vieilles saloperies autour des sujets comme la laïcité, le port du voile, l’immigration, les réfugiés, l’islamisme, le terrorisme la délinquance que le mouvement des gilets jaunes avaient reléguées dans les poubelles de l’histoire en martelant les revendication sociales et de quelle façon !

Et voilà que le Philippe Martinez  apporte traitreusement sa piètre obole à cette entreprise malfaisante de division en venant sur les plateaux télés bafouiller deux stupidités, une sur la laïcité et l’autre sur le caractère tellement sacré des « palais » de la république bourgeoise qu’une femme voilée ne pourrait pas y entrer…

Pour miner un mouvement social, Philippe Martinez convoqué, répond « présent », aujourd’hui comme le 6 décembre 2018…


Syndicaliste voilée à l’Assemblée : Philippe Martinez légitime l’offensive islamophobe en évoquant la « laïcité »

Philippe Martinez, a déclaré qu’au nom de la laïcité, la syndicaliste étudiante Maryam Pougetoux, n’aurait pas dû se présenter avec un hijab à la commission d’enquête parlementaire où elle était invité jeudi dernier. Le secrétaire général de la CGT cautionne ainsi les arguments islamophobes de LREM et de l’extrême-droite.

https://www.revolutionpermanente.fr/

samedi 19 septembre

Vendredi, Ségolène Royal interrogée au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV, a qualifié Maryam Pougetoux de « militante du voile », jugeant sa venue d’acte « provocateur », et a affirmé qu’elle aussi aurait quitté la salle. Une manière pour cette figure du PS rallié à la macronie, accessoirement nommée Ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, de se positionner du côté du gouvernement et de l’offensive islamophobe qu’il mène ces dernières semaines sur le terrain de l’extrême-droite, incarnée par les sorties de Gérald Darmanin et Marlène Schiappa sur « l’ensauvagement de la société » et le projet de loi « contre les séparatismes » principalement dirigé contre les musulmans ou présumés musulmans.

Quelques heures après, c’était au tour du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, de se prononcer sur la question. Interrogé sur la chaîne Public Sénat par une journaliste qui lui a demandé si « elle n’aurait pas dû se présenter voilée à l’Assemblée Nationale », le dirigeant de la CGT a répondu « on aurait certainement dû discuter avec elle avant sur les conditions de sa venue. (…) Il y a le droit de pratiquer etc, mais (…) la laïcité est essentielle dans notre pays. »

Visiblement peu à l’aise, Philippe Martinez n’a à aucun moment dénoncer la manœuvre de la député LREM, de concert avec la droite, a occulté le sujet initial de la commission d’enquête pour laquelle la syndicaliste étudiante avait été invitée à l’assemblée, à savoir la question de la précarité dans la jeunesse en temps de crise sanitaire, pour revenir à la charge sur les thématiques identitaires et racistes. Pire, il appuie les arguments utilisés par la macronie pour instrumentaliser la laïcité afin de stigmatiser les musulmans et en particulier les musulmanes.

Dans un contexte d’offensive sécuritaire islamophobe, cette position tend en dernière instance à désarmer le mouvement ouvrier face au poison du racisme distillé par le gouvernement et l’extrême-droite, et aux attaques contre les habitants des quartiers populaires qui composent une part importante de notre camp social. C’est ce que n’ont pas manqué de relever les militants de la section CGT TUI France – salariés du groupe TUI menacés de licenciement – ainsi que de la CGT RATP du dépôt de bus Flandre, qui ont dénoncé la position de Philippe Martinez ce samedi.

Ne tombons pas dans le piège islamophobe : soutien à Maryam Pougetoux !💪✊🏼✊🏼✊🏼

La CGT RATP Flandre se désolidarise des propos de notre secrétaire général Philippe Martinez suite à l’attaque islamophobe des députés LREM et LR contre notre camarade Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’UNEF.

PDF : https://urlz.fr/dQk1

 

Ce discours répressif n’épargne d’ailleurs pas le mouvement social lui-même, puisqu’au nom de la lutte contre « les ennemis de la République », le projet de loi « contre les séparatismes » se double d’un nouveau schéma du maintien de l’ordre présenté jeudi par Gérald Darmanin, qui alloue de nouveau moyen pour la répression policière des mobilisations sociales et remet encore un peu plus en cause la présence des journalistes dans les manifestation. En effet, en pleine crise sanitaire et économique le gouvernement se retrouve aujourd’hui face au risque de potentielles explosions sur le terrain de la lutte des classes.

Face à une telle situation, l’offensive en cours attend toujours une véritable réponse. A l’heure où de nombreux responsables politiques et syndicaux – à l’image de Philippe Martinez – se sont adaptés au discours sécuritaire islamophobe promu par le gouvernement, il s’agit au contraire d’agir pour construire la mobilisation la plus large possible face à ces attaques. Dans ce cadre, l’ensemble des organisations anti-racistes, de gauche, d’extrême-gauche mais aussi syndicales devraient s’exprimer clairement en soutien à Maryam Pougetoux et penser ensemble les modalités d’une réponse à la contre-offensive sécuritaire du gouvernement.

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