Il y avait ce jour une « terrasse » pleine d’affreux réac à Paris

Philippe Poutou

le 19 05 2021
2 h ·
Salut à toutes et tous

La manif des policiers a visiblement bien attiré tout ce qu’il y a de racaille réactionnaire et raciste : Darmanin bien sûr, Zemmour, Messia, DeVillier, plusieurs RN, plusieurs LR et il y avait aussi des responsables de ce qu’on appelle encore la gauche, qui ne distinguent plus depuis longtemps la différence entre des revendications sociales ou des exigences sécuritaires et répressives.

Parce qu’ils ont beau nous répéter sans cesse que la manif était en hommage aux policiers tués en fonction, que leurs conditions de travail sont insupportables, on sait très bien que le fond c’est l’autonomisation de la police, c’est la dérive autoritaire et répressive, que la préoccupation des dirigeants syndicaux policiers c’est leur impunité, leur pouvoir de faire la loi partout, notamment dans les manif et dans les quartiers populaires.

On sent bien l’ambiance : les policiers en colère se plaignent d’être détestés mais il faut bien le reconnaître, ils semblent détester un peu tout le monde comme pris dans leur propre piège. A force de remplir leur fonction répressive et de taper sur tout ce qui bouge, à force d’accepter tous les ordres et de servir avec zèle le pouvoir, ils s’isolent et confondent république et commissariat.

Pour la police, la population dans son ensemble est devenue un adversaire, voire un ennemie intérieur, pour eux tout se mélange, un gilet jaune, un manifestant, un jeune dans les cités, un immigré, un réfugié, un délinquant (à part les politiciens corrompus ou les patrons voyous), un truand, un terroriste… tout est un peu pareil.

Mais derrière l’agitation des syndicats policiers, il y a surtout le problème de l’ordre républicain qui est celui du pouvoir des possédants qui défendent leurs propriétés, et leurs privilèges, leur « ordre ».

Et dans cette situation de crise profonde, sociale, politique, démocratique, sanitaire, ce pouvoir a comme obsession de faire taire la contestation, de mettre au pas les récalcitrants. Et les forces de l’ordre servent à cela. La « police républicaine » n’est pas neutre, n’est garante de rien, elle est seulement un outil pour maintenir la société telle qu’elle est, injuste, inégalitaire, oppressive, tout ça pour le bien des dominants.

Et à ce jeu là, on comprend bien que dans la police et dans les forces de l’ordre en général, il ne peut pas germer grand chose de progressiste et de fraternel, à moins de se ranger du côté de la population contre le pouvoir qui l’utilise, contre la société d’oppression.

Philippe

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