Trafic d’influence : vers une relance des poursuites contre Darmanin dans une autre affaire ?

« La police et la justice doivent pouvoir investiguer », estime Anaïs Leleux, présidente du collectif Pouvoir féministe (photo d’illustration). © Thomas SAMSON / AFP
Anaïs Leleux, présidente de « Pourvoir féministe », explique mercredi sur Europe 1 pourquoi le collectif a décidé de saisir le procureur de la République pour trafic d’influence dans l’affaire de l’appartement accordé par Gérald Darmanin à une femme avec qui il a eu une relation sexuelle, en 2015, à Tourcoing.

Les associations féministes continuent de se mobiliser, deux semaines après la nomination de Gérald Darmanin place Beauvau. Le nouveau ministre de l’Intérieur est accusé de viol par une femme qui l’avait sollicité en 2009, lorsqu’il était chargé de mission au service des affaire juridiques de l’UMP, pour tenter de faire annuler une condamnation. La plaignante affirme qu’il lui a fait miroiter son appui en raison de faveurs sexuelles, tandis que le mis en cause reconnaît une simple relation consentie. Mais un collectif féministe s’intéresse à une autre histoire : celle d’une habitante de Tourcoing, affirmant s’être « sentie obligée » d’avoir des relations sexuelles avec Gérald Darmanin en 2015, pour obtenir un logement et un emploi à Tourcoing, à l’époque où il en était maire. Une enquête préliminaire pour « abus de faiblesse » a été classée sans suite en 2018, mais un collectif entend faire rouvrir les investigations, cette fois pour trafic d’influence.

« En l’espèce, on a trace qu’il a écrit à quatre bailleurs sociaux pour leur demander d’examiner le dossier HLM d’une femme », explique au micro d’Europe 1 Anaïs Leleux, présidente de « Pourvoir féministe ». « Le souci, c’est qu’elle dit qu’avant ça, il est venu chez elle et qu’elle s’est sentie obligée de lui faire une fellation. En dehors de la question du viol et de l’abus de faiblesse, si les faits sont avérés, si Gérald Darmanin a sollicité ou même accepté un rapport sexuel avant d’intervenir en faveur d’une citoyenne, il y a ce que l’on appelle trafic d’influence, corruption », estime-t-elle.

« La police et la justice doivent pouvoir investiguer », poursuit la présidente du collectif. « On a beaucoup lu les commentaires sous les articles qui évoquent l’affaire Darmanin et ce qu’on a remarqué, c’est que les citoyens et citoyennes sont sensibles à cette question de la corruption et au fait que ce n’est pas normal que Gérald Darmanin soit ministre de l’Intérieur alors qu’il y a une enquête sur lui », souligne-t-elle.

Par Laura Taouchanov et Margaux Lannuzel

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