Automobile : la pénurie de semi-conducteurs entraîne de nouveaux arrêts de production en France

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Juliette Barot Marion d’Allard

Le manque de semi-conducteurs, causé notamment par une hausse de la demande et la recrudescence du Covid en Asie, va notamment affecter les sites Stellantis (ex-PSA) de Rennes et Sochaux.

De retour de trois semaines de congé, les ouvriers de l’usine Stellantis (ex-PSA) de Rennes pensaient voir les problèmes de pénurie de composants s’éloigner. Mais, « après une semaine de travail, c’est un peu la douche froide », déplore Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE du site. Car, à partir de ce vendredi, aucun modèle de Peugeot 5008 ou Citroën C5 Aircross ne sortira des lignes de production. La direction a annoncé la mise à l’arrêt de l’usine pour une semaine, sans certitude sur la reprise de l’activité au 28 août, plaçant ainsi la majorité des 1 300 ouvriers en activité partielle.

700 000 voitures non assemblées chez Stellantis

Une nouvelle fois, la pénurie mondiale de semi-conducteurs, ces petites puces électroniques essentielles tant pour le secteur automobile que pour l’électroménager, explique cette énième suspension de l’activité sur le site de la Janais. En cause cette fois, la propagation rapide du variant Delta en Asie du Sud-Est et la découverte d’un cluster de Covid dans l’usine malaisienne qui produit les semi-conducteurs nécessaires à la fabrication du BSI (boîtier de servitude intelligent), le « cerveau » de la voiture, importé depuis la Pologne. En plus des 400 véhicules qui ne seront pas produits chaque jour sur le site rennais, cette rupture d’approvisionnement va entraîner l’arrêt de l’usine de Sochaux, prévu entre lundi et mercredi prochain.

Avec 82 séances de travail supprimées depuis le début de l’année pour les deux chaînes d’assemblage des Peugeot 308, 3008 et 5008, quelque 30 000 véhicules n’auraient pas été produits sur le seul site sochalien avant ce nouvel arrêt. Pour l’ensemble du groupe, Stellantis annonçait début août un total de 700 000 voitures non assemblées, faute d’approvisionnement. Et le ralentissement de la production devrait se poursuivre jusqu’à l’année prochaine, une prévision pessimiste loin de rassurer les salariés. « On est inquiets pour l’avenir, prévient Laurent Valy. La fin de la crise ne devrait pas intervenir avant fin 2022. » Le défaut de composants électroniques ne touche pas que Stellantis.

À Toyota Onnaing, 4 500 salariés au chômage partiel

Ce jeudi, Toyota a également annoncé une baisse de 40 % de sa production, prévue pour septembre au niveau mondial. Des 900 000 véhicules qui devaient sortir des chaînes, seulement 500 000 devraient donc être livrés. Le constructeur japonais, qui avait réussi à faire face à la pénurie grâce à son stock de composants, voit donc également son rythme de production rattrapé par la pandémie et ses conséquences. La marque a annoncé la suspension de son activité au Japon, et une réduction de sa production en Amérique du Nord, en Chine, mais également en Europe.

En France, l’usine d’Onnaing (Nord) n’est pas épargnée. La reprise est décalée de deux semaines et les 4 500 salariés qui y assemblent d’ordinaire la Yaris devraient être placés au chômage partiel. Quinze jours d’arrêt forcé qui « seront payés à 70 % du salaire brut », dénonce la CGT du site nordiste. « Les travailleurs ne sont en rien responsables de cet arrêt de production », poursuit le syndicat, qui rappelle que, « avec 6,9 milliards d’euros de bénéfice en seulement trois mois, d’ avril à juin 2021, Toyota a largement les moyens d’assurer 100 % des salaires et des primes pour tous, intérimaires, CDD et CDI ».


@JEFF KOWALSKY / AFP

Deux usines Stellantis de nouveau à l’arrêt

Vendredi 20 Août 2021

La pénurie de semi-conducteurs, causée notamment par la hausse de la demande et la recrudescence du Covid en Asie, va entraîner de nouvelles suspensions de la production automobile, quelques jours seulement après la reprise.

De retour de trois semaines de congé, les ouvriers de l’usine Stellantis (ex PSA) de Rennes pensaient voir les problèmes de pénurie de composants s’éloigner. « Après une semaine de travail, c’est un peu la douche froide », déplore Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE du site. Car à partir de ce vendredi, aucun modèle de Peugeot 5008 ou Citroën C5 Aircross ne sortira des lignes de production. La direction a annoncé l’arrêt du site pour une semaine, sans certitude sur la reprise de l’activité au 28 août, plaçant la majorité des 1300 ouvriers en activité partielle.

Une nouvelle fois, la pénurie mondiale de semi-conducteurs, ces petites puces électroniques essentielles tant pour le secteur automobile que pour l’électroménager, explique cette énième suspension

 

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