Quelques centaines de gilets jaunes bravent l’interdiction de manifester

Par La Provence (avec AFP) le 16/05/2020

De Montpellier à Nantes, quelques centaines de gilets jaunes ont bravé l’interdiction de manifester en ce premier samedi post-confinement.SPEICH FRÉDÉRIC
De Montpellier à Nantes, quelques centaines de gilets jaunes ont bravé l’interdiction de manifester en ce premier samedi post-confinement, les forces de l’ordre procédant souvent à des verbalisations, ont constaté les journalistes de l’AFP.
« Il y a sanction pour tous les rassemblements de plus de dix personnes« , avait rappelé dans la matinée le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, en déplacement à Veules-les-Roses (Seine-Maritime).

À Toulouse et Nantes, qui avaient connu de fortes manifestations en 2018 et 2019, les gilets jaunes ont tenu de petits regroupements épars en centre-ville en début d’après-midi, en présence d’importantes forces de police, qui ont procédé à des verbalisations. A Bordeaux, ancien bastion du mouvement, la préfecture a compté une cinquantaine de manifestants.


Des Gilets jaunes ont bravé l’interdiction de manifester dans plusieurs villes de France

lci.fr

Un passant portant un masque aux couleurs des Gilets jaunes à côté de membres des forces de l'ordre, ce samedi à Nantes.

REGROUPEMENTS – En ce premier samedi post-confinement, quelques centaines de Gilets jaunes ont bravé l’interdiction de manifester dans plusieurs villes de France. Les forces de l’ordre ont procédé à des verbalisations et à quelques interpellations.

« Il y a sanction pour tous les rassemblements de plus de dix personnes », avait rappelé dans la matinée le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’un déplacement en Seine-Maritime. Un avertissement qui n’a pas empêché plusieurs centaines de Gilets jaunes de manifester dans plusieurs villes de France en ce premier samedi « déconfiné ».A Bordeaux, ancien bastion du mouvement, la préfecture a ainsi compté une cinquantaine de manifestants. A Nantes, de petits regroupements épars ont été tenus en centre-ville en début d’après-midi, en présence d’importantes forces de police, qui ont procédé à des verbalisations. Même chose à Toulouse, où quelques dizaines de commerçants soutenus par le maire LR Jean-Luc Moudenc avaient organisé, en réaction à des appels de Gilets jaunes à reprendre les  défilés du samedi, un contre-rassemblement. Un face-à-face qui a donné lieu à quelques échanges tendus.

Plusieurs interpellations à Montpellier

La mobilisation a été un peu plus importante à Montpellier où environ 350 Gilets jaunes se sont regroupés sur la place de la Comédie, rapidement encerclés par les forces de l’ordre. Dans un mouvement de foule, des membres des forces de l’ordre ont asséné des coups de matraque sur des manifestants. Un femme a été blessée à la tête, nécessitant l’intervention des pompiers. En début de soirée, sept personnes avaient été interpellées : cinq pour « entrave à la circulation d’un tramway », une pour « participation à un attroupement malgré les sommations » et la dernière pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique », selon une source policière.A Lyon, ils étaient 300 en bord de Rhône. Si une majorité d’entre eux portait des masques, la distanciation sociale était difficile à respecter pour beaucoup. Les manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes gens habillés en noir, n’ont pu remonter les quais en direction de la place Bellecour, barrés par un cordon de policiers et de gendarmes.
A Saint-Nazaire, quelque 130 personnes, Gilets jaunes et « figures de l’ultra-gauche nantaise » se sont également rassemblées en début d’après-midi et près de la moitié a été verbalisée pour non respect de l’interdiction de manifester, selon la police. Près d’un rond-point au sud de Grenoble, « c’est la seconde vague des Gilets jaunes qui se prépare !« , plaisantait pour sa part Fanny, 30 ans, entourée d’une dizaine de manifestants.

VIDEO. Saint-Nazaire : la police disperse la manifestation interdite

Depuis 13 h, ce samedi 16 mai, place du Commando à Saint-Nazaire, les manifestants qui ont répondu à l’appel d’un collectif, tombent sur un dispositif policier. Le climat s’est tendu à intervalle régulier avant un retour au calme et une dispersion vers 14 h.

Les manifestants ont fait barrage pour protéger une jeune femme, qui avait pris la parole, d’une tentative d’interpellation.
Les manifestants ont fait barrage pour protéger une jeune femme, qui avait pris la parole, d’une tentative d’interpellation. | OUEST-FRANCE

L’appel à manifester ce samedi 16 mai, à 13 h, place du Commando, à Saint-Nazaire, bute sur un dispositif d’une quarantaine de policiers. Les forces de l’ordre s’appuient sur un arrêté du préfet, pris hier, qui interdit toute manifestation ou rassemblement en dehors de toute considération de nombre.

Dès 13 h, les policiers nazairiens, arrêté du préfet en main, ont fait valoir aux participants que la manifestation était interdite. Ces derniers leur ont opposé leur interprétation subjective rappelant que lundi, ils étaient 200 devant le CH sans empêchement. | OUEST-FRANCE

Plusieurs participants ont été contrôlés et les sacs fouillés. L’un d’eux porteur de slogans ou d’autres dans l’incapacité de prouver leur identité ont été interpellés. Vers 13 h 30, la centaine de manifestants a entonné un chant de rassemblement : « On est là, nous on est là, même si Macron ne veut pas. »

Vers 13 h 30, les manifestants, environ 200, ont entamé un chant en tapant dans leurs mains : « On est là, nous on est là, même si Macron veut pas ». Une participante avec un porte-voix a dénoncé l’atteinte au droit d’expression. | OUEST-FRANCE

Une femme a pris la parole au porte-voix pour dénoncer l’arbitraire des forces de l’ordre et l’atteinte à la liberté d’expression. Les policiers ont tenté de l’en empêcher. Des manifestants du collectif (Gilets jaunes, Nantes Révolté, des particuliers…) ont fait barrage autour d’elle avant une dispersion dans la fuite et une petite course-poursuite dans les rues adjacentes. Le calme est revenu mais les policiers maintiennent les contrôles dans un climat tendu et sous les insultes en rappelant que « le rassemblement est interdit ».

Des sacs ont été fouillés, des identités vérifiées et des procès-verbaux dressés, place du Commando, dès 13 h. | OUEST-FRANCE

À 14 h, le calme revient. Les manifestants quittent la place du Commando en laissant derrière eux un petit cordon de sécurité.

En guise d’épilogue à ce rassemblement mis en échec, quarante manifestants ont réclamé devant le commissariat la remise en liberté d’une Rennaise de 46 ans, interpellée pour outrage et rébellion. Sinon, trois autres personnes ont dû faire établir leur identité dans les locaux de la police faute de papiers lors de la vérification et 50 contraventions à 135 € ont été dressées.

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