Chômage partiel. Casino verse 655.000€ de primes à son PDG après avoir économisé des milliers d’euros

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[ad_1] 2020-08-15  Source

Un document confidentiel transmis aux directeurs des établissements de la branche hypermarchés du groupe Casino, que Révolution Permanente s’est procuré, commence par une citation de Bruno Lemaire affirmant que « cette crise est l’affaire d’années, pas de mois et devrait entraîner la suppression de 800.000 emplois ces prochains mois en France, c’est à dire 2,8% de l’emploi total », après avoir comparé la crise à venir avec celle de 2008 (-8% du PIB prévu cette année contre seulement -1,6% en 2008).

L’objectif est posé. Pour Monoprix (magasin du groupe Casino) qui a perdu 5% du chiffre d’affaires, ce qui représente 35M€ de marge, un seul objectif : compenser les pertes liées au Covid-19 coûte que coûte.

Sacrifier les contrats précaires et geler les embauches

Au nom de la sauvegarde des emplois des « collaborateurs » en CDI, des actions dites « correctrices » vont être entreprises. Pour faire simple, il faut faire baisser les frais de personnel. Pour cela les hauts dirigeants veulent agir « en bon père de famille » (détestable expression à tous les niveaux) en réduisant la masse salariale de 10%. En premier lieu par un gel total des embauches. Si un magasin performant a besoin de salariés, c’est un magasin sous-performant qui doit lui en fournir par « solidarité ». Là où ces gens là voient de la solidarité, les salariés vivent des mutations forcées, du sous-effectif et une crainte permanente pour leur avenir.

Autres mesures : Diminution des remplacements d’été (jusqu’à moins 50% et moins 75% en septembre) en août, aucun départ remplacé, arrêt de 100% des CDD, recours à l’intérim ultra limité, encouragement des départs volontaires…

C’est donc ainsi que l’on remercie celles et ceux qui ont pris des risques énormes en plein cœur de l’épidémie pour nourrir la population. Alors qu’aujourd’hui l’activité est revenue, sans que l’épidémie soit pour autant terminée. On imagine alors la souffrance d’un personnel qui doit continuer à prendre des mesures sanitaires exceptionnelles tout en étant en sous-effectif permanent. Tout ça pendant que le PDG, qui était certainement confiné en télétravail à la maison, a touché 655.000 euros de prime. Un montant indécent rappelle le syndicat CFE-CGC dans un tract, alors que « la branche hypermarchés a recouru à l’aide publique pour le chômage partiel pour un montant estimé à 450 K€ ».

Des mesures sanitaires mises en péril

Si le service clientèle va souffrir de ces baisses d’effectifs (fermeture des rayons coupe traditionnelle, absence de personnel sur les rayons fruits et légumes, attente amplifiée en caisse etc.), les mesures sanitaires vont être difficile à tenir. La suppression du budget renfort en nettoyage qui était prévu pour les points de contacts (poignées, caddies, portes, mains courantes), pour les clients et le personnel toutes les trois heures, ne va pas aider à limiter la propagation dans les magasins, car ces nettoyages ne seront pas réalisés. Il en va de même pour le budget gardiennage, lui aussi supprimé, alors qu’il devait permettre de veiller au respect des gestes barrières.

Dans ce cadre, si une nouvelle vague survient, les magasins Monoprix deviendront de vrais clusters d’infection. Mais tout laisse croire que cette dynamique de délestage de la masse salariale se retrouve dans de nombreuses entreprises.

Une politique d’austérité et d’attrition, réflexe purement néolibéral omniprésent

Si nous avons décidé de traiter cet exemple dans nos pages, c’est qu’il est caricaturalement symptomatique des décisions d’entreprises qui sont prises actuellement dans l’ensemble des pays touchés par la crise. En France, Pôle emploi constate une baisse des embauches de 40% cet été. Malgré les aides énormes versées aux entreprises par les contribuables pour faire face à la crise, les patrons continuent de vouloir la faire payer aux salariés et aux chercheurs d’emplois. Tout en continuant, à l’instar du PDG M. Naouri, a se verser (et à verser aux actionnaires) primes et dividendes de manière indécente.

C’est que le grand capital ne peut survivre sans sa dose massive d’argent. Il s’effondrerait sur lui-même à la moindre faille dans le versement de bénéfices juteux. L’organisation capitaliste de notre société prisonnière d’une classe capitaliste insatiable n’a d’autre choix que de vampiriser le produit du travail pour survivre encore.

Il va de soi que dans une organisation plus saine de notre société, la priorité serait mise sur la santé et l’emploi du plus grand nombre. Il est grand temps de nous débarrasser de ses parasites qui nous pourrissent la vie, tout en se gavant, et d’instaurer ensemble, dans la rue et sur nos lieux de travail, un autre monde.

Deux extraits du document que s’est procuré Révolution Permanente

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