La visite de Christophe Castaner et Agnès Buzyn à Digne-les-Bains est annulée

dici.fr. – Publié par Laurie Charrié le jeu, 13/06/2019 –

June 13, 2019 :
Subject: Digne-les-Bains : les urgences poursuivent leur grève et veulent être reçus par la ministre (Interview DICI TV)
DICI TV :

« Une réunion avec la Direction a eu lieu ce jeudi avec le personnel des urgences. Selon un communiqué de la CGT les seules solutions apportées dans l’immédiat sont du rafistolage, à moyen constant, faisant appel à la solidarité des autres services déjà en souffrance. Pour tous les autres corps de métier, aucune solution n’est proposée à court terme.

Les personnels du service des Urgences ont donc décidé de maintenir leur mouvement de grève. Et puisque les revendications du service des urgences concernent tous les agents de l’établissement, le syndicat CGT de l’hôpital a décidé d’appeler l’ensemble des agents de l’hôpital à rejoindre ce mouvement le vendredi 21 juin 2019.

Ce jour-là, Mme Buzyn, ministre de la santé et Mr Castaner, ministre de l’intérieur doivent venir inaugurer le nouveau service des urgences. Ils souhaitent profiter de cette visite pour interroger la ministre sur son projet de loi « santé » qui vise à transformer plus de 600 Centres Hospitaliers en « Hôpitaux de Proximité ». Ils demandent donc à être reçu par la ministre et exigent : « Une reconnaissance salariale par le dégel du point d’indice, une augmentation significative qui prenne en compte la pénibilité et les risques liés aux activités, la suppression des quotas et ratios qui empêchent d’accéder aux grades supérieurs, le retrait du projet de fusion des SAMU 04/05, des garanties pour l’avenir de l’hôpital public et de nos emplois, des garanties pour l’accès à des soins de qualité pour les citoyens de nos bassins de vie.

Ce mardi ils avaient déjà fait grève suite à un mouvement national.

Ils sont à bout… Le service des urgences du centre hospitalier de Digne-les-Bains est au bord de la crise de nerfs. Depuis ce mardi, les membres du personnel ont entamé une grève illimitée. Un  mouvement qui fait suite à l’appel national lancé par l’ensemble des syndicats. Tous dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail. Aujourd’hui, ils demandent des moyens supplémentaires, une hausse des effectifs et l’arrêt des fermetures de lits. »

Pour voir l’interview vidéo, cliquer sur ce lien :

https://vimeo.com/341565604


Urgences: Buzyn met 70 millions d’euros sur la table pour apaiser la colère

AFP14/06/2019Agnès Buzyn, ministre de la Santé, le 14 juin 2019 à Paris ( AFP / Martin BUREAU )

Après trois mois de grève dans les services d’urgence, Agnès Buzyn a tenté vendredi d’apaiser la colère en promettant 70 millions d’euros de mesures immédiates, notamment pour financer des primes, sans toutefois convaincre les professionnels réunis au ministère de la Santé.

Une large part de ce montant (55 millions) sera consacrée à la généralisation et la revalorisation d’une prime de risque de « 100 euros net mensuels », versée dès juillet « à tous les professionnels des services d’urgence (hors médecins) », d’après le ministère.

Cette prime concernera environ « 30.000 personnes », a souligné Mme Buzyn après avoir reçu médecins, infirmiers, syndicats ou encore directeurs hospitaliers.

Il s’agit de « prendre en compte » la « situation particulière » des personnels des urgences, parfois confrontés à « des patients violents » et à des « incivilités », a-t-elle ajouté.

Une prime de coopération de 100 euros brut mensuels sera en outre mise en place pour les soignants à qui seront déléguées des tâches médicales. A ces bonus s’ajoute une enveloppe de 15 millions d’euros censée permettre « aux services d’urgence en tension » de « renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts », selon un communiqué du ministère, qui prévoit une réunion sur le sujet le 18 juin.

Enfin le plafonnement des heures supplémentaires sera rehaussé, à 20 heures par mois.

Manifestation de personnels des urgences près du ministère de la Santé, à Paris, le 11 juin 2019 ( AFP / Philippe LOPEZ )

Mais ces annonces ont laissé les professionnels mitigés. « 15 millions sur 600 services d’urgences c’est une goutte d’eau dans un océan », a affirmé à l’AFP Patrick Bourdillon (CGT Santé), déplorant que la ministre se soit « refusée à un moratoire » sur les fermetures de lits, « première des revendications ». Une demande également relayée par l’urgentiste Patrick Pelloux sur BFMTV, « tant qu’on n’a pas trouvé une logique qui permette de fonctionner ».

« Des effets d’annonce sur les primes avec beaucoup d’incertitudes, des protocoles de coopération seulement pour les infirmiers… », a déploré Hugo Huon, du collectif Inter-Urgences qui avait initié le mouvement mi-mars et réclame augmentations d’effectifs et hausses de salaires de 300 euros par mois.

Inédite, la grève touchait 106 services vendredi selon ce collectif informel qui décidera en assemblée générale des suites à donner. De même l’intersyndicale CGT-FO-SUD s’en remettra à la base, a expliqué à l’AFP Didier Birig (FO), notant que la ministre avait « un peu revu sa copie ».

– « Cocotte-minute » –

Du côté des fédérations hospitalières, le président de la FHF (public) Frédéric Valletoux a estimé sur RTL que « le problème de fond n'(était) pas réglé du tout », pointant notamment la « responsabilité » des médecins libéraux qui n’assurent pas de gardes. La FHP (privé) a quant à elle rappelé dans un communiqué que les urgences des cliniques « peuvent contribuer à soulager celles du public ».

Mme Buzyn avait dévoilé les grandes lignes de ces mesures la semaine dernière, à côté d’une « mission nationale » pour refonder les urgences, sans satisfaire les grévistes.

La première réunion de cette mission s’est donc tenue vendredi en présence du député LREM Thomas Mesnier, urgentiste de formation, et du Dr Pierre Carli, président du Conseil national de l’urgence hospitalière et chef du Samu de Paris.

« On aura un rapport à rendre pour novembre », a rappelé vendredi M. Mesnier sur BFMTV, en assurant que le projet de loi santé adopté mardi au Sénat permettrait d’attaquer « le mal à la racine ».

Mais sur le terrain, les professionnels s’impatientent. A l’hôpital Saint-André de Bordeaux, 12 infirmiers sur 26 étaient en arrêt de travail et 7 aides-soignants sur 20, selon une gréviste – même si la direction faisait état d’un fonctionnement normal pour l’accueil des patients aux urgences.

A Roubaix (Nord) les personnels des urgences ont annoncé dès mercredi « rejoindre le mouvement de grève ». « C’est le burn-out général », a assuré la CGT, selon qui « les urgences sont devenues la cocotte-minute de l’hôpital ».

« C’est la face visible de l’iceberg », a abondé Frédéric Fauste, représentant CGT à l’hôpital Emile-Durkheim d’Epinal.

« La situation va s’aggraver car si la réforme de la ministre porte les fruits annoncés, ce sera au mieux dans cinq ans ou plutôt dans dix ans », déplorent une dizaine de personnalités médicales de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans une tribune publiée vendredi dans Libération.

Dans une autre diffusée sur le site du Monde, une centaine d’urgentistes appellent à « sortir du dogme politique de la contrainte budgétaire ».

bur-ac/cel/spe

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