La folie destructrice de Donald Trump

LR: Les suprémacistes blancs, les libertariens, Quanon, des mots venus d’Amérique du nord, qu’il va falloir bien comprendre car ils sont destinés à l’exportation, après la diffusion réussie du conspirationnisme, car le complot c’est eux, les prémices du nouveau fascisme, si nous les laissons faire… 

Trump a mis en scène lui même lors du premier débat télévisé avec Biden les nazillons tarés des « Prouds Boys », ils se sont mis en avant et ont pris du galon chez les Trumpistes. L’irruption grand guignolesque du capitole, c’est eux. Tellement grotesque que même les trumpistes de base dénoncent ces images tellement ahurissantes qu’ils prétendent maintenant sur tous leurs réseaux qu’il s’agit d’un nouveau complots des antifas déguisés en trumpistes. Complotistes un jour complotistes toujours, c’est une relation à la « réalité » tellement pratique, sauf que les huluberlus qui ont pris la pose ont été clairement identifiés comme appartenant à la mouvance Quanon. Depuis des mois, Trump évoquait des évènement assurant sa victoire, cette tentative de coup d’état via l’instauration de la loi martiale menée par des pieds nickelés, a tourné à la farce aux yeux du monde entier. Les anciens de la CIA qui ont perpétré une centaines de coups ont du en pleurer, les plus vieux dans leurs tombes.

Il faut toujours se méfier des « polichinelles , qui veulent entrer dans l’Histoire, comme disait Marx dans le 18 brumaire de Louis Bonaparte « … il devient lui-même la victime de sa propre conception du monde, le grave polichinelle qui ne prend plus l’histoire pour une comédie, mais sa propre comédie pour l’histoire… » S’il faut parler de coup d’Etat, il faut évaluer l’intervention ou à ce stade, la non-intervention des forces dites de l’ordre et en particulier celles de la garde nationale et de la police de l’état de Washington. La comparaison avec les mobilisations policières et militaires face au mouvement BLM est criante. En matière judiciaire, nous allons voir si un tribunal va inculper Trump. Une phrase anodine sur une demande de cagnotte a suffit en France pour juger qu’il s’agissait d’une atteinte à l’ordre public … Quant à la « démocratie » américaine dont nous tartinent les oreilles les médiacrates et leurs politiciens, elle n’a jamais existé. Julian Assange en a fait une démonstration éclatante.

OPINION. L’assaut du Capitole, qui a provoqué un mort, est la conséquence directe de l’attitude honteuse du président, incapable de reconnaître sa défaite, et ne cessant de galvaniser sa base électorale en l’alimentant de haine et de contre-vérités. Le maintenir au pouvoir serait criminel

Devant le Capitole, les partisans de Donald Trump galvanisés. — © AFP 

Ce qui se passe à Washington est effroyable et s’apparente à de la pure folie. L’attaque du Capitole qui s’est déroulée mercredi dans la capitale américaine, avec des militants pro-Trump qui ont pris le bâtiment d’assaut et plongé la capitale dans le chaos, en provoquant un premier décès par balle, a un seul responsable: Donald Trump. Aux abois, le président, a, par sa rhétorique incendiaire, son incapacité à reconnaître sa défaite, galvanisé ses militants les plus virulents, parmi lesquels des adeptes de thèses conspirationnistes.

Notre suivi en continuChaos à Washington: Joe Biden dénonce une «agression sans précédent» contre la démocratie

Il les a nourris de haine, alimentés de contre-vérités, puis, en Néron des temps modernes, s’est posé en simple spectateur de sa folie destructrice, avec un dernier discours à la tonalité agressive, comme une mèche qui allume une bombe. Comment continuer à nier qu’il représente un danger pour la démocratie? Comment ne pas se rendre compte que le maintenir au pouvoir serait criminel? Donald Trump, s’il avait encore la moindre conscience de ses responsabilités présidentielles, aurait dû rapidement s’adresser à la nation pour appeler ses militants à quitter les lieux. Il ne l’a fait qu’à moitié, continuant à parler de «scrutin volé». C’est d’une gravité sans précédent, et laisse augurer le pire pour ses derniers jours au pouvoir.

La journée de mercredi avait déjà donné lieu à spectacle pitoyable, un cirque politique indigne: Donald Trump a fait pression sur son vice-président pour qu’il ne valide pas la victoire de Joe Biden, pourtant confirmée par le Collège électoral. Mike Pence a résisté et a même dû se fendre d’un communiqué pour confirmer qu’il respecterait la Constitution. Mitch McConnell, jusqu’ici leader de la majorité républicaine au Sénat, pourtant proche de Donald Trump, a de son côté averti: la démocratie américaine entrerait «dans une spirale mortelle» si l’élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants.

Malgré cela, des élus républicains, davantage préoccupés par leur survie politique que par le bien pour leur pays, ont déployé leurs capacités d’obstruction. Au même moment, des manifestants, déterminés à maintenir Donald Trump au pouvoir, étaient en train de forcer les barrages de sécurité.

L’héritage de Donald Trump se résume à avoir divisé encore plus une nation polarisée, en poussant à des actes insurrectionnels. Les cicatrices de ce 6 janvier 2021 seront profondes, durables. Grâce à la double élection sénatoriale en Géorgie qui s’est soldée par la victoire des deux candidats de son parti, Joe Biden peut désormais compter sur deux Chambres à majorité démocrate. Mais il va devoir très vite s’atteler à une tâche qui paraît aujourd’hui impossible: réconcilier deux camps que tout semble séparer. Tristes Amériques.

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