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Pour l’économiste Patrick Artus, "on approche de la fin du modèle" capitaliste néolibéral

Selon Patrick Artus, le système ne crée pas seulement des "inégalités". Il est aussi "inefficace".

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atrick Artus, conseiller économique de la banque Natixis, invité de franceinfo lundi 10 mai 2021.
atrick Artus, conseiller économique de la banque Natixis, invité de franceinfo lundi 10 mai 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Après la pandémie de Covid-19, notre système économique aura-t-il changé ? Invité éco de franceinfo lundi 10 mai, Patrick Artus, conseiller économique de la banque Natixis, estime qu'on "approche de la fin de ce modèle". Il publie, avec Marie-Paule Virard, La dernière chance du capitalisme (Odile Jacob).

Pour l'économiste, le capitalisme néolibéral, né dans les années 1980, est tout simplement "inefficace". "Reagan et Thatcher acceptaient les inégalités comme un mal nécessaire pour avoir beaucoup d'emplois, beaucoup de croissance, beaucoup de progrès technique, beaucoup d'innovation… Mais ça n'a pas marché ! On a eu les inégalités, mais on n'a pas eu beaucoup de croissance", constate-t-il.

Contre la "rente"

Le système "fabrique une croissance qui ralentit, des gains de productivité de plus en plus faibles", analyse Patrick Artus qui fustige les dérives du "modèle actionnarial".

La rentabilité exigée du capital est extrêmement élevée et cette rentabilité élimine beaucoup d'investissements, en particulier ceux qui ont des horizons très longs.

Patrick Artus, conseiller économique de la banque Natixis

à franceinfo

"Comment vous faites si vous voulez verser 15% de rendement à vos actionnaires ?", poursuit-il, avant de détailler : "La rentabilité intrinsèque du capital productif se situe entre 5% et 6%". Selon Patrick Artus, ce choix de servir les actionnaires à un niveau élevé crée donc une situation de "rente".

Un autre capitalisme ?

Depuis quelques années, et encore plus depuis le début de la pandémie, les banques centrales, pour soutenir la croissance, rachètent massivement de la dette, créant, de facto, beaucoup de monnaie. Une tendance inquiétante, pour l'économiste. "Après avoir mis beaucoup d'endettement privé, puis beaucoup d'endettement public, puis beaucoup de monnaie, on n'a pas d'idée d'une quatrième solution", s'inquiète-t-il. "Il n'y a rien après la monnaie."

Patrick Artus prône un autre capitalisme "qui soit capable de produire du revenu de manière beaucoup plus stable, et qui soit aussi plus juste. Il n'y a pas à choisir entre l'équité et l'efficacité. Aujourd'hui, on n'a ni l'une ni l'autre."

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