Un «gilet jaune» a été condamné ce vendredi par le tribunal correctionnel de Nancy à 3 ans et demi de prison, dont 6 mois avec sursis, pour avoir blessé trois policiers avec un engin explosif qu’il avait fabriqué, lors d’une manifestation en décembre 2018.
Une peine de trois ans d’emprisonnement, avec mandat de dépôt, avait été requise à l’encontre du prévenu, âgé de 35 ans. Il a également été reconnu coupable d’avoir dégradé deux radars en Meurthe-et-Moselle, avec un second prévenu, âgé de 31 ans. Ce dernier a été condamné à quatre mois avec sursis, soit deux mois de moins que les réquisitions. «Il s’agit de jeunes gens »normaux », qui, très rapidement, se sont radicalisés» et pour qui le mouvement de protestation sociale «était l’occasion de faire n’importe quoi», a relevé le procureur, François Pérain.
A l’audience, le prévenu, autoentrepreneur dans la réparation de deux-roues et père d’un nourrisson, a nié les faits. Craignant que son client soit «un bouc émissaire», son avocate a demandé la relaxe, sauf pour la fabrication de l’engin explosif, soulignant qu’il était «mécanicien, touche à tout». Du matériel pour la confection de bombes artisanales avait été saisi lors de perquisitions. Tête basse, il a reconnu en fabriquer pour le plaisir. Il a aussi été mis en cause par le second prévenu à qui il avait confié avoir visé les policiers «pour leur faire mal». «Il était dans la même optique que moi, énervé contre le gouvernement, les amendes. Ce n’était pas contre les policiers, je ne vois pas pourquoi il a fait ça. Je lui ai dit que c’était débile», a-t-il raconté.
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