Le journal The Lancet rétracte son étude sur l’hydroxychloroquine

LR: Trop content de pouvoir s’appuyer sur l’étude « foireuse » – comme dirait Raoult – du Lancet, Véran s’était précipité pour interdire l’hydrosychloroquine, même sa femme était venu aboyer à la  télé, à lui de manger son chapeau aujourd’hui, mais il se tait …

Déclaration de The Lancet :

  • « Aujourd’hui, trois des auteurs de l’article « Hydroxychloroquine ou chloroquine avec ou sans macrolide pour le traitement de COVID-19: une analyse du registre multinational » ont rétracté leur étude. Ils n’ont pas été en mesure de réaliser un audit indépendant des données sur lesquelles reposait leur analyse. En conséquence, ils ont conclu qu’ils « ne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires ». Le Lancet prend les questions d’intégrité scientifique très au sérieux, et il existe de nombreuses questions en suspens sur Surgisphere et les données présumées incluses dans cette étude. Conformément aux directives du Comité d’éthique de la publication (COPE) et du Comité international des éditeurs de revues médicales (ICMJE), il est urgent de procéder à des examens institutionnels des collaborations de recherche de Surgisphere.L’avis de rétractation est publié aujourd’hui, le 4 juin 2020. L’article sera mis à jour pour refléter cette rétractation sous peu. »

Suite aux questions qu’avait soulevées l’article du Lancet quant à la fiabilité de la base de données et son analyse, le journal avait d’abord publié des rectifications le 30 mai.
Puis, le 3 juin, il avait mis en ligne une « expression de préoccupation » (expression of concern) sur cette étude.
Et aujourd’hui 4 juin, il vient tout simplement de retirer cet article, suite à l’incapacité des auteurs d’en dire plus sur leurs données, soi-disant pour respecter leurs accords de confidentialité.

De quoi j’ai l’air, moi, maintenant, après avoir publié un billet  sur cette étude ???

Je pense que dorénavant, les médecins de la planète ne liront plus du même œil les articles du Lancet, qui était censé être une revue particulièrement fiable, et la deuxième plus citée dans la littérature médicale mondiale. Une revue « prestigieuse », comme disent les médias français.

Et quelle est la première revue la plus citée dans la littérature médicale mondiale ? C’est le New England Journal of Medicine.
Celui-ci avait publié début mai un article de cette même équipe de Surgisphere.
Face aux nombreuses questions soulevées suite à la publication du Lancet, il avait lui aussi publié le 2 juin une expression de préoccupation« .
Nul doute qu’il va lui aussi retirer son article.

Donc, les deux revues médicales les plus citées au monde se sont fait entuber ?
Qui plus est dans un contexte sanitaire mondial historique ?
Et la fiabilité présumée du Lancet a conduit l’OMS et des gouvernements, dont le gouvernement français, à suspendre leurs études impliquant les médicaments en cause ?? (bon, l’OMS a remis ses études en route hier)

J’avais heureusement précisé dans mon billet : « Il est légitime d’ouvrir un débat à plusieurs niveaux : la méthodologie de recueil et d’analyse des données, la sécurité de leur anonymisation, les financements… »
Et je citais dans la foulée la première critique de cette étude alors disponible : celle d’Andrew Gelman, directeur du Centre de statistiques appliquées de l’Université de Colombie à New York, sur son blog dans un billet du 25 mai « Hydroxychloroquine update« .

Dans un billet ultérieur, qui relayait la lettre ouverte au Lancet initiée par James Watson, Andrew Gelman lançait une pique au Lancet, écrivant que si les suspicions étaient fondées, le journal suivrait peut-être la “Wakefield rule” et rétracterait l’article en 2032.
Pour rappel, Andrew Wakefield avait publié en 1998 dans le Lancet une étude montrant une relation de cause à effet entre le vaccin rougeole-oreillons-rubéoles (ROR) et ce qu’il avait appelé « l’entérocolite autistique ». Son étude s’était avérée complètement bidon, mais le Lancet ne l’avait rétractée qu’en 2010 (d’où la référence aux 12 ans d’intervalle).

Il semble que nous ne soyons plus à la même époque, puisque le Lancet a préféré rétracter sa publication non pas au bout de 12 ans, mais de… 13 jours. Force est de reconnaître que l’influence de la toile et des réseaux sociaux peut avoir un impact positif.

 

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