Antoine Rabadan: De quelle mobilisation allons-nous être capables ?

De quelle mobilisation allons-nous être capables ?
Quelques esquisses d’analyse (en prolongement d’un échange que nous avons eu samedi dernier en conférence téléphonique dans le comité Montpellier du NPA 34 et en réaction au communiqué du NPA Assez de violences policières dans les quartiers populaires ! sur le terrible évènement de Villeneuve-la-Garenne (voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=RXds0Bx0qCU&feature=youtu.be&fbclid=IwAR0Nw6djLdnWKCwwzT9AA-l5nS16Spd7NS7M1Wgoz_kErrdtZGWOAPD78WE ).
Affaibli par sa gestion lamentable de la pandémie et par la sévère crise économique en cours dont elle est l’activateur/accélérateur, le gouvernement a son point fort, l’hyper répression, intact et même renforcé par notre démobilisation obligée par la situation sanitaire. Sans jouir d’une hégémonie (vecteur de consensus) permettant de relativiser la nécessité de la répression, ce pouvoir est disposé à poursuivre, en l’accentuant même, sur sa lancée violente. La question que nous devons nous poser est : trouverons-nous les moyens d’une riposte qui, en l’état est un énorme défi en ce temps de restriction de la liberté de circulation, d’interdiction de se regrouper dans la rue… ? Ce qui, au demeurant, dans l’esprit de beaucoup, autour de nous, est jugé incontournable, nécessaire, pour lutter contre le Coronavirus. Cette légitimité relative du confinement, qu’il soit quasi total, partiel, semi-levé…, sans participer vraiment d’un fort consensus politique avec le gouvernement, ne nous facilitera pas les choses. Pire, elle constitue en soi un gros problème pour nous en créant a priori une « distance barrière » pour que nous soyons audibles dans nos appels à nous remobiliser en masse, en tout cas en une masse critique en mesure de s’élargir au plus vite.
La rue, en effet, notre espace « naturel » d’action/contestation que, malgré les remarquables mobilisations, nous avions déjà du mal à occuper jusqu’à faire reculer, voire tomber, le gouvernement, c’est la police qui la maîtrise aujourd’hui quasi totalement. Quant à une mobilisation par internet, pétitions… appels à se mobiliser autrement que dans la rue… Comment dire… Je n’en dirai pas plus.
Reste, certes, le prochain retour sur les lieux de travail qu’en fait de nombreux personnels refuseront, nous le voyons bien, si les conditions de sécurité ne sont pas assurées et elles ne le seront probablement pas. Et même si cette sécurité était au rendez-vous, le maintien des gestes barrières et autres restrictions à la liberté de déplacement ne seront pas levés de sitôt. Ou si ?
Prenons la mesure de l’incertitude qui pèse immanquablement sur notre capacité à déjouer les paradoxes d’une crise du capital qui, d’une certaine façon… certaine, disons-le, ne nous renforce pas mécaniquement. Contrairement à ce que je lis ici ou là sur un « jour d’après » où Macron et sa bande vont sentir le vent du boulet, je crois que le déclenchement de ce vent de révolte n’est pas gagné… Surtout si nous ne concrétisons pas, en plus de nos revendications et de l’éventuel plan d’urgence qui sont clairs dans nos têtes, me semble-t-il, les conditions concrètes de la mobilisation qui les portera.
A nos neurones donc pour échafauder la solution à notre problème pour qu’elle rime avec révolution ou le processus y menant !
Sans penser que l’on en est au point que suggère une phrase célèbre de Scott Fitzgerald (« On devrait pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer »), on pourrait éviter de croire que, puisque les choses vont mal pour le capitalisme, elles vont bien, politiquement, pour nous et se dire que précisément pour changer les choses, il vaudrait mieux se dispenser de céder à cet optimisme si mécaniste, si dépourvu d’un minimum de dialectique du concret sur le type de mobilisation que nous avons à inventer, réinventer… !
Evidemment tout ce qui est écrit ici n’a aucune prétention à avoir fait le tour des choses. Juste celle de pointer ce que je vois comme un problème dont je n’ai pas la solution là maintenant ni ne la voit dans ce que je lis en particulier dans le NPA ou dans d’autres partis ou organisations sociales mais peut-être suis je passé à côté de certaines choses. Je suis donc preneur de toute contribution éclairant ce qui reste obscur dans mon champ de vision.
Antoine
Zone contenant les pièces jointes
La jambe d’un jeune en moto fracturée après que la police est ouvert la portière sur lui #Villeneuve

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