Coronavirus : Didier Raoult s’inquiète d’une nouvelle mutation plus virulente

Interrogé sur l’état de la situation sanitaire à Marseille, Didier Raoult s’est montré moins rassurant qu’à l’été, lorsqu’il évoquait un virus moins virulent.

Alarmiste, le professeur Raoult ? Tête baissée, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection a évoqué ce mardi 6 octobre sur CNews une nouvelle variante du coronavirus, «moins bénigne que la précédente» qui datait de «juillet-août».

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Affirmant de nouveau sa théorie de la «surmutation» du Covid-19, le professeur Raoult a suggéré qu’il existait des «mini-épidémies avec plusieurs variants différents (…) et on a l’impression que ces variants n’ont pas la même sévérité.» «Le premier variant, qui circulait en juillet-août, donnait (…) une sévérité moindre : moins d’hospitalisations, moins de réanimations, moins de morts». Aujourd’hui, «le variant 4» nous fait «penser qu’il n’est pas aussi banal ni aussi bénin.»

Mi-septembre déjà, lors d’une audition par la commission d’enquête du Sénat, le professeur Raoult avait avancé cette thèse, expliquant que le coronavirus aurait muté, rendant la maladie moins grave. Or, plusieurs spécialistes avaient dénoncé cette affirmation auprès du Figaroexpliquant qu’un virus est perpétuellement en mutation, se répliquant pour s’adapter à la réponse de notre système immunitaire. Mais «si l’on définit un mutant par la présence d’une seule mutation, je dirais que l’on connaît actuellement environ 80.000 mutants !», avait ironisé le Pr François Balloux, directeur de l’Institut de génétique de l’University College London.

Interrogé sur l’état de la situation sanitaire à Marseille, Didier Raoult s’est montré moins rassurant qu’autrefois : «Il se passe l’inverse de ce qu’on pourrait imaginer : on était sur la pente d’une petite diminution et là, il y a une petite réaugmentation qui succède à la fermeture des restaurants et des bars.»

Sur l’aérosolisation du virus, Didier Raoult persiste : «Le risque d’exposition aéroportée est relativement faible à côté du risque d’exposition manuporté (transmis par les mains, NDLR)». Ce que contredisent de nombreux experts scientifiques, dont Lidia Morawska, spécialiste des aérosols, qui avait notamment affirmé au Figaro qu’«une bonne ventilation permettait d’évacuer le virus», et que le «risque (de contamination) augmentait si la personne infectée restait dans un lieu clos, diffusant des particules infectieuses de façon continue».

Enfin, questionné sur la gestion de l’épidémie par les États, le professeur Raoult estime que «l’Europe de l’Ouest et les États-Unis font plutôt moins bien que les autres pays du monde (…) peut-être parce que nos populations sont trop réactives ou trop émotives».

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