Acte II, 24 novembre: leurs voix nous manquent

 23 NOV. 2020

Acte II, 24 novembre: leurs voix nous manquent

Deux ans de cela, jour pour jour, les Gilets jaunes occupent les Champs Élysées. Les voix de la moitié de nos concitoyens, ceux qui vivent avec moins de 1 700 €, ceux qui finissent le mois avec leur compte bancaire dans le rouge, ceux qui se paient de moins en moins de loisirs, pénètrent l’entre-soi d’un Paris en voie de gentrification et rappellent les promesses de 89.

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Acte 2, 24 novembre 2018, Champs-Élysées

On voit d’abord les guirlandes rouges qui fêtent le champ des affrontements, la barricade qui coupe les Champs Élysées. Le trottoir est défoncé au débouché de la rue Marbeuf. De l’eau jaillit pour que les Gilets jaunes puissent se nettoyer les yeux des gaz lacrymogènes. C’est une manif de manuels.Tout commence le matin, vers 9 h 30 quand le cortège descend l’avenue et approche le cordon policier qui bloque le rond-point, les premières grenades mettent en pétard les manifestants qui n’ont pas entendu de sommations. Y-en-a-t-il eu ? Les accès des métros sont fermés depuis les Tuileries jusqu’à Neuilly sur ordre de la préfecture de police pour dégonfler la taille du rassemblement. Cependant, la manifestation gonfle d’heure en heure et l’escalade technologique de la répression monte des lacrymos aux Flash Balls, aux LBD jusqu’aux grenades GLI-F4.Une famille au risque d’armes de guerre

Il est 17 heures 30 et, comme les autres groupes de provinciaux qui constituent le gros de la manif, Gabriel et sa famille quittent les Champs et cherchent leur chemin. Leur voiture est garée porte d’Italie. Le quartier est ceinturé de barrages qu’il vaut mieux éviter et ils ont du mal à s’éloigner. Vers 18 heures, cette famille du Perche est enfin avenue Franklin Roosevelt. Ils distinguent plus loin des gens, les mains levées. « Alors que nous avancions, les garçons ont vu un truc tomber », rapporte la mère de Gabriel à Karl Laske, de Mediapart« Ils se sont baissés, mais Gabriel a pris la grenade pour protéger son frère et son cousin. Aussitôt après l’explosion, j’ai vu Florent venir vers nous en portant Gabriel. J’ai vu mon gamin avec la main arrachée. J’ai vu les os de sa main. C’était comme dans une guerre. » La grenade GLI-F4 est classée « arme de guerre » : elle contient 25 grammes de TNT ce qui en fait la plus dangereuse de celles utilisées par des forces de l’ordre en Europe. Le surlendemain, à la télévision, le préfet de police dénombre les manifestants blessés, « dont un, un peu sérieusement à la main – sans doute en voulant ramasser une grenade ».

Un an plus tard, la mère de Gabriel confie dans le livre poignant que Sophie Divry consacre aux « Cinq mains coupées »: « Le grand a été opéré des deux pieds, il garde encore des bouts de ferraille entre le tibia et le péroné. Ma fille et moi on a eu des problèmes de tympans. Ma fille ne dort plus, elle a même perdu ses cheveux un temps. » Gabriel a la passion de la chaudronnerie. Il était apprenti. « Il n’a plus de vie, il ne peut pas acheter un caleçon. Et tous dans la famille, on est tous détruits à plus ou moins grande échelle. Même ceux qui n’étaient pas là comme mon mari, ont été détruits par la grenade. Même mes petits-enfants, ça les a détruits, parce que ça a touché leurs parents. Plus d’un an après, on est encore dans l’explosion ».

