Menace de coup d’État militaire : l’urgence d’une réponse unitaire pour ne pas connaître l’état d’exception qui vient

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La publication le 21 avril d’une lettre ouverte menaçant d’un coup d’État militaire, ayant réuni aujourd’hui plus de 10 000 signataires, doit nous alerter sur la progression de la possibilité du fascisme en France.

Cette lettre mérite d’être analysée de façon précise et dynamique au regard du reste de la situation politique. Elle repose plus que jamais la nécessité d’une réponse unitaire antifasciste spécifique.

 Le putsch des généraux ou le délire des grabataires nostalgiques des guerres coloniales

Les généraux signataires sont des vieux croulants membres de l’extrême droite et proches de ces théories, notamment celle du grand remplacement. On trouve des anciens candidats RN aux élections, des proches de Renaud Camus. Plusieurs articles reviennent assez bien sur ces éléments, notamment sur France info [1] et Mediapart [2]

Crédit Photo. Wikimedia Commons.

Il s’agit tous de membre de la deuxième section, des retraités qui pourraient être rappelés sous les drapeaux. La deuxième section compte de quoi fournir 6 armée US en officiers généraux d’après l’IFRAP. Devenu essentiellement honorifique et sans représenter de part significative du budget de la Défense, la deuxième section avait quand même coûté 3,1 millions d’euros en indemnité SNCF en 2008, une piste pour la maitrise de la dépense publique.

 Officiers et sous-officiers : le vrai danger

Les plus de 350 officiers signataires [3] ne sont pas non plus de prime jeunesse mais semblent avoir plutôt 15 ou 20 ans de moins que les généraux. Des militaires en fin de carrière donc mais toujours actifs, de quoi avoir le respect de la troupe et sa lecture attentive. La liste des 350 signataires est importante non pas tant en raison de la comparaison aux effectifs mais pour ce que cela signifie politiquement.

En effet, d’un point de vue statistique, en 2019 les armées comptaient 33 191 officiers, 91 816 sous-officiers pour 79 358 militaires du rang auquel il faut ajouter 1 417 volontaires soit un total de 205 782 hommes. Force est de constater l’hypertrophie de l’armée française, effet conjugué de la transformation des armées en armées de métier et de la réduction des dépenses publiques [4]. Rapporté au nombre d’officiers, le nombre d’officiers signataires ne dépasse donc pas les 0,38%, bien plus faible que les scores du Rassemblement national dans ces catégories par exemple.

Ce faible ratio doit être considéré au regard du devoir de réserve auquel sont tenus les militaires. Ce devoir, supposé s’appliquer à l’ensemble des fonctionnaires, se décline plus ou moins rigoureusement selon leur fonction et leur niveau hiérarchique. C’est lui qui vaut son surnom de grande muette aux armées, car il vient interdire aux militaires l’expression de positions politiques dans le cadre ou en se réclamant de leur qualité militaire. C’est au nom de ce dernier que l’ancien général Piquemal, l’un des signataires, fut radié en 2015 pour avoir participé à Calais à un rassemblement anti-migrants interdit.

La ministre des Armées Florence Parly, sortie de son silence au bout de quatre jours, a fini par annoncer que les signataires de l’active, partie de l’armée active par opposition à la deuxième section, serait sanctionnés. Le chef d’état-major a quant lui demandé que les signataires de l’active soient mis en retraite anticipée, sanction exemplaire qui doit consister dans le fait de partir quelques mois en avance avec tous ses droits. On peut par ailleurs s’étonner sur le faible nombre de militaire concernés, 18 nous dit Florence Parly, au vu du nombre de signataires qui augmente, plus de 10 000 au 29 avril.

Il faut surtout mettre cette demande de sanction en parallèle avec la répression qui croît ces dernières années à l’encontre des fonctionnaires (inspecteurEs du travail, profs et personnels de l’éducation), y compris des syndicalistes, sur la même base de ce devoir de réserve. Les syndicalistes de la fonction publique ont eu à s’opposer à des demandes de révocation et même si, et heureusement, aucune d’entre elles n’est allé au bout, les sanctions ont néanmoins consisté en des mutations disciplinaires et parfois des suspensions sans solde. On notera par exemple la répression délirante récemment subie par un AED [5].

 Ce que révèle la tribune sur l’état d’esprit d’une partie de la troupe

Plusieurs éléments ont déjà été mis en avant et nous reproduisons un extrait d’un article de Julien Salingue [6] : « « Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national » : ainsi s’exprimaient, le 21 avril sur le site du torchon Valeurs actuelles, 20 généraux à la retraite, revendiquant le soutien « [d’]une centaine de hauts-gradés et plus d’un millier d’autres militaires ». 60 ans jour pour jour après le putsch des généraux à Alger, un quarteron d’officiers menace donc d’un coup d’État militaire pour faire face, selon leurs termes, à « un certain antiracisme », à « l’islamisme » et aux « hordes de banlieue »  ».

Il nous semble qu’il faut ajouter à cela deux éléments sur lesquels s’appuie la tribune. D’une part, une radicalisation d’une partie des forces de répression, police et armée, autour de la question du terrorisme auquel se mêle les questions de l’immigration, du racisme et de l’islamophobie. Comme l’explique très bien Julien dans le reste de l’article ce terreau idéologique est largement entretenu par le gouvernement et l’extrême droite dans un mouvement dialectique, mais il se décline de façon spécifique au sein de ces institutions.

En effet, depuis 2015 et les attentats de Charlie Hebdo, puis ceux du 13 novembre, ces institutions se vivent comme le rempart contre la « barbarie islamique ». C’est sur cette base que se sont opérés les recrutements et que s’entretient la troupe. C’est en partie ce qui explique la radicalisation d’une part des forces armées, qui inquiétaient déjà la DGSI en 2018 [7] et qui explique notamment le développement de courants néonazis [8].

Mécanisme auquel il faut ajouter la perte de confiance vis-à-vis des dirigeants politiques. Ceci s’explique par des éléments matériels en premier lieu, l’état désastreux dans lesquels se trouvent bon nombre de commissariats ou de casernes. Il n’est pas ainsi anecdotique que les flics et les militaires doivent acheter une partie de leur équipement avec leur solde…

Auquel vient s’ajouter deux éléments subjectifs. Le premier repose sur la décomposition du personnel politique français propre à une situation de crise et à une perte de place de la bourgeoisie française dans le contexte de basculement du centre du capitalisme des USA vers l’Asie. Ce mécanisme n’a rien de nouveau. Il est connu dans notre courant politique depuis la république de Weimar. Plus la crise avance et plus le personnel de la bourgeoisie est décomposé, plus sa défense de ses propres intérêts, des intérêts des privilégiés ainsi que sa « corruption » sont grossiers. Objectivement la dégradation de la situation de la classe dominante vient l’empêcher sur le plan subjectif de produire du consentement à sa domination pour reprendre les mots d’Ugo Palheta.

Or le gouvernement Macron concentre ces tares : le président est un ancien banquier, ses ministres des millionnaires. Marlène Schiappa propose qu’un animateur connu pour mettre des nouilles dans le slip de ses chroniqueurs anime le débat présidentiel. L’affaire De Rugy n’a surement pas été oublié et on se souvient de ce ministre qui organisait des diners de homard et de grand vins au frais de la princesse. La décomposition est telle que lorsque les accusations de participer à des diners clandestins émergent on ne se demande pas si c’est vrai mais on se demande combien de ministres y ont participé.

Et puis il y a eu les Gilets jaunes… Un soulèvement populaire contre les élites. Les forces de répression qui, sous l’uniforme, restent des travailleurs, classe en-soi, sans pour autant faire partie du prolétariat, classe pour-soi, ont dû intervenir pendant des mois en augmentant le niveau d’affrontement, créant un véritable malaise en leur sein. Plusieurs des généraux signataires y ont été de leur billet, de cette déformation du rôle de ces institutions qui se voyaient obligées de protéger les puissants qui attisaient la colère du peuple au lieu d’y répondre et ne donnaient pas les bons ordres, laissant les « casseurs » et autres « gauchistes » infiltrer le mouvement.

Et voilà le raisonnement : nous sommes assiégés par les islamistes, au sein des frontières certains territoires sont déjà perdus pour la République et les hordes des banlieues sont prêtes à déferler sur le reste. Cette offensive est légitimée par un certain antiracisme qui nous interdit de réagir. Face à ces menaces le pouvoir politique fait défaut, s’il ne se ressaisit pas l’armée doit intervenir. Après tout si nous sommes en guerre alors c’est au tour des militaires de prendre la main. Ceux qui discutent avec des militaires et des flics dans leur famille ou dans leur milieu d’origine savent que ce discours correspond à l’état d’esprit d’une partie de la police et de l’armée.

Mais ce discours peut aussi séduire une partie de la population. C’est en partie ce qu’illustre ce sondage dans lequel l’ancien chef d’état major, le Général de Villiers, aurait 20% d’intention de vote alors même qu’il n’est pas candidat [9] ou encore celui selon lequel 6 français sur 10 soutiendraient les militaires signataires de la tribune [10].

 La réaction de Marine Le Pen et la réponse de Jean-Pierre Fabre Bernadac

Dans les jours qui ont suivi la lettre ouverte, Marine Le Pen s’est fendue d’une réponse publiée là encore par Valeurs Actuelles. Dans cette dernière, Marine Le Pen salue l’initiative des militaires, souligne sa rareté qui indique la gravité de la situation. Une fois le diagnostic partagé vient la discussion sur les moyens à mettre en œuvre pour y faire face. Elle va d’abord plus loin que les auteurs en indiquant qu’il n’y a pas de redressement possible de la macronie, voire du système : « La divergence que je m’autorise est de penser qu’une exhortation ne puisse suffire à sortir ce pouvoir défaillant de ses coupables habitudes.  »

Sans la nommer, la discussion se poursuit ensuite sur la question de la prise du pouvoir, car c’est bien de cela qu’il s’agit. La lettre des militaires menaces à demi-mot en l’absence de redressement d’un coup d’État militaire, Marine Le Pen y oppose « en démocratie, la recherche d’une solution politique qui doit se concrétiser par un projet d’alternance qui a vocation à être validé par le suffrage des Français  ». Après des formules radicales, elle ramène la contestation dans le champ des institutions sans pour autant s’opposer au nom de la République à ce qui est ni plus ni moins qu’une menace de coup d’État militaire. Il ne s’agit donc pas de préserver les institutions mais de mener une discussion sur la façon d’accéder au pouvoir en France.

La dernière phrase de sa lettre, articulée avec l’histoire et l’analyse que nous faisons de ce parti, est néanmoins plus nuancée. Marine Le Pen y écrit en effet : «  Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, qui est une bataille certes politique et pacifique, mais qui est avant tout la bataille de la France  ».

Cette phrase doit selon nous être lue dans le temps long. Marine Le Pen mise tout sur une accession au pouvoir par le biais des institutions lors de la prochaine présidentielle. Sa lettre vise donc à orienter en ce sens la colère des militaires qui s’expriment. Mais en cas de défaite mais aussi de victoire la stratégie de l’extrême droite sera rebattue.

Les divergences existent au sein du camp nationaliste, y compris dans ce contexte puisque Jean-Pierre Fabre Bernadac, auteur de la lettre ouverte, s’est fendu d’une réponse au vitriol à Marine Le Pen [11]. S’il confirme le droit le plus strict de militaires à s’engager auprès de Marine Le Pen, illustrant ainsi le poids politique que cette dernière exerce sur la troupe, il reproche deux choses à son courrier : un racolage électoral et une méconnaissance du monde militaire car Marine Le Pen, comme les autres commentateurs d’ailleurs, se concentre sur les généraux sans s’intéresser au reste des signataires.

Malgré les divergences, toute l’extrême droite se range derrière la perspective d’une victoire de Marine Le Pen en 2022. En cas d’échec les cartes seront rebattues et les plus radicaux n’attendront pas cinq ans de plus pour s’opposer aux « séparatistes islamistes », « racialistes » ou « d’extrême gauche » pour reprendre les termes de la pétition du RN [12]. Le RN traversera alors une crise et il connaitra soit une réorientation soit on verra émerger d’autres structures politiques et militantes plus ouvertement fascistes, c’est-à-dire organisant la confrontation. Le début d’autonomisation des forces de répression auquel nous assistons depuis plusieurs mois, dont cette tribune est une nouvelle étape, indique que des pans entiers de ces dernières seront un éléments structurants de ces nouvelles structures politiques et militantes.

En cas de victoire de Marine Le Pen, il est probable que les forces de répression resteront dans leur carcan « démocratique », un carcan démocratique qui n’empêche absolument pas les violences policières et la répression. Les violences dans les quartiers, en manifestation, seront décuplées, les commissariats se transformeront en salle de torture comme ce fut le cas à Gènes en 2001 ou à Athènes en marge des affrontements antifascistes contre l’Aube Dorée… Les actes les moins assumables, les assassinats, l’incendie des locaux des organisations démocratiques seront assurés par les militants d’extrême droite radicale, qui n’attende que ça, avec la complicité des éléments les plus radicalisés des forces de répressions.

Des embryons de ce phénomène existent déjà, notamment à Lyon, laboratoire de l’extrême droite depuis plus de 10 ans. Ainsi, lors de l’attaque de La Plume noire, la librairie de l’UCL, les fafs ont trainé un temps certain à visage découvert, et pourtant les flics annoncent qu’aucune caméra ne fonctionnait… Il y a de cela plusieurs mois, après une course-poursuite avec les fachos dans le vieux Lyon, les flics avaient interpellé des militants antifascistes puis les ont laissés repartir car ils pensaient que c’était l’Action française…

 Les réactions du mouvement ouvrier : la vigilance républicaine ou la préparation de l’auto-défense

Le moins que l’on puisse dire est que le mouvement ouvrier ne se montre pour l’instant pas vraiment à la hauteur. La première organisation ouvrière, la CGT, s’est fendue d’une tribune dont le titre résume à lui seul le problème : « Menaces de coup d’État militaire : la CGT appelle à la vigilance et exige une enquête »… Et la tribune de proposer le contrôle citoyen des questions relatives à la défense, le droit à la syndicalisation des militaires, la mise en place des « enquêtes et procédures qui s’imposent concernant ce réseau subversif d’extrême droite, ses possibles ramifications au sein des forces armées et ses liens avec des forces politiques, au premier rang desquelles le Rassemblement national  ».

LFI a au moins le mérite de faire le premier pas en déposant un signalement au procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale. Politiquement ses porte-parole tapent à juste titre sur le RN en indiquant son lien avec certains des signataires, ce qui démontrerait que Marine Le Pen n’est en réalité pas dans le camp de la république et de l’État de droit.

Ces deux positionnements posent le même problème : celui d’en appeler à l’État et à la République pour nous protéger contre la menace d’un coup d’État. Aucune de ces interventions ne fait par exemple le lien avec le premier mai qui se tient dans quelques jours, bien que certaines exceptions notables existent comme à Nîmes où le PCF et la CGT on été à l’origine d’un rassemblement [13]. La classe ouvrière a pourtant chèrement appris, en Italie, en Allemagne, mais aussi en France, que les institutions et la République ne se rangent que du côté des plus forts. Si le rapport de forces l’impose, elles sont tout à la fois capable d’introniser ou de liquider les militaires ou les fascistes pour stabiliser la situation.

Ce qui reste déterminant c’est le positionnement et surtout l’activité des masses face à ces manœuvres. La résistance héroïque que mène actuellement le peuple birman illustre ainsi la capacité de blocage que peut avoir un peuple même désarmé face à une dictature militaire qui contrôle de large pans de l’économie nationale.

 De ces acquis politiques à leur formulation concrète

Ces acquis politiques, le courant marxiste révolutionnaire les partage largement. Pourtant, à ce stade, personne n’a été en capacité de formuler grand chose. Lutte ouvrière [14] tire à égalité sur la ministre des Armées et Mélenchon, sans même que les mots « extrême droite » n’apparaissent à aucun moment dans le communiqué. Celui-ci devrait nous alerter sur les conséquences d’une pensée fossilisée, incapable d’analyser une situation de façon dynamique et minorisant constamment les problèmes posées par l’extrême droite

Révolution permanente [15] fait de trop longues phrases auquel on ne comprend finalement pas grand chose. Il semblerait qu’il faille que la classe ouvrière et autour d’elle l’ensemble des opprimés se battent pour la prise du pouvoir. Rien de faux mais rien de bien utile dans l’immédiat.

En effet, la réponse politique à la situation de laquelle émerge la tribune des généraux ne peut qu’être globale et passe par la prise du pouvoir. Néanmoins il s’agit de tracer des éléments d’orientation ici et maintenant pour la construire. L’un des éléments est une campagne politique contre l’autoritarisme du gouvernement et de l’extrême droite pour l’égalité des droits articulant éléments de propagande et d’agitation.

Mais la réponse à une menace de coup d’État militaire ne peut se limiter à des beaux discours sur la prise du pouvoir future et de la révolution socialiste et doit nécessairement passer par la lutte contre le coup d’État. À défaut d’avoir été là il y a 60 ans, ceux qui ont vu Mourir à trente ans se rappellent peut-être de Recanati et Krivine expliquant très concrètement que lorsque les paras d’Algérie allaient sauter sur Paris il faudrait de battre pour défendre les mairies, les bourses du travail, les sièges des journaux. Rien de tout cela ne s’est produit et rien de tout cela ne se produira demain, mais cela pourrait bien se produire après-demain et c’est ce type de réflexion qu’il faut que nous ayons à nouveau et que nous posions dans nos milieux. Concrètement, il ne s’agit ni plus ni moins que de chercher à poser de façon compréhensible la question de l’autodéfense.

Dans l’immédiat il s’agit d’expliquer que cette tribune peut trouver un écho en raison des politiques antisociales, autoritaires et racistes menées par le gouvernement, mais aussi en raison du poids politique de l’extrême droite. Pour y faire face et protéger nos libertés contre un coup d’État militaire, il n’y a rien à attendre de ceux qui construisent au quotidien les conditions sociales et politiques permettant qu’il survienne. Au contraire, nous ne devons compter que sur nos propres forces.

Cela passe en premier lieu par la réussite du 1er mai, en le construisant sur des bases démocratiques et en y faisant apparaitre ces questions comme un angle à part entière. Cela passe ensuite par la construction d’une véritable campagne militante contre l’extrême droite et l’exercice autoritaire du pouvoir sur la durée. Deux échéances doivent permettre de franchir des pas en avant : la mobilisation antifasciste du 5 juin à l’issu du procès en appel des assassins de Clément Méric et la mobilisation contre le congrès du Rassemblement national à Perpignan les 3 et 4 juillet prochains.

Réussir ces mobilisations, c’est redonner confiance dans leurs propres forces aux premières victimes de l’extrême droite que sont aujourd’hui les musulmanEs et les LGBTI, et c’est également renforcer les mobilisations sociales. À travers ces mobilisations, il s’agit en outre de renforcer les liens entre organisations du mouvement ouvrier, élargir la coordination unitaire que nous construisons depuis un an en entrainant des sections locales de syndicats de masse. Ces liens resserrés doivent nous permettre d’une part de peser politiquement contre l’extrême droite mais aussi de renforcer la construction de l’autodéfense.

En articulation avec cette campagne unitaire, nous devons expliquer politiquement les liens dialectiques qui existent entre le gouvernement et l’extrême droite, entre le capitalisme et les oppressions, le fait que l’État ne sera jamais une défense alors même que la mobilisation des jeunes, des travailleurEs et des oppriméEs peut, elle, changer la donne. Il ne s’agit ni plus ni moins que de construire une campagne politique allant de la lutte contre l’autoritarisme du gouvernement et de l’extrême droite pour la démocratie et l’égalité des droits au renversement du système par la prise du pouvoir.

Le 29 avril 2021

Harry Smith


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