Le pass sanitaire est-il aussi strict dans les autres pays d’Europe ?

Quelles sont les formules qui ont été retenues, à date, par les Etats pour endiguer la progression du variant Delta ? Force est de constater que l’application d’un pass sanitaire dans les lieux du quotidien n’est pas homogène sur le Vieux continent. Et les choix ne sont pas toujours corrélés au niveau de vaccination du pays.

La France est l’un des derniers pays à avoir mis en place le pass sanitaire mais ses conditions d’application sont plus étendues que dans la plupart des pays voisins. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Très critiqué puis adopté en urgence par les parlementaires en France cette semaine, le pass sanitaire (qui atteste d’un schéma vaccinal complet, un test négatif de 48 heures, ou un test RT-PCR positif attestant du rétablissement du Covid-19 de moins de six mois), est-il le plus contraignant par rapport à ses voisins européens ? Alors que les modalités des contrôles se précisent, notamment pour les trains longue distance, ce sont au total près de 750 millions d’habitants du Vieux continent qui devront adapter leur quotidien à ces nouvelles règles d’identification sanitaire.

Le Danemark assouplit son pass sanitaire

Au printemps, la Hongrie et le Danemark ont été parmi les premiers pays européens à lancer le pass. Au Danemark, il est toujours obligatoire pour accéder à divers lieux, comme les salons de coiffure ou les salles de sport. Mais il ne sera plus nécessaire à partir de dimanche dans les musées, cinémas et théâtres et à partir du 1er septembre dans les bars et restaurants.

En Hongrie, seuls des certificats d’immunité, délivrés dès la première dose de vaccin, sont requis dans les établissements de santé, pour accéder aux événements sportifs ou musicaux ainsi qu’aux événements regroupant plus de 500 personnes. Le pass sanitaire est délivré dès la première dose de vaccin.

En Autriche, un « green pass » est requis depuis début juillet pour accéder notamment aux restaurants et lieux culturels.

Au Luxembourg, un pass est demandé uniquement dans les commerces.

Au Portugal, il est notamment requis pour séjourner dans un hôtel ou faire du sport. Il est aussi demandé pour accéder aux salles intérieures des restaurants, mais seulement le week-end dans les régions les plus touchées.

La France est l’un des derniers pays à avoir rejoint le mouvement mais ses conditions d’application sont plus étendues que dans la plupart des pays voisins. Le pass sanitaire y est obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs et de culture (cinémas, musées…) qui rassemblent plus de 50 personnes. Début août, il sera étendu début août aux cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, ainsi qu’aux établissements médicaux.

Dans le milieu professionnel, les contrats de travail en CDD ou CDI sont, selon les secteurs concernés, fragilisés dans certaines situations.

Pour les voyages, la SNCF a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait poursuivre son système d’amendes pour les contrevenants.

L’Hexagone vient néanmoins de passer mardi le cap des 50% de personnes vaccinées, avec 50,5% de la population dotée d’un schéma vaccinal complet, un niveau toutefois éloigné du seuil d’immunité collective estimé à environ 90% avec le nouveau variant Delta.

L’Italie imposera, elle, à partir du 6 août un « green pass » pour accéder aux lieux fermés comme les bars et restaurants, piscines, salles de sport, enceintes sportives, musées, cinémas, théâtres, parcs thématiques… Comme en Hongrie, il sera délivré dès la première dose de vaccin.

En Irlande, le pass sanitaire n’est pour l’heure exigé que pour accéder aux salles intérieures des restaurants et pubs.

Moscou abandonne une mesure impopulaire

En Allemagne et en Espagne, ce sont les régions qui ont la main sur l’introduction d’un tel pass. A noter que ces pays ont franchi les 50% de leur population vaccinée. « Plus d’un Allemand sur deux (50,2%, soit 41,8 millions) bénéficie d’une protection vaccinale complète, 61,1% (50,85 millions) des citoyens ont été vaccinés au moins une fois », s’est félicité le ministre de la Santé Jens Spahn sur Twitter.

En Espagne, la Galice (nord) a été récemment la première région à l’introduire pour accéder à l’intérieur des bars et restaurants des communes les plus touchées par le Covid-19. Aux Canaries, un certificat sanitaire sera requis pour entrer dans les cinémas, théâtres et salles de sport dans les villes dont le taux d’incidence dépasse 500 cas pour 100.000 habitants.

Dans le reste de l’Espagne, où les régions ont davantage d’autonomie, le pass sanitaire est appliqué de manière semblable à la France. Mais la présentation du pass sanitaire n’est pas encore obligatoire dans toutes les régions, dans tous les transports, autrement dit dans tous les établissements accueillant du public comme c’est le cas dans l’Hexagone au niveau national. Ainsi, le président de la région Andalousie aimerait voir le pass sanitaire se généraliser, au-delà des discothèques, indique El Pais. Mais la décision est encore soumise à l’autorisation de l’instance locale.

En Allemagne, selon les Länder, un certificat de vaccination ou un test négatif peut être requis pour accéder à des lieux comme les hôtels, les salles de sport, les cinémas ou les lieux de prostitution.

En Russie, la région de Moscou a mis en place fin juin un pass sanitaire pour aller au restaurant mais cette mesure très impopulaire a été abandonnée au bout de trois semaines. Pourtant en Russie, seule une part de 16% de la population est entièrement vaccinée selon le site Our World in data au 27 juillet.

Facultatif dans certains pays

En Suisse, le pass sanitaire est facultatif dans de nombreux lieux, comme les bars et restaurants, les foires, les théâtres, les cinémas, les musées ou les piscines. Il n’est obligatoire que pour accéder aux manifestations de plus de 1.000 personnes et aux espaces restreints, comme les boîtes de nuit.

Au Royaume-Uni, le gouvernement prévoit d’introduire en septembre un pass sanitaire pour entrer dans les boîtes de nuit et « autres lieux accueillant beaucoup de monde ». Les matchs de football professionnel pourraient être concernés. Pour l’heure, le pays compte toujours sur la vaccination (achevée par 55% de sa population et 14% partiellement), selon les données reprises sur Our World in data.

(avec AFP)

 

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