Aujourd’hui, la plainte en justice est encore en instruction, « un contraste marqué » avec les jugements déjà prononcés contre les Gilets jaunes souligne maître Vincent Brengarth. Près de la moitié d’entre eux l’ont été moins de trois jours après les faits. « Des procédures bâclées » souligne Laurence Roques, la présidente du Syndicat des avocats de France qui souligne dans Basta ! : « Il n’y a pas de confrontation, même photographique, avec les policiers qui les accusent via leurs fiches ».

Les voix du dessous 

Aucun rond-point n’est occupé à Paris, le département le plus riche de France. Or, le mouvement attire d’abord des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Adam Nossiter détaille les caddies des manifestants de Guéret. La mère de Gabriel explique à Karl Laske : « Nous, on vit dans un monde où l’on essaie d’avoir un repas à 8 euros, rien à voir avec un repas à 200 euros ». Symétriquement, la France du dessus  entretient l’écart avec la France du dessous : le terme de « jacquerie » court de journal en journal (ici le 9 novembre, ici le 19, ici le 20, ici le 21). Mais, les Gilets jaunes attirent rapidement quelques appuis dans les élites intellectuelles. « Le mot jacquerie vient du mot « Jacques » qui signifiait paysan, de manière condescendante, péjorative. « Faire le jacques » c’est une expression qui existe encore et signifie faire le paysan, être un gros benêt, un lourd », décode Gérard Noiriel, avant de rappeler en historien que « le grand facteur des révoltes populaires, ce sont les impôts ». La rébellion des Gilets jaunes qui cristallise contre la hausse des taxes sur l’essence passerait pour ringarde quand le changement climatique menace si on oubliait que « la fiscalité verte pénalise trois fois plus les ménages pauvres que les classes aisées », ce que détaille Les Échos deux ans plus tard.

« En campagne, pour la bouffe, pour aller à l’école pour les gamins, c’est con mais pour le moindre petit déplacement, tu es obligé d’avoir la voiture, » rappelle Fabien, un intérimaire de Normandie au citadin que je suis. Et il ajoute « La taxe sur l’essence, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Au départ, c’est le pouvoir d’achat ». Anne, caissière de supermarché en Anjou : « en travaillant, on devrait pouvoir vivre dignement et ce n’est pas le cas ». C’est un manquement à une norme sociale implicite, la critique des Gilets jaunes a une dimension morale.

Autour des familles et des retraité(e)s pauvres (qui tiennent les ronds-points quand les salariés travaillent), de ceux dont les comptes bancaires sont à découvert dès le milieu du mois, se joignent par solidarité des gens mieux lotis. De façon très novatrice, quand je sors mon carnet et les interroge, ils me donnent leur niveau de salaire d’eux-mêmes comme explication de leur venue à Paris. David, qui travaille en Bourgogne dans une très petite entreprise de BTP, est à 2 400 euros, « moi, ça va, mais pour ma sœur, pour ma mère, pour des gens que je connais bien, le 15, ils n’ont plus à manger ». Et il arrive que des gens mieux lotis prennent des responsabilités dans le mouvement : « Raymond, avec Juan, c’est notre tête d’affiche … On ne sait pas ce qui l’a amené au rond-point, vu qu’il est retraité, ex-petit entrepreneur et ne semble pas avoir de soucis particuliers d’argent… Sans doute l’empathie, oui, le ras-le-bol de voir autant de misère et de problèmes autour de soi » se demandent les Gilets jaunes de Saint Avold, Moselle, qui s’émancipent toujours plus et ont pris la plume pour faire connaître leurs « 600 jours ».

 

Acte 3, 1er décembre, Paris, Place de l'Opéra.Acte 3, 1er décembre, Paris, Place de l’Opéra.

 

Acte 3

« Le premier décembre, on est à Paris, à 7 heures 10 » raconte Fabien, un Gilet jaune de Fleury-sur-Andelle, Seine-Maritime. «  À 8 heures, on n’a pas pu entrer sur les Champs. On s’est fait gazer.

– Il a fait partie des gens qui ont protégé la tombe du soldat inconnu. Et, ils ont vu que la porte du Musée de l’Arc de Triomphe était ouverte.

