Même le pouvoir a peur de la police
Abus de pouvoir, racisme, violences illégitimes, la police est malade. Et le pouvoir peine à la remettre sur les rails de la République.
Lundi, le ministre de l’Intérieur a tenu une conférence de presse. « Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme » a-t-il déclaré. Aussi j’ai demandé à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’acte ou de propos racistes.
Les paroles sont fortes. Même si le concept utilisé est plutôt nébuleux d’un point de vue juridique. Qu’est-ce qu’un soupçon avéré ? Une preuve ? Un début de preuve ? Une conviction ? Quoi qu’il en soit, l’intention affichée est de reprendre la main. Et de donner des gages à l’opinion.
Christophe Castaner a ainsi annoncé l’abandon de certaines techniques lors des interpellations : « La méthode de la prise par le cou, dite de l’étranglement, sera abandonnée et ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. »
Mais cette fermeté n’était que de façade. À peine la conférence était-elle terminée que le syndicat Alliance, deuxième en influence au sein du ministère de l’Intérieur, protestait et réclamait des pistolets électriques – des tasers – pour compenser l’abandon de l’étranglement.
Comment a réagi Christophe Castaner ? Eh bien, il a cédé. Voici ce qu’il a déclaré au micro de Jean-Jacques Bourdin : « Il y a des moyens intermédiaires qui peuvent nous aider aussi, le bâton télescopique et quelques fois ce qu’on appelle le pistolet à impulsions électrique, servira aussi. ».
Ce pistolet à impulsions électrique n’est pas sans danger. Il peut provoquer des accidents cardiaques chez certains individus souffrant de pathologies.
Bref, les interpellés ne risqueront plus de mourir asphyxiés, mais de décéder d’un arrêt cardiaque. Pas sûr qu’on ait gagné au change.
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