Comment le gouvernement va aider les plus précaires et les jeunes

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Le Premier ministre, Jean Castex, a garanti ce jeudi un revenu mensuel minimal de 900 euros de novembre à février à ceux qui alternent contrats courts et chômage, sous condition. Il a aussi promis jusqu’à 500 euros par mois pour tout jeune en formation ou aidé dans ses démarches de recherche d’emploi.

Avec la crise, 400.000 travailleurs précaires ne trouvent plus assez de contrats courts pour s’en sortir. (Francois Mori/AP/SIPA)
Publié le 26 nov. 2020 

Popularisé avec le premier confinement, le « quoi qu’il en coûte » reste une valeur sûre, surtout quand il s’agit d’aider les premières victimes de la crise économique. En témoignent les annonces de Jean Castex ce jeudi lors de sa conférence de presse censée préciser les annonces d’Emmanuel Macron de mardi. Entouré de quelques ministres, Elisabeth Borne pour le Travail notamment, le Premier ministre, a détaillé un ensemble de mesures pour les plus précaires qui, en cumulé, représentent un nouvel effort financier d’au moins 1 milliard d’euros.

La première annonce porte sur le coup de pouce « exceptionnel » promis par le chef d’Etat pour les travailleurs précaires . A compter du 1er novembre, tous ces travailleurs qui « vivent en alternant période de travail et de chômage dans des secteurs totalement sinistrés bénéficieront d’une garantie de ressources de 900 euros par mois », a annoncé Jean Castex . Et ce, jusqu’en février, comme Elisabeth Borne l’avait dévoilé dans « Les Echos » .

Des extras, des saisonniers, certains intérimaires…

Ainsi, l’aide sera éligible pour tous ceux qui auront travaillé « plus de 60 % et qui n’ont pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits » au chômage, a expliqué Elisabeth Borne. Précision importante pour les intéressés : elle sera calculée au titre de chaque mois, le premier versement couvrira les deux premiers (novembre et décembre), suivi de deux autres pour janvier et février respectivement, avec Pôle emploi à la manoeuvre.

Par ailleurs, les 900 euros garantis sont nets de revenus perçus – allocations-chômage, RSA, ou encore revenus de travail -, sachant que dans le dernier cas les salaires seront défalqués à hauteur de 40 %, de manière à inciter à la reprise d’un emploi, estime le ministère. Enfin, l’enveloppe prévue – qui potentiellement représente 1,3 milliard au maximum – n’est pas fermée. En clair, toute personne éligible bénéficiera de ce revenu minimal garanti.

Aucun jeune dans le besoin

Autre mesure, toujours en déclinaison des annonces du chef de l’Etat : aucun jeune qui s’engagera dans une formation ou un accompagnement prévu dans le plan jeune lancé cet été ne sera laissé dans le besoin. Le soutien financier prendra deux voies, cumulables.

La première consiste à étendre le bénéfice de la rémunération de stagiaire de la formation professionnelle (200 euros pour les 16-18 ans, 500 euros pour les 18-25 ans) aux dispositifs qui s’apparentent à ou précèdent une formation. Ce sera le cas des prépa-apprentissage, des Ecoles de la 2e chance, des Epide ou encore de l’AIJ assuré par Pôle emploi. Le ministère estime que cette extension concernera 35.000 jeunes et coûtera 90 millions, pris sur les crédits du plan compétences.

Tout jeune pourra par ailleurs toucher jusqu’à 500 euros par mois, voire plus dès le départ si sa situation l’exige, quel que soit son niveau d’étude. Pôle emploi, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) ou les Missions locales serviront de guichet pour évaluer et distribuer l’aide. Public visé : 50.000 jeunes pour un coût estimé à ce stade de 140 millions.

Dernière mesure annoncée enfin, le gouvernement va porter à 200.000 l’année prochaine le nombre de places en Garantie jeunes, un dispositif d’accompagnement qui nécessite un engagement contractuel assorti d’une rémunération de 500 euros par mois environ. Soit 50.000 places de plus qui s’ajoutent aux 50.000 de plus déjà annoncées cet été avec le plan jeunes . Facture : 280 millions.

Pour pouvoir attirer un tel effectif, les critères d’éligibilité de la Garantie jeunes vont être allégés. Cela concernera les conditions de ressources exigées par exemple, explique la déléguée générale des Missions locales, Sandrine Aboubadra-Pauly. Des expérimentations sont également prévues pour accueillir des profils nouveaux, comme ceux issus de l’aide sociale à l’enfance. Le tout avec des recrutements de centaine de conseillers à la clé.

Alain Ruello

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