– Elle n’est pas cassée, ni défoncée.

– Alors, si c’est ça, pour moi, c’est de la provoc ». Sur les provocations, ils sont intarissables et en particulier sur les brigades de policiers habillés comme des manifestants. « Ce jour-là, les keufs, on les a vu, Ils te tapaient sur la gueule. Après ils remettaient leurs brassards. Tu ne savais plus qui était qui. »

L’Arc de Triomphe est tout aussi iconique que les Champs Élysées. Les images des Gilets jaunes contemplant Paris depuis son arche font le tour du monde.

Mais, à Marseille, après la manifestation sur La Canebière terminée, des CRS pourchassent les manifestants. Zineb Redouane, dans son appartement est touchée par au moins une grenade qui entraînera son décès. Les personnes de bonne foi ont du mal à comprendre comment au quatrième étage on peut recevoir une grenade qui viserait un manifestant dans la rue. Pourtant, l’instruction judiciaire patine. « Les enquêteurs se sont montrés peu curieux » titre Mediapart qui détaille l’absence de saisie des fusils lance-grenades, un défaut de fonctionnement de la seule caméra située à proximité et « des experts indépendants en contrat avec le ministère de l’Intérieur ». L’adjoint du procureur chargé de superviser l’enquête est, le jour de l’Acte 3, sur le terrain en compagnie des responsables policiers qui organise la poursuite des manifestants, ce qui provoque le dépaysement de l’instruction judiciaire à Lyon, laquelle se poursuit.

À genoux, les lycéens

Le premier week-end de décembre, l’horizon politique des Gilets jaunes s’élargit « bien au-delà du pouvoir d’achat » vers « un système où ceux qui ne sont rien comme ils disent reprennent le pouvoir sur ceux qui se gavent », un Appel à « des Assemblées populaires partout en France » est lancé à Commercy. Dans l’histoire contemporaine des rébellions des peuples, de deux choses l’une : ou elles s’élargissent – socialement et spatialement – ou elles sont étouffées par la répression. En 2010-2011, le soulèvement tunisien qui surgit dans des villes méconnues de l’intérieur, Sidi Bouzid, Thala et Kasserine, devient une révolution quand les métropoles de la côte et leurs classes moyennes s’y joignent. Des influenceurs des Gilets jaunes , Éric Drouet, Maxime Nicolle regardent vers l’Ukraine de 2013-2014 où l’occupation de la place Maidan dans la capitale est dupliquée dans les petites villes. Or, dans les premiers jours du mois de décembre 2018, les Gilets jaunes ont du potentiel, une nette majorité d’habitants ont une opinion positive envers eux – entre 71% et 72% – et près de la moitié – entre 44% et 46%- déclarent les soutenir « tout à fait ». Mais, sont-ils prêts à prendre le risque de manifester ? Les Flash Balls, les LBD, les GLI-F4 font-ils peur ? Un peu ? Beaucoup ? Au point que « la liberté d’expression » soit en jeu comme le soutiennent des lanceurs d’alerte.

L’élargissement n’est ni social, ni spatial. Il prend forme dans la tranche du dessous de la pyramide des âges, chez les 15-18 ans. Et là encore, le mouvement surprend. Les lycées parisiens qui traditionnellement initient les mouvements lycéens restent cois. Les premiers établissements à se mobiliser ont une proximité de classe avec les Gilets jaunes, soit par leur filière – les lycées professionnels où se retrouvent un gros tiers des lycées – soit par leur implantation dans un quartier populaire. La masse lycéenne, 2,2 millions d’élèves, pèse dans l’actualité sociale du pays, en 1990, ils imposent leur droit à l’expression. En 1994, des centaines de milliers de lycéens prennent les rues dans tous les départements et imposent l’annulation du « SMIC jeunes ». Il y a une mémoire personnelle de la force de ces mouvements chez les dirigeants de l’État en 2018. Le Président passe son bac en 1995 et son ministre de l’éducation est à Sciences-Po en 1986 alors que le mouvement étudiant paralyse l’enseignement supérieur et obtient la démission du ministre.

