Fin de l’école à domicile : un « coup de massue » pour les familles concernées

LR: L’intrusion de l’Etat dans tous les domaines de la vie des gens et de leurs libres choix, école, santé, tenues vestimentaires, sexualité , etc. devient étouffante

En annonçant, ce vendredi 2 octobre, la fin de la possibilité d’instruire ses enfants à domicile, Emmanuel Macron a visé l’islamisme radical. Mais la mesure a une portée générale. Au total, 50 000 enfants effectuant « l’école à la maison », de toutes confessions, sont concernés. Les associations qui les représentent dénoncent une mesure injuste.

L’école à la maison, c’est fini. Sauf pour raisons de santé. | FABRIZIO BENSCH, REUTERS

Ouest-France – Propos recueillis par Arnaud BELIER.

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Emmanuel Macron a annoncé, ce vendredi 2 octobre, que l’instruction scolaire à domicile sera, à partir de la rentrée 2021, « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », et qu’elle deviendra donc obligatoire au sein de l’école dès l’âge de 3 ans. 50 000 enfants font actuellement école à la maison. « Un coup de massue », dénonce Jean-Paul Bouquet, porte-parole de l’association LAIA (Libres d’apprendre et d’instruire autrement).

C’est plus que de la surprise, c’est un coup de massue. En même temps, ça ne m’étonne pas. Cela fait des années que les autorités veulent notre peau. Déjà en 2010, un rapport du Georges Fenech avait accusé l’instruction en famille de dérive sectaire [171 contrôles de familles avaient été jugés « non satisfaisants », N.D.L.R.].

Ce type de procès est tellement dérisoire. Et là, on s’en prend à nouveau à nous, alors que nous avons de plus en plus d’appels de famille qui veulent déscolariser leurs enfants, car ils ne supportent plus de devoir porter un masque à l’école. Comme par hasard.

Il s’agit, selon le président de la République, de lutter contre le « séparatisme »…

Je ne nie pas du tout le problème du radicalisme, certaines familles musulmanes qui sollicitent notre association pour avoir des conseils disent que cela existe parfois. Mais là, c’est un vrai coup de bulldozer que passe Macron.

Le Président nie notre individualité. Il dit : vous n’avez pas le droit d’être des personnes qui font des choix de vie ; vous devez avant tout être des républicains. Je ne suis pas d’accord : moi, je suis d’abord une personne. C’est comme si on interdisait de manger, au prétexte qu’il y a parfois des produits chimiques dans la nourriture. On est des pions sur un échiquier que Macron pousse à sa guise.

Qu’est-ce qui vous gêne dans la scolarisation classique ?

J’ai donné des cours à ma fille à la maison jusqu’à ce qu’elle obtienne son brevet, elle a ensuite fait le choix d’aller au lycée. Elle a eu son bac avec 14 de moyenne, on ne peut pas dire qu’elle a été traumatisée.

À la maison, elle avait deux heures de cours par jour. Scolarisée, elle aurait six heures de cours, avec les devoirs, on arrivait facilement à 8 heures, c’est plus qu’un adulte. Là, elle avait du temps pour faire du théâtre, du cheval, de la musique, de s’épanouir.

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