Les deux adolescentes de 15 ans avaient été interpellées à l’issue d’une manifestation contre la loi de « sécurité globale ». L’une d’elles est mise en examen, l’autre, placée sous le statut de témoin assisté, accuse les policiers de brutalités.
Une lycéenne a été mise en examen pour « violences sur policiers », tandis qu’une autre, placée sous le statut de témoin assisté, a porté plainte pour violences policières à son encontre après des incidents lors d’une manifestation à Marseille le 12 décembre. Les deux adolescentes, âgées de 15 ans, avaient été interpellées et placées en garde à vue à l’issue d’une manifestation contre la loi de « sécurité globale » qui avait réuni un millier de personnes dans la ville.
La première a été déférée le 13 décembre et mise en examen par un juge des enfants pour violences sur policiers, a communiqué à l’Agence France-Presse (AFP) le parquet de Marseille. Une caméra de surveillance l’avait filmée lançant une pierre sur les forces de l’ordre.
La seconde jeune fille, blessée lors de son interpellation, avait vu sa garde à vue levée durant la nuit suivant la manifestation, pour raisons médicales, avant d’être conduite à l’hôpital pour des soins. Son certificat médical fait état d’un traumatisme crânien et de multiples plaies au visage, accompagné d’une incapacité totale de travail de sept jours.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux la montre l’air hagard, le visage ensanglanté, menottée et encadrée de policiers mais aucune image ne montre les conditions de son interpellation.
« Traces de coups contre mensonges »
Replacée en garde à vue mercredi, l’adolescente a été déférée jeudi 24 décembre à la demande du parquet, qui avait pris des réquisitions pour « violences contre des policiers et rébellion ». Mais le juge des enfants l’a placée sous le statut de témoin assisté. Une caméra de surveillance la montre se saisissant d’une pierre mais elle affirme ne pas l’avoir lancée, selon son avocat parisien Me Philippe Ohayon.
Cette lycéenne a de son côté porté plainte contre les policiers qui l’ont interpellée pour « violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique » au parquet de Marseille et auprès de l’inspection générale de la police nationale (IGPN).
Elle affirme qu’un policier l’a attrapée alors qu’elle courait et lui a asséné un coup à l’arrière de la tête avant de l’immobiliser avec une clé de bras et un étranglement. Elle se plaint également d’avoir essuyé des insultes, humiliations et propos à connotation sexuelle durant sa garde à vue.
Le parquet de Marseille a précisé à l’AFP avoir saisi le cabinet de déontologie et de discipline de la direction départementale de la sécurité publique et pas l’IGPN, chargée des dossiers plus complexes. « Les policiers n’ont pour l’instant pas été entendus », a-t-il ajouté.
« Il s’agit juste d’une interpellation avec quelqu’un qui se débat, chute en résistant et se blesse au visage », a assuré à l’AFP une source policière. « Ce n’est pas un dossier de parole contre parole, mais de traces de coups contre mensonges », a dénoncé Me Ohayon, selon qui l’explication fournie ne justifie pas les traumatismes de sa cliente.
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