Dans la première quinzaine de décembre, du 3 au 17, 3 200 lycéens sont mis en garde à vue par les FDO (forces de l’ordre). Un chiffre à comparer avec les 4 000 Gilets jaunes mis en garde à vue dans une période deux fois plus longue, du 17 novembre au 17 décembre.

Les autorités entendent confiner au plus vite les lycéens dans leurs établissements. D’un côté, elles lancent une bataille de communication. Après que les recteurs aient effrayés leur parents par une lettre, les services du ministère et les rectorats mènent une opération de com qui dénonce les grèves comme « illégales » et encourage #Avenirlycéen – avec pour débouché la création d’un pseudo-syndicat lycéen, « magouille » que vient de révéler Libération. D’un autre côté, les Brigades anti-criminalités envoyées aux portes des lycées pour disperser des blocus vont jusqu’à viser des lycéens avec des LBD, classés comme « arme de guerre » en Suisse d’où ils sont importés, « alors que les lycéens s’exercent pour la première fois au droit constitutionnel à manifester ».

Le 6 décembre, à Mantes la Jolie, 151 lycéens sont mis à genou pendant trois à quatre heures. Les images prises et diffusées par des policiers choquent tant elles appartiennent au registre iconographique de la guerre. Les images font sens avec l’usage d’armes de guerre ailleurs. L’instruction de la plainte est en cours.

Les blessés: big data et panoptique

À dater du 8 décembre et jusqu’en avril, les hôpitaux renseignent les fiches SI-VIC auxquelles ont accès les ministères de la Justice et de l’Intérieur, par un décret signé du premier ministre, Édouard Philippe, qui a obtenu l’agrément de la CNIL, une disposition justifiée par les situations de terrorisme, elle relève des informations confidentielles, comme le numéro de téléphone portable du blessé et du conjoint. De fait, la CNIL a demandé que le blessé donne son agrément au relevé des numéros de téléphone portable. Par un tour de passe-passe bureaucratique, le ministère de la santé, arguant du nombre important de blessés qui arrivent chaque samedi dans les hôpitaux, enjoint au personnel de renseigner les fiches SI-VIC, à l’encontre de la déontologie médicale, découvre Mediapart. Interrogée par une journaliste d’Europe 1, la ministre de la santé, madame Buzyn, répond : « ça m’exaspère que l’on dise ça. Les hôpitaux reçoivent tout le monde, sans trier et sans ficher ! Ça n’est pas comme ça que fonctionne les hôpitaux ». Mais, le 15 avril, le Conseil national de l’ordre des médecins saisit la CNIL de l’affaire du fichage des Gilets jaunes qui se poursuit en avril et Le Canard Enchaîné des 17 et 24 avril publie des photos des fiches SI-VIC.

Depuis la révolution tunisienne de 2011, les rébellions des peuples cultivent une culture de l’image, se servant des smartphones pour documenter les blessures des manifestants et de Facebook pour les diffuser viralement comme dans une sorte de « panoptique » public. En 2018, pour les manifs des Gilets jaunes, David Dufresne déplace ce dispositif sur Twitter – allo place Beauvau – qui s’impose comme le panoptique des violences policières en France. Il faut au journaliste un moral solide pour gérer cette accumulation des visuels sanglants de week-end en week-end, qui fait émerger dans le champ médiatique, après quelques semaines, la dangerosité des armes de guerre comme les LBD et les grenades GLI-F4 et la violence inouïe de la répression. Pour l’historienne Michelle Zancarini-Fournel, la volonté de criminaliser les manifestants est la même qu’en 68.

Deux ans plus tard, on en débattra encore des deux côtés. David Dufresne présentera Un pays qui se tient sage de festivals en festivals et quand les contraintes sanitaires le permettent, de ville en ville. Et tout en haut, le gouvernement légifèrera pour prohiber de filmer les policiers en action. « Si les violences policières n’existent pas, pourquoi interdire de les filmer ? », demandent des manifestantes.

 

Paris, 21 novembre 2020, Place du TrocadéroParis, 21 novembre 2020, Place du Trocadéro

 

L’an neuf chez une famille des ronds-points

Le 18 décembre 2018, comme bien des ronds-points de France, le plus gros de Seine Maritime, celui de Fleury-sur-Andelle est dispersé par les FDO. Les Gilets jaunes perdent de la liberté et beaucoup de visibilité sociale, les voilà renvoyés dans la France du dessous. Une poignée d’entre eux se réfugient à Grainville, un village à quelques kilomètres, sur un terrain privé en bordure de la route départementale. Ils installent une potence où pend le pantin présidentiel, comme dans bien des ronds-points. « Je l’appelle Emmanuel 1er » précise Philippe, un retraité de la télévision. Ils puisent dans le registre de 1789, souligne Sophie Wahnich. L’historien François Furet excipait de son expertise incontestable pour affirmer que le potentiel historique de la révolution française était épuisé – regrettable qu’il soit mort trop tôt.

 

Grainville, Seine Maritime, 1er janvier 2019, le pantin présidentielGrainville, Seine Maritime, 1er janvier 2019, le pantin présidentiel

 

La gendarmerie de Fleury-sur-Andelle piste les Gilets jaunes qu’elle a délogés et demande au maire de Grainville de signer un arrêté d’expulsion pour insalubrité. L’édile refuse. Ils sont une demi-douzaine à se retrouver en ce premier jour de l’année 2019, dont Fabien, bientôt trentenaire, ouvrier intérimaire, Johan, ouvrier boulanger, une vingtaine d’années, Ludo, un déclassé qui approche la cinquantaine et Philippe, un retraité de la télévision qui lance le sujet qui fâche à Paris : « Ici, la bataille droite-gauche, vous ne l’avez pas ». Fabien, un ancien engagé militaire qui verrait bien «  un gouvernement de transition mené par des généraux même si ça dure un an ou six mois », explique : « on est tous d’accord sur un truc : on crève la dalle. On est tous pareils ». Philippe, bien à gauche, caractérise le groupe « C’est une famille avec des gens d’obédiences différentes ».

Comme sur les autres ronds-points, les objectifs sont maintenant définis : « La démission de Macron et la dissolution de l’Assemblée. La revalorisation du SMIC.

– C’est une urgence !

– La baisse des taxes sur les produits de première nécessité dont le carburant et l’électricité.

– Et la suppression de la CSG pour les retraités ». La veille au soir, ils ont suivi l’allocution présidentielle. « Hier, il a sorti ces mots « les Gilets jaunes sont des foules haineuses ». On ne savait pas ce que ça voulait dire. Il fallait carrément être intelligent. On s’est dit qu’il fallait qu’on sache ». Ils ont consulté Internet. « Il (Macron) a dit carrément qu‘ils (les dirigeants) ont été trop intelligents et que c’est pour ça qu’on ne les a pas compris ! Nous, on est un sous-peuple !

– On est des « sans-dents » comme disait Hollande », enchaîne Fabien. Ils ressentent, une fois de plus, dans le registre rhétorique, la distance entre la France du dessus et la leur, celle du dessous, celle du « peuple ». Sur la départementale qui longe leurs cabanes, le trafic automobile est fourni en cette journée consacrée aux souhaits de bonne année. Une voiture sur trois klaxonne pour claironner son soutien.

 

Grainville, Seine Maritime, 1er janvier 2019, la cabane des Gilets jaunesGrainville, Seine Maritime, 1er janvier 2019, la cabane des Gilets jaunes
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