Birmanie : des dizaines de personnes retrouvées mortes calcinées après des affrontements dans l’est du pays

L’ONG Save the Children a annoncé que deux membres de son personnel avaient été « pris dans l’incident » et étaient portés disparus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP

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Les dépouilles d’une trentaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été retrouvées dans des camions calcinés, samedi 25 décembre, en Birmanie, selon un responsable rebelle et une ONG. Après la publication dans la matinée sur les réseaux sociaux de photos des véhicules, des membres des Forces de défense du peuple (PDF), une organisation opposée à la junte militaire, se sont rendus sur les lieux, sur une route du canton de Hpruso, dans l’État de Kayah (est). « Nous avons trouvé des cadavres brûlés dans deux camions. Nous avons trouvé 27 cadavres », a déclaré un responsable sous couvert d’anonymat. Un autre témoin a déclaré que « 27 crânes » ont été identifiés, « mais il y avait d’autres cadavres dans le camion, tellement calcinés que nous n’avons pas pu les compter ».

Selon l’observatoire Myanmar Witness, « 35 personnes, dont des enfants et des femmes, ont été brûlées et tuées par les militaires le 24 décembre dans le canton de Hpruso ».

Un porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a affirmé que des affrontements ont éclaté à Hpruso vendredi après que des soldats ont tenté d’arrêter sept voitures conduisant de manière « suspecte ». Ils ont tué un certain nombre de personnes, a dit à l’AFP le porte-parole, sans donner de détails.

Deux travailleurs humanitaires portés disparus

Après cette macabre découverte, l’ONG Save the Children a annoncé que deux membres de son personnel avaient été « pris dans l’incident » et étaient portés disparus. « Nous avons la confirmation que leur véhicule privé a été attaqué et incendié », a déclaré l’ONG britannique de défense des droits de l’enfant dans un communiqué.

Les deux employés rentraient chez eux après une mission humanitaire dans la région, selon Save the Children, précisant avoir suspendu ses activités dans plusieurs régions. « Nous sommes horrifiés par la violence visant des civils innocents et notre personnel qui se consacre à des tâches humanitaires, en aidant des millions d’enfants dans le besoin en Birmanie », a commenté la dirigeante de cette ONG britannique, Inger Ashing.

En octobre, l’ONG avait déploré la destruction de ses bureaux dans la ville de Thantlang, dans l’ouest du pays, dans un bombardement de la junte qui avait aussi rasé des dizaines de maisons après des combats avec un groupe local rebelle.

La Birmanie a sombré dans le chaos depuis le putsch du 1er février qui a mis fin à une transition démocratique de dix ans. En dix mois, plus de 1300 civils ont été tués, selon une ONG locale, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui rapporte des cas de tortures et d’exécutions extra-judiciaires.

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