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[ad_1] 2020-06-08 Source
La police des polices s’est vu confier 1 460 enquêtes judiciaires en 2019, en hausse de 23,7 % en un an, dont plus de la moitié visent des accusations de « violences » des forces de l’ordre, selon son rapport annuel.
Dérapages individuels ou système institutionnalisé : faut-il avoir peur de la police ?
Avec 310 dossiers sur la seule année 2019, « le mouvement des “gilets jaunes” a entraîné une sursollicitation de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) », précise ce rapport dont la parution intervient en plein cœur d’une nouvelle polémique sur les violences policières.
+41 % pour « violences volontaires »
Sur les 1 460 enquêtes confiées l’année dernière aux « bœufs-carottes » par la justice – un niveau sans précédent –, 868 portent sur des « violences volontaires », un chiffre qui a bondi de 41 % en un an (+256). L’IGPN mène aussi des enquêtes disciplinaires administratives pour le compte des autorités policières.
Ces recours contestés à la force relèvent pour 38,8 % d’interventions ou d’interpellations dans le cadre de manifestations, pour 12,8 % de contrôles d’identité ou routiers et 14,1 % découlent d’« allégations de violences sur des personnes retenues ».
« Ces saisines de l’autorité judiciaire ne constituent pas une présomption de faute des agents », met en garde Brigitte Jullien, la directrice de l’IGPN, une institution dont l’impartialité est régulièrement contestée. « Cette approche erronée rend encore plus compliquée la compréhension in fine des décisions nombreuses de classement [sans suite, NDLR] qui sont prises par l’autorité judiciaire et, en aucun cas, par l’IGPN », précise le rapport.
Vers des poursuites judiciaires
Selon Brigitte Jullien, sur les 399 dossiers « gilets jaunes » attribués à l’IGPN depuis le début du mouvement en novembre 2018, 130 concernent des blessures graves et 274 ont été transmis à la justice. « On a une douzaine de policiers qui sont susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires », détaille-t-elle.
Selon la police des polices, le niveau inédit d’enquêtes qui lui ont été attribuées tient à la récurrence des manifestations, à la hausse du niveau de violences mais aussi au choix des autorités judiciaires, en particulier à Paris, de confier à l’IGPN les plaintes relatives à l’usage de la force « quelle que soit la gravité des faits ».
Au cœur des polémiques sur le maintien de l’ordre, l’usage des lanceurs de balle de défense (LBD) et des grenades à main de désencerclement, accusées d’avoir blessé ou mutilé plusieurs manifestants, a chuté en 2019 : 10 785 tirs de LBD ont été recensés contre 18 976 en 2018 (-43 %) et 3 244 grenades contre 5 420 l’année précédente (-40 %).
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