LR: « Ne vous suicidez-pas, rejoignez-nous » était le bon slogan, mais place de la République le cortège des manifestants avait été tronçonné à coup de gaz lacrymogènes, celles et ceux qui sont parvenuEs sur la place ont été nasséEs et copieusement gazéEs, pour aboutir à cette expression de haine toujours déplorable, mais avant de juger, il faut comprendre et comme toujours, il est plus facile de « juger » que de réfléchir. Les éléments de langage des médias, qui parlent « d’autorité » policière au lieu de violences policières, du choix politiques de l’exacerbation de cette violence pour interdire les manifestations, pour attenter à cette liberté fondamentale, afin de rester sourd aux revendications ainsi posées après 23 semaines, brouillent délibérément l’analyse des causes et des conséquences. Ce qui est vraiment horrible et violent, ce ne sont pas des tags ni des slogans mais les mutilations volontaires et inutiles.
LR: Dans une société en crise, les gens d’en haut ne peuvent plus gouverner ceux d’en bas comme ils le veulent parce que ceux d’en bas justement, n’acceptent plus de subir l’ordre des puissants comme avant… Au début, Ils veulent seulement débattre de leur place dans la cité. Mais cette simple délibération est d’emblée interdite, rendue impossible par mille artifices. Dans ce type de période, toutes les formations sociales subissent des dissensions, des consensus se brisent, les conflits d’intérêts se révèlent, des lignes réputées infranchissables sont franchies. Même dans les structures les mieux disposées à l’égard des privilégiés, leurs affidés souffrent. Dans cette situation, dans cet entre-deux, peuvent surgir des monstres, disait Gramsci, car la violence, la haine, s’expriment, reflétant la violence première, celle qui génère toutes les autres: La violence sociale d’un ordre injuste, qui même lorsqu’il est dévoilé refuse d’être discuté. Cet ordre là, veut se maintenir à tout prix, préserver ses privilèges et le patrimoine par eux constitué, y compris en utilisant les pires méthodes. Toutes les considérations morales pour limiter la violence des puissants dont le seul but est d’imposer la soumission aux dominés sont insensées. Les considérations morales pour dénoncer les réactions populaires face à la violence génératrice de toutes les autres sont tout aussi insensées, et aussi très hypocrites.
ACAB : ACAB, acronyme de l’anglais « All cops are bastards » (« Tous les flics sont des connards »), est un slogan anti-police popularisé durant la grève des mineurs britanniques de 1984-1985, mais dont l’origine se trouve dans le mouvement des skinheads.
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