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La préfecture avait interdit tout rassemblement ce samedi à Poitiers ce qui est une décision liberticide inédite pour un mouvement social à Poitiers. La place du Marché, lieu de rassemblement des Gilets jaunes était verrouillée par un contingent hallucinant de forces de l’ordre qui fouillaient tout le monde, à chaque entrée de la place, fouillaient aussi les voitures, les poussettes, etc. On se serait cru dans l’Algérie de Bouteflika ou autre régime policier.
Le rassemblement a malgré tout eu lieu. On peut saluer le courage et la détermination d’un mouvement plein de dignité et de créativité, malgré la lassitude, malgré une répression acharnée de la Justice (même dans la Vienne), malgré le mépris de classe des grands médias nationaux (à quelques rares exceptions) et du pouvoir.
Alors bravo !
« On est là, ça vous plaît peut-être pas mais on est là, contre tout votre sale business, pour le partage des richesses, ça vous plaît peut être pas, mais on est là»
Car les Gilets jaunes posent une question de fond, celle du partage des richesses, des inégalités sociales qui vont croissantes : le pognon, qui le produit ? Il passe de quelles poches à quelles poches ?
Macron la violence
Le rassemblement était tout ce qui a de plus pacifique, comme à chaque épisode poitevin (nous en sommes témoin). Il n’y avait pas « d’autonomes » et autres « casseurs » comme le laissait croire la rumeur pour justifier l’interdiction préfectorale.
La manifestation n’était pas déclarée ? Non. Celle de la veille pour le 8 mars des droits des femmes non plus. Et tout s’est très bien passé.
Et la plupart des manifestations même syndicales à Poitiers depuis des lustres ne sont pas « déclarées ». Et alors ?
La « déclaration » à la préfecture n’est absolument pas une demande d’autorisation : depuis quand en France devrait-on demander d’exercer un droit d’expression ?
Une autre histoire est la sécurisation des manifestations par la police contre les automobilistes irascibles et intolérant-es (voiture contre piéton-es, c’est dangereux). Et ça la police sait très bien le faire en toute sérénité.
Pour les Gilets jaunes qui sont sur le terrain du partage des richesses, comme d’habitude le pouvoir a organisé une provocation policière c’est à dire une présence disproportionnée en contact physique musclé avec les manifestant-es pacifiques. C’est la même stratégie que lors des manifestations contre la loi travail El Khomri (merci Hollande-Valls !) mais en plus fort et face à une population moins organisée que les syndicats
Face à elles et eux, face à cette population en colère, Macron, l’homme de l’absence total de dialogue social (que ce soit avec le mouvement syndical ou l’opposition politique), c’est Macron la violence
Une disproportion des forces délirantes
Après les sommations de la police une grande partie des manifestant-es a préféré sortir de la manifestation par peur légitime de la violence. Les quelques courageuses/eux ont été encerclé-es, serré-es par les CRS
« En avant, marche ! »
« Poitiers debout ! Lève-toi !
Bien sûr tous les médias nationaux crie à la baisse de la mobilisation. Comment s’en étonner dans cette ambiance de violence voulue et entretenue par la Justice et le gouvernement ?
Dans quel pays vivons-nous où le droit de manifester est ainsi interdit, restreint, vilipendé ?
En tout cas il me semble que d’une façon ou une autre il faudra en arriver à ce que la question se pose à tout le pays :
Pascal Canaud
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