Allemagne, Corée du Sud… : quand le déconfinement ne se passe pas comme prévu

MARCHE ARRIÈRE – Après avoir mis en place un déconfinement ou assoupli les règles de distanciation, plusieurs pays ont – localement – dû faire marche arrière suite à l’apparition de nouveaux cas de contaminations. D’autres préfèrent prendre leur temps.

L’apparition de nouveaux foyers de contamination en Dordogne et dans la Vienne rappelle la fragilité des règles du confinement et de la distanciation sociale.  Les autorités ont dénoncé un « relâchement ».  A l’heure où la France s’apprête à entamer son déconfinement ce lundi, plusieurs pays font, eux, marche arrière. L’Allemagne et la Corée du Sud sont revenus localement à des règles plus strictes. Tandis qu’en Espagne, certaines régions resteront confinées plus longtemps que prévu.

Des cantons allemands de nouveau confinés

Deux jours seulement après l’annonce d’un retour progressif à la normale, un canton allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie a décidé de revenir au confinement vendredi. Un important foyer de Covid-19 est apparu dans la ville de Coesfeld où plus de 100 des 1.200 employés d’une usine de transformation de viande ont été infectés. Il a été décidé de reporter d’une semaine la levée des restrictions concernant les contacts entre les personnes et l’ouverture des restaurants.Ce n’est pas le seul endroit qui inquiète en Allemagne. Dans le Land du Schleswig-Holstein, frontalier du Danemark, un abattoir du canton de Segeberg a enregistré 109 contaminations. Plus à l’est en Thuringe, plusieurs maisons pour personnes âgées ont connu une hausse du nombre de cas. « Pour être clairs : nous n’allons pas mettre tout le canton en quarantaine », a déclaré sa dirigeante Martina Schweinsburg, mais deux petites villes particulièrement atteintes pourraient être concernées.

Face au risque d’une deuxième vague, la Chancelière Angela Merkel et les Länder allemands se sont entendus mercredi sur « un mécanisme de reconfinement » au niveau local si le nombre des contaminations par le nouveau coronavirus repartait à la hausse. Le pays compte plus de 7.000 décès depuis le début de la crise.

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Coronavirus : l’Allemagne accélère son déconfinement

Séoul ferme ses boîtes de nuit jusqu’à nouvel ordre

Le maire de Séoul Won-Soon, a annoncé, ce samedi 9 mai, la fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’ensemble des clubs et bars de la capitale depuis qu’un homme testé positif au Covid-19 s’était rendu dans la nuit du 1er au 2 mai dans cinq établissements de nuit dans le quartier d’Itaewon. Les autorités sanitaires redoutent une flambée de nouvelles contaminations.  Car on estime à 7.200 le nombre de personnes ayant également fréquenté les cinq  établissements en question. Le quotidien The Korean Times rapporte que le Premier ministre Chung Sye-kyun considère que « le succès ou l’échec de la politique de quarantaine de la Corée du Sud dépendra de la capacité du pays à stopper la propagation des infections en lien avec les clubs de Séoul. »La province de Gyeonggi, qui entoure Séoul et compte 12 millions de  personnes, a aussi décrété la fermeture de 5.700 établissements pour deux  semaines à compter de dimanche. Sur les 34 nouveaux cas positifs au Covid-19 répertoriés dimanche en Corée  du Sud, 24 étaient liés au foyer d’Itaewon, selon les Centres coréens de  contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Le pays était pourtant en train de retrouver une vie normale. Les autorités  avaient assoupli mercredi les règles de distanciation sociale, en vigueur  depuis mars. La Corée du Sud était fin février le deuxième pays le plus touché au monde  par le coronavirus, après la Chine où il était apparu. L’épidémie avait explosé  à partir notamment d’une femme atteinte du virus qui avait contaminé de  nombreux adeptes d’une organisation religieuse accusée par certains d’être une  secte.    Mais les autorités sont parvenues à maîtriser la situation en mettant en  oeuvre une stratégie agressive de « traçage, test et traitement » qui a suscité de nombreux éloges. Elle est internationalement perçue comme un modèle dans sa  gestion de la crise sanitaire.

Déconfinement à petits pas en Espagne

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Comme pour la France divisée en zone rouge et en zone verte, l’Espagne mise sur un déconfinement différencié selon la situation locale. Vendredi, le ministère de la Santé a annoncé que la moitié des quelque 47 millions d’Espagnols pourraient entrer dans la nouvelle phase du déconfinement à partir de lundi. Mais la région de Madrid, la plus touchée du pays avec un tiers des 26.500 morts recensés au total, en a été exclue, en dépit de la demande du gouvernement régional de pouvoir déconfiner davantage. « Nous avons estimé qu’il n’était pas approprié de passer à la phase suivante (…) Ceci n’est pas une course », a déclaré le ministre de la Santé Salvador Illa, qui réexaminera la situation dans une semaine.
D’autres régions seront maintenues dans un strict confinement : les provinces de Barcelone, les plus peuplées du pays, resteront confinées. C’est également le cas des provinces de Tolède, de Grenade, de Malaga mais aussi de Gérone, frontalière avec la France.

Pour les Espagnols qui passeront lundi en phase 1 du déconfinement, il sera de nouveau possible de se réunir jusqu’à dix personnes et de se déplacer à l’intérieur de sa province. En outre, les petits commerces pourront recevoir les clients mais sans rendez-vous préalable, comme cela était le cas depuis lundi, tandis que les terrasses des bars et des restaurants pourront rouvrir avec une capacité réduite. Les hôtels pourront aussi rouvrir mais les espaces communs resteront inaccessibles.

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