Grèce: Noël avec 313 euros

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La crise Europe-Grèce

Noël avec 313 euros

31/12/2020

20 décembre 2020

Dimitris et Maria sont un couple avec une fille de 13 ans. Dimitris est ouvrier du bâtiment et est au chômage depuis deux ans et demi. Il est diplômé en jardinage et a travaillé de temps en temps dans des programmes municipaux. En même temps, il fait tous les travaux de construction qu’il peut trouver. Son seul revenu est constitué par les 313 euros de l’allocation sociale que reçoit sa femme Maria, en tant que personne handicapée. Ils vivent des repas de l’Église et avec l’aide de Solidarité pour tous.

« Avec une allocation sociale, comment une famille de trois personnes peut-elle joindre les deux bouts ? Nous avons des factures, des médecins. Il y a des moments où vous avez un enfant qui veut quelque chose. Vous lui dites que ce n’est pas possible. Je n’ai pas d’argent. Soyez patients. Qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est très dur, surtout quand on doit aller chez le médecin », m’avoue Maria.

La situation s’est aggravée avec le confinement, car les chances de trouver un emploi, même occasionnel, ont complètement disparu. Nous sommes dans les  » cas extrêmes de cette société « , poursuit-il. Quand je leur demande s’ils attendent quelque chose de mieux à l’avenir de la part du gouvernement : « Il n’y a rien. Aucun espoir. « Quand l’annonce des 400 euros est sortie, nous pensions y avoir droit, mais ceux qui l’ont obtenu en avril, comme Dimitris, ne peuvent pas l’obtenir maintenant », a déclaré Vroutsis σιαδ (Note : Vroutsis est le ministre grec du travail).

Dimitris prend la parole et poursuit d’une voix cassée : « C’est une grande moquerie pour les chômeurs ». « Personne ne se soucie de savoir si nous vivons, si nous devons manger. Ils veulent nous achever. Où sont les emplois ? Où sont les hôpitaux quand on en a besoin ? Zéro. A part nous, il y a des milliers de personnes qui sont au fond. « Je ne me soucie pas de moi, mais je suis inquiet pour mon enfant », a-t-il ajouté, sans pouvoir cacher son émotion. Quand je leur demande comment ils voient l’avenir, j’obtiens une réponse :  » Avec terreur « , surtout pour la  » rénovation  » que le maire d’Athènes, Costas Bakogiannis, va mettre en œuvre à Prosfygika. (Note : un quartier d’Athènes avec de vieux  bâtiments que le maire d’Athènes veut démolir). « Nous serons sans abri dans les rues », me disent-ils tous les deux, effrayés par un lendemain qui ne semble pas les concerner.

Publié dans le quotidien grec Avgi

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