Le jeune homme s’était introduit sur le serveur web du quotidien La Charente Libre et avait supprimé un article entier le concernant.
Un Charentais de 26 ans, un des « porte-parole » éphémères des gilets jaunes au début du mouvement, et brièvement reçu alors à Matignon, a été condamné ce mardi à trois mois de prison avec sursis pour s’être introduit sur le site internet du quotidien La Charente Libre, a-t-on appris auprès de son avocat.
Jason Herbert, chargé de communication en médiathèque à l’époque, faisait partie d’une délégation de huit représentants des gilets jaunes qui avaient été invités à Matignon, où ils devaient rencontrer Edouard Philippe fin novembre à la veille de « l’Acte 3 » des gilets jaunes.
« Une maladresse »
Au final, seuls deux représentants s’étaient présentés, dont Jason Herbert, qui étaient partis au bout de quelques minutes, faute d’avoir obtenu que l’entretien soit « filmé et retransmis en direct à la télévision ». Il avait aussi évoqué les « énormes pressions » reçues en tant que représentant, pression émanant « à 99 % » d’autres gilets jaunes.
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L’avocate du quotidien Valérie Sempé, partie civile, avait alors indiqué que peu importait le mobile ou les motivations, l’effraction de s’introduire dans un système de données automatisées frauduleusement était bel et bien constituée.
Trois ans de prison avec sursis et 400 euros d’amende
L’avocat de Jason Herbert, Me David Libeskind avait plaidé la relaxe, arguant que son client avait quitté le journal depuis plusieurs années, mais détenait toujours les codes d’accès au serveur web, que le journal n’avait pas modifiés depuis. Et que le jeune homme n’était donc « pas entré de façon illégale sur le serveur ».
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Deux mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende avaient été requis. Le tribunal l’a condamné à trois mois avec sursis, 400 euros d’amende, et un euro symbolique de dommage et intérêts à la Charente également requis.
Par ailleurs, dans une procédure distincte mais jointe au final, Jason Herbert a été condamné à verser 100 euros de dommage pour outrage à un officier de gendarmerie qu’il avait traité de « cow-boy ». Son avocat Me Libeskind a indiqué ce mardi l’intention de Jason Herbert de faire appel du jugement. L’avocate de La Charente Libre n’a pu être jointe.
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