Burn-out ? La quasi totalité d’une compagnie de CRS en arrêt maladie dans l’ouest de la France

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© Anne-Christine Poujoulat Source: AFP
Lors d’une manifestation des Gilets jaunes à Paris, le 6 avril 2019 (image d’illustration).
Des semaines de 88 heures et des déplacements continus : ces CRS sont épuisés. Au bout du rouleau, 48 des 61 CRS de la compagnie CRS 51, à Orléans, se sont mis en arrêt de travail le 25 avril, selon des informations du quotidien Ouest-France.

Censés assurer une mission de sécurisation dans le quartier de Joué-les-Tours, où étaient attendus les secrétaires d’Etat Marlène Schiappa et Laurent Nunez, 48 des 61 CRS de la compagnie CRS 51, basée à Saran, près d’Orléans, se sont mis en arrêt de travail le 25 avril. «Ils peuvent faire 35 heures en deux jours. Certains sont proches du burn-out», a estimé Christophe Granger, délégué Unsa Police de la région Ouest, dans des propos rapportés par le quotidien Ouest-France

Pour lui, la situation est alarmante. «Une fatigue physique et morale» s’est installée dans les rangs de la compagnie, selon le délégué syndical. «Leurs repos physiologiques ne sont pas respectés. Ils enchaînent les vacations à un rythme effréné». De plus, ils considèrent «ne pas avoir la reconnaissance de leur direction», assure-t-il.

Avec des semaines de 88 heures, des déplacements quotidiens entre Tours et Nantes, les CRS de cette compagnie de Saran (la 51), dans le Loiret, sont épuisés.

Le droit de grève est interdit pour les CRS. Comme le stipule la loi du 27 décembre 1947, la grève pour les CRS est perçue comme un abandon de poste. L’arrêt de travail est donc le seul recours entre leurs mains, pour exprimer leur épuisement.

Pour illustrer la situation, un CRS de la compagnie raconte sa semaine : «Lundi, nous avons fait une vacation de 15h à 3h du matin, à Tours. Mardi, à la suite des fusillades à Nantes, nous avons travaillé de 17h à 3h du matin dans les quartiers nantais. Mercredi, de 18h à 23h, à Tours. Et il aurait fallu qu’on démarre ce jeudi matin à 6h pour le déplacement du secrétaire d’État. Nous n’en pouvons plus ! »

Une réunion de crise a été sollicitée en urgence et une cellule de veille sur les risques psychosociaux a été déclenchée le 23 avril à la demande des représentants du personnel.

Pour assurer la sécurité des deux secrétaires d’Etat en déplacement, CRS 51 a été finalement remplacée au pied-levé par une compagnie de Saint-Brieuc. «Nous comprenons nos collègues. Ils ont raison. Nous aussi, on n’en peut plus », confie un CRS de Saint-Brieuc à Ouest-France.

Cette défection collective va-t-elle faire tache d’huile ? «Je le crains fortement, répond Christophe Granger. Si l’emploi reste aussi intensif et que la direction centrale ne veut pas mettre en place les solutions que nous leur proposons, le mouvement pourrait s’étendre à d’autres compagnies.»

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