Des centaines de «gilets jaunes» ont manifesté à Paris malgré le coronavirus

Les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits. «On devait venir et marquer le coup», a dit un manifestant.

Par Le Figaro avec Reuters
Plusieurs centaines de «gilets jaunes» ont manifesté ce samedi. Les forces de l’ordre portaient des masques pour se protéger du coronavirus. Thibault Izoret/Le Figaro

Plusieurs centaines de «gilets jaunes» ont manifesté samedi 14 mars à Paris, en dépit de l’interdiction de rassemblement de plus de 100 personnes prise par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus en France.

Quelques 400 manifestants – selon une source policière – ont quitté la gare Montparnasse, dans le 14e arrondissement de la capitale, pour rejoindre Bercy en passant par Denfert Rochereau dans le cadre de cette manifestation qui avait été déclarée.

Selon notre journaliste Thibault Izoret, «de nombreuses personnes masquées et en noir» étaient présentes ce samedi. Derrière une banderole représentant le Fouquet’s en flammes, et sur lequel on pouvait lire «1312» (pour ACAB, All cops are bastards), des militants scandaient le slogan antifasciste «Siamo tutti antifascisti», au niveau du boulevard Saint-Michel.

Des personnes cagoulées et masquées étaient présentes dans le cortège.
Des personnes cagoulées et masquées étaient présentes dans le cortège. Thibault Izoret/Le Figaro

Des heurts ont éclaté à plusieurs reprises dans le cortège. En fin de matinée, les forces de l’ordre avaient indiqué être intervenues dans le secteur du boulevard Arago, suite à des exactions. En début d’après-midi, une intervention était également en cours dans le secteur des Gobelins.

Des gendarmes mobiles, avenue des Gobelins.
Des gendarmes mobiles, avenue des Gobelins. Thibault Izoret/Le Figaro

Alors qu’une partie des manifestants tentait de quitter l’itinéraire déclaré pour partir en manifestation sauvage en milieu d’après-midi, certains d’entre eux ont été repoussés par les forces de l’ordre.

Les poursuivent les manifestants d’un rassemblement sauvage en parallèle du cortège de l’ des

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Aux alentours de 17 heures, la situation se tendait sur le boulevard Vincent Auriol. Les forces de l’ordre ont répliqué à des jets de projectiles en utilisant du gaz lacrymogène.

À 18h40, la préfecture de police a indiqué avoir procédé à 79 interpellations, 76 verbalisations et 1163 contrôles préventifs. Des «incendies ont été déclenchés» sur le parcours de la manifestation, a également indiqué la préfecture à l’AFP.

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«En raison des violences et dégradations commises depuis ce matin le long du parcours, le cortège n’ira pas à son terme», a annoncé la préfecture de police peu avant 18 heures. Les organisateurs ont été appelés à disperser la manifestation au niveau du métro Chevaleret.

Preuve que le coronavirus est dans tous les esprits, les forces de l’ordre sont plusieurs à porter des masques de protection FFP2, comme le montrent les images de notre journalistes. De nombreux manifestants en portent également – il est à noter cependant que ce type de masques servent également de protection en manifestation contre les gaz lacrymogènes.

Thibault Izoret

@TIM_7375

: de nombreux membres des forces de l’ordre portent un masque. Comme ici ces gendarmes mobiles qui portent d’ailleurs aussi leur RIO

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Publié samedi, l’arrêté précise que cette interdiction peut s’appliquer à «tous les rassemblements de plus de 100 personnes dès lors qu’ils ne sont pas indispensables à la continuité de la vie de la Nation».

Invoquant le «bon sens», une des figures du mouvement des «gilets jaunes», Maxime Nicolle avait mis les manifestants en garde dans une vidéo diffusée vendredi : «Si demain, on manifeste, on va passer pour tout sauf des gens intelligents, on va mettre en danger des gens et se mettre en danger.»

Les organisateurs de deux marches qui étaient également prévues samedi – l’une contre les violences policières et l’autre pour le climat – ont quant à eux annoncé vendredi leur annulation, évoquant l’«évolution rapide de la situation sanitaire».

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