Après Commercy et Saint Nazaire, c’est la commune de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) qui a accueilli, les 29 et 30 juin, la troisième assemblée des assemblées (ADA) des Gilets jaunes. Celle-ci a réuni près de 250 délégations, soit environ 650 citoyens venus de toute la France.
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux témoignent du cadre dans lequel s’est déroulé l’événement. Les participants se sont organisés tantôt en ateliers de travail, tantôt en prises de paroles successives devant l’auditoire général installé dans un gymnase réquisitionné à cet effet.
Un événement qui permet de réinventer la démocratie
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Venue de Forbach (Moselle), Sylvia a confié à l’AFP son ressenti sur le déroulement de cette troisième assemblée des assemblées. «[C’est] un événement qui permet de réinventer la démocratie», commente-t-elle.
A l’image d’un mouvement qui entend recréer du lien entre les citoyens, nombre de personnes ayant fait le déplacement ont été «hébergées chez des Gilets jaunes locaux» rapporte Mediapart, dont une journaliste s’est rendue sur place.
Pendant le week-end, au-delà des assemblées collectives qui se sont déroulées dans le gymnase, les Gilets jaunes se sont dispersés en ateliers sur différents thèmes comme l’autogestion (abordant par exemple la représentativité des assemblées), la capacité d’informer face à certains sujets d’actualité (proposition de créer un journal papier collaboratif), ou encore des domaines plus idéologiques comme la remise en cause du capitalisme.
Des sujets plus consensuels que d’autres
Certains points abordés lors des délibérations se sont avérés plus rassembleurs que d’autres. Grande gagnante de l’événement, l’aspiration à développer les initiatives municipales a visiblement séduit la plupart des participants de l’ADA.
Comme on peut l’entendre dans les interventions successives en assemblée générale, les propositions d’actions au niveau municipal ont été applaudies à plusieurs reprises. Venu d’un rond-point de l’agglomération nantaise, un Gilet jaune quinquagénaire a par exemple encouragé à multiplier les initiatives en amont des prochaines municipales de 2020. «Il faut se rapprocher des conseils municipaux, connaître les sympathisants Gilets jaunes parmi les élus et les opposants, négocier avec eux pour la mise en place du RIC dans chaque commune», a-t-il déclaré avant d’inciter à «aller en avant du peuple à travers des actions sur des marchés ou encore dans des réunions de quartier.» Et de conclure, enthousiaste : «Imaginez une vague jaune qui monte de la base !»
Un autre Gilet jaune a pour sa part rapporté la proposition faite par son groupe de travail d’encourager, à l’échelle de la ville, le recueil de signatures nécessaires pour la mise en place d’un référendum sur la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) : «L’idée c’est que les groupes de Gilets jaunes s’engagent à aller vers les citoyens, de les faire acteurs de la démocratie», a-t-il commenté. Pour sa part, Mediapart évoque aussi un engouement spécial autour de cette thématique, décrivant le «municipalisme» comme «un sujet qui pourrait bien être au cœur de la quatrième assemblée des assemblées».
En revanche, la remise en cause du capitalisme, qui a été l’une des thématiques abordées lors de cette troisième assemblée des assemblées, a visiblement été moins consensuelle. Mathilde Goanec, la journaliste de Mediapart présente sur place, a ainsi tweeté : «La revendication anticapitaliste, comme à Saint-Nazaire, fait un peu tiquer une partie de la salle.»
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