Des milliers de manifestants à Paris, Marseille ou Lille contre la loi de sécurité globale

LIBERTÉ D’EXPRESSION – Des milliers de personnes ont manifesté dans toute la France contre la loi « sécurité globale » et son article controversé – adopté par les députés après un débat tendu – sur l’encadrement de la diffusion d’images des policiers.

Certains slogans ont fait dans l’humour. D’autres étaient plus explicites. « Floutage de gueule », « des vidéos pas des lacrymo » ou encore « 1984  n’était pas censé être un mode d’emploi ». Des milliers de personnes ont manifesté à Paris (7000, selon la préfecture de police), place du Trocadéro pour dénoncer la loi « sécurité globale ». Dans leur viseur, notamment, l’article 24  pénalisant la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre si elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique« , adopté la veille par l’Assemblée nationale.
Plus tôt dans la journée,  2500 personnes s’étaient rassemblées à Marseille, un millier à Rennes, 900 à Lorient, 800 à Saint-Etienne et Lille, 300 à Nice ou encore 250 au Puy-en-Velay… Une vingtaine de manifestations ont réuni 22.000 personnes, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les cortèges hétéroclites rassemblaient notamment de nombreux journalistes mais aussi quelques Gilets jaunes venus marquer les deux ans de leur mouvement. « On a l’impression que la police est en roue libre et qu’elle fait ce qu’elle veut où elle veut », a estimé Dominique Pradalié du syndicat national des journalistes (SNJ). Le SNJ et les autres syndicats de journalistes  jugent ainsi qu’il n’y a pas besoin d’une nouvelle loi « pour faire peur », alors que le code pénal et la loi sur la liberté de la presse de 1881 punissent déjà l’incitation à la haine.  Avec ce « texte aux relents autoritaires », « la porte est ouverte au  musellement de l’information par le pouvoir en place quel qu’il soit », a estimé  Stéphane de Vendeuvre, co-président du club de la presse de Bretagne, assurant  que cette manifestation n’était que « le début d’une longue contestation ».

https://www.lci.fr/politique/des-milliers-de-manifestants-a-paris-marseille-ou-lille-contre-la-loi-de-securite-globale-2170750.html

Des milliers de manifestants à Paris, Marseille ou Lille contre la loi de sécurité globale
Au chapitre judiciaire, la loi de sécurité globale votée hier à l’Assemblée nationale continue de faire réagir. Plusieurs manifestations de contestation ont eu lieu aujourd’hui notamment à Lille et à Paris.

LIBERTÉ D’EXPRESSION – Des milliers de personnes ont manifesté dans toute la France contre la loi « sécurité globale » et son article controversé – adopté par les députés après un débat tendu – sur l’encadrement de la diffusion d’images des policiers.
21 nov. 19:24 – Rédaction de LCI
Certains slogans ont fait dans l’humour. D’autres étaient plus explicites. « Floutage de gueule », « des vidéos pas des lacrymo » ou encore « 1984 n’était pas censé être un mode d’emploi ». Des milliers de personnes ont manifesté à Paris (7000, selon la préfecture de police), place du Trocadéro pour dénoncer la loi « sécurité globale ». Dans leur viseur, notamment, l’article 24 pénalisant la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre si elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique », adopté la veille par l’Assemblée nationale.

Plus tôt dans la journée, 2500 personnes s’étaient rassemblées à Marseille, un millier à Rennes, 900 à Lorient, 800 à Saint-Etienne et Lille, 300 à Nice ou encore 250 au Puy-en-Velay… Une vingtaine de manifestations ont réuni 22.000 personnes, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les cortèges hétéroclites rassemblaient notamment de nombreux journalistes mais aussi quelques Gilets jaunes venus marquer les deux ans de leur mouvement.

« On a l’impression que la police est en roue libre et qu’elle fait ce qu’elle veut où elle veut », a estimé Dominique Pradalié du syndicat national des journalistes (SNJ). Le SNJ et les autres syndicats de journalistes jugent ainsi qu’il n’y a pas besoin d’une nouvelle loi « pour faire peur », alors que le code pénal et la loi sur la liberté de la presse de 1881 punissent déjà l’incitation à la haine. Avec ce « texte aux relents autoritaires », « la porte est ouverte au musellement de l’information par le pouvoir en place quel qu’il soit », a estimé Stéphane de Vendeuvre, co-président du club de la presse de Bretagne, assurant que cette manifestation n’était que « le début d’une longue contestation ».

Loi sécurité globale et floutage des policiers : ce que prévoit le texte voté par les députés

La modification vendredi de l’article 24 avant son adoption par l’Assemblée nationale, n’a pas suffi à apaiser les protestations. Le texte pénalise la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre mais garantit le « droit d’informer ». « L’équilibre est réaffirmé entre la liberté d’informer et la protection des forces de l’ordre », avait ainsi estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’un débat houleux. « Oui », journalistes et citoyens pourront continuer à filmer et à diffuser « sans intention malveillante », a assuré de son côté le co-rapporteur LaREM de la proposition de loi, Jean-Michel Fauvergue. La restriction sur les images ne vise d’ailleurs pas le numéro de matricule, dit « RIO » – qu’un policier ou un gendarme est censé arborer en intervention.

Accréditer des journalistes pour suivre les manifestations ? « Aucun changement n’aura lieu »
Les rassemblements de samedi se sont déroulés dans le calme à l’exception de la fin de la manifestation parisienne émaillée de quelques incidents. En début de soirée, 23 personnes avaient été interpellées et 1 policier légèrement blessé par un jet de projectile. Mardi 17 novembre, une première manifestation avait été organisée devant l’Assemblée nationale. Des échauffourées avaient éclaté et la situation s’était tendue entre les forces de l’ordre et les manifestants. 33 personnes avaient été interpellées et un journaliste de France Télévision placé en garde à vue pendant 12 heures.

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Au lendemain de cette protestation, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait suscité un tollé en demandant aux journalistes de « se rapprocher » des autorités avant de couvrir des manifestations. Jeudi 20 novembre, les directions d’une trentaine de rédactions françaises, dont TF1 et LCI, ont déclaré dans une tribune qu’elles n’accréditeraient pas leurs journalistes pour couvrir les manifestations. Dans un message posté samedi sur Twitter, le ministre a tenté de mettre fin à la polémique : « Aucun changement n’a eu lieu et n’aura lieu ».

Au-delà de la diffusion des images des policiers, d’autres mesures sont également sous le feu des critiques. Par exemple, la possible utilisation de drones lors des manifestations et la crainte de la reconnaissance faciale par les caméras de surveillance.

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La modification vendredi de l’article 24 avant son adoption par l’Assemblée nationale, n’a pas suffi à apaiser les protestations. Le texte pénalise la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre mais garantit le  « droit d’informer ». « L’équilibre est réaffirmé entre la liberté d’informer et la protection des forces de l’ordre », avait ainsi estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’un débat houleux. « Oui », journalistes et citoyens pourront continuer à filmer et à diffuser  « sans intention malveillante », a assuré de son côté le co-rapporteur LaREM de la  proposition de loi, Jean-Michel Fauvergue. La restriction sur les images ne  vise d’ailleurs pas le numéro de matricule, dit « RIO » – qu’un policier ou un  gendarme est censé arborer en intervention.

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Les rassemblements de samedi se sont déroulés dans le calme à l’exception de la fin de la manifestation parisienne émaillée de quelques incidents. En début de soirée, 23 personnes avaient été interpellées et 1 policier légèrement blessé par un jet de projectile.  Mardi 17 novembre, une première manifestation avait été organisée devant l’Assemblée nationale. Des échauffourées avaient éclaté et la situation s’était tendue entre les forces de l’ordre et les manifestants. 33 personnes avaient été interpellées et un journaliste de France Télévision placé en garde à vue pendant 12 heures.

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Au-delà de la diffusion des images des policiers, d’autres mesures sont également sous le feu des critiques. Par exemple, la possible utilisation de drones lors des manifestations et la crainte de la reconnaissance faciale par les caméras de surveillance